Berlin expulse deux diplomates en représailles à la condamnation à mort d'un Germano-Iranien

Agé de 67 ans, Jamshid Sharmahd, a été condamné à mort mardi, une décision qui a révulsé Berlin et des ONG de défense des droits de l'homme. (AFP).
Agé de 67 ans, Jamshid Sharmahd, a été condamné à mort mardi, une décision qui a révulsé Berlin et des ONG de défense des droits de l'homme. (AFP).
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Publié le Mercredi 22 février 2023

Berlin expulse deux diplomates en représailles à la condamnation à mort d'un Germano-Iranien

  • La sentence visant Jamshid Sharmahd, 67 ans, est « inacceptable», a dénoncé dans un tweet le chancelier Olaf Scholz, « demandant au régime iranien de revenir sur sa décision»
  • En représailles, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a « fait convoquer le chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran» pour « l'informer que nous n'acceptions pas la violation massive des droits d'un ressortissant allemand»

BERLIN: Le gouvernement allemand a annoncé l'expulsion de deux diplomates iraniens en représailles à la condamnation à mort d'un dissident germano-iranien, dont la fille appelle les Européens à "utiliser tous les moyens" pour le sauver.

La sentence visant Jamshid Sharmahd, 67 ans, est "inacceptable", a dénoncé dans un tweet le chancelier Olaf Scholz, "demandant au régime iranien de revenir sur sa décision".

En représailles, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a "fait convoquer le chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran" pour "l'informer que nous n'acceptions pas la violation massive des droits d'un ressortissant allemand".

"Le gouvernement a déclaré indésirables deux membres de l'ambassade iranienne et leur a demandé de quitter l'Allemagne dans un bref délai", a annoncé la ministre, demandant "une procédure d'appel équitable et conforme à l'Etat de droit".

«Dernière chance»

Mme Baerbock avait déjà prévenu mardi que l'application éventuelle de cette sentence "entraînerait une réaction significative" de Berlin.

Jamshid Sharmahd avait été présenté devant un tribunal à Téhéran en février 2022 en étant accusé d'avoir participé à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le Sud de l'Iran, qui avait fait 14 morts en avril 2008.

La justice lui a reproché en outre d'avoir établi des contacts avec des "officiers du FBI et de la CIA" américains et d'avoir "tenté de contacter des agents du Mossad israélien".

Les soutiens de M. Sharmahd en Allemagne avaient rejeté ces accusations, exhortant Berlin à "agir immédiatement" pour "sauver [sa] vie".

Les pays européens "devraient utiliser tous les moyens de leur arsenal politique", pour faire pression sur Téhéran, a réagi auprès de l'AFP sa fille, Gazelle Sharmahd, réclamant des "mesures extrêmes".

"C'est la dernière chance de sauver la vie de mon père", a-t-elle prévenu, alertant sur la détérioration en prison de l'état de santé du dissident.

"Nous ne savons même pas où il est, nous ne savons pas comment il va ou même s'il est au courant de cette horrible nouvelle" du verdict, explique-t-elle.

La condamnation à mort de Jamshid Sharmahd a été prononcée par un tribunal de première instance et peut donc faire l'objet d'un recours devant la Cour suprême.

L'Iran avait annoncé en août 2020 l'arrestation du dissident qui résidait alors aux Etats-Unis, lors d'une "opération complexe", sans préciser ni où ni comment ni quand il a été arrêté.

Selon sa famille, il a été enlevé par les services de sécurité iraniens alors qu'il était en transit à Dubaï et amené de force en Iran.

«Jeu malsain»

Cette condamnation a été dénoncée par plusieurs ONG comme Amnesty International.

"Ils ont kidnappé Jamshid Sharmahd et maintenant ils l'envoient à la mort après un simulacre de procès", a dénoncé mardi Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur de l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège.

"En fait, la République islamique menace tout simplement de tuer un otage", a-t-il fustigé.

Téhéran avait provoqué une vague d'indignation internationale après avoir exécuté en janvier un ancien haut responsable du ministère iranien de la Défense, l'Irano-Britannique Alireza Akbari, reconnu coupable d'espionnage.

La condamnation à mort de Jamshid Sharmahd a été annoncée au lendemain de nouvelles sanctions de l'Union européenne contre l'Iran. Deux ministres iraniens et 30 autres personnes ont été sanctionnés lundi par l'UE pour la répression des manifestations en Iran organisées depuis la mort en détention, le 16 septembre, d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini.

Au moins 16 détenteurs de passeports occidentaux, dont six Français, sont détenus en Iran.

La plupart d'entre eux sont des binationaux mais l'Iran ne reconnaît pas le statut de la double nationalité pour ses ressortissants.

"Mon père et tous les binationaux sont des boucs émissaires dans ce jeu malsain auquel" le pouvoir iranien se livre, selon la fille du dissident.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.