Macron fait pression sur TotalEnergies pour une nouvelle remise carburant

Le président français Emmanuel Macron visite le Marché international de Rungis, dans la banlieue sud de Paris, le 21 février 2023. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron visite le Marché international de Rungis, dans la banlieue sud de Paris, le 21 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 février 2023

Macron fait pression sur TotalEnergies pour une nouvelle remise carburant

  • Emmanuel Macron a mis la pression sur les grands producteurs et distributeurs en les appelant à «l'esprit de responsabilité», visant TotalEnergies
  • Le 8 février, alors que les prix des carburants approchaient les deux euros le litre, TotalEnergies avait en effet fait miroiter aux automobilistes français des remises à la pompe

PARIS: En appelant mardi à un nouveau "geste" concernant le gazole, le président Emmanuel Macron a mis la pression sur les grands producteurs et distributeurs en les appelant à "l'esprit de responsabilité", visant TotalEnergies qui a récemment fait miroiter de nouveaux rabais à la pompe.

"Je souhaite que le dialogue puisse se finaliser entre le ministère et les entreprises concernées comme ça avait été fait l'année dernière sur les carburants avec des ristournes à la pompe qui avaient été faites par les entreprises comme Total", a déclaré Emmanuel Macron depuis le marché de gros de Rungis.

Le président y effectuait sa toute première sortie au contact de ses concitoyens depuis le lancement de la réforme des retraites en début d'année.

"On peut aussi avoir à nouveau des gestes qui soient faits", a ajouté M. Macron. "Je sais l'esprit de responsabilité de nos grands producteurs et revendeurs et je pense que c'est important dans une période où l'on a besoin d'accompagner nos compatriotes", a-t-il souligné.

Mais en matière de transports, "depuis un an, Emmanuel Macron se contente d'apporter de petites réponses conjoncturelles aux millions de Françaises et de Français pris au piège de leur voiture thermique, sans alternative", a réagi Pierre Leflaive, responsable transports du Réseau action climat (RAC).

"Plutôt que d'agir coup par coup, il est grand temps qu'Emmanuel Macron et son gouvernement engagent une réelle transition vers des mobilités moins chères et moins polluantes", a-t-il poursuivi.

Interrogé par l'AFP dans la foulée des déclarations d'Emmanuel Macron, TotalEnergies a renvoyé aux propos de Patrick Pouyanné au moment de l'annonce du bénéfice net record de 20,5 milliards d'euros engrangé en 2022 par la multinationale.

Le 8 février, alors que les prix des carburants approchaient les deux euros le litre, TotalEnergies avait en effet fait miroiter aux automobilistes français des remises à la pompe, mais pas tant que des grèves contre la réforme des retraites perturbent les expéditions de carburants.

« seuil psychologique » de 2 euros

"Nous sommes prêts à envisager" une nouvelle remise, avait alors annoncé Patrick Pouyanné, reconnaissant qu'un litre de carburant à deux euros constituait un "seuil psychologique (...) dans les têtes des Français".

Il n'avait cependant donné aucun détail sur le montant ou les conditions de cette ristourne.

La semaine dernière, le gazole s'est vendu en France au prix moyen de 1,8382 euro le litre, quasi stable par rapport à la semaine précédente. L'essence sans plomb était pour sa part vendue en moyenne à 1,9070 euro le litre, quasi stable également, tout comme le SP95-E10 à 1,8776 euro le litre.

De septembre à décembre 2022, TotalEnergies avait accordé des remises à la pompe de 20 puis 10 centimes dans ses stations, pour un coût total de 550 millions d'euros. Cela s'ajoutait à une remise financée par l’État, qui a pris fin le 31 décembre et que le gouvernement ne souhaitait pas prolonger au nom de la responsabilité budgétaire.

A la place, une indemnité carburant de 100 euros peut être demandée depuis mi-janvier, et jusqu'à fin mars, pour les 10 millions de foyers fiscaux les plus modestes utilisant la voiture pour aller travailler.

A l'antenne de Cnews mardi matin, interrogée sur le "geste" demandé par Emmanuel Macron, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, a également lancé un appel au PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné.

"Je dis au patron de Total, qui fait assez peu de bénéfices en France, mais beaucoup dans le reste du monde: investissez en France, investissez dans la transition énergétique et rendez tout ce que vous pouvez aux Français, je pense que ça bénéficiera à notre pays", a-t-elle déclaré.


Saudi Aramco enregistre un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre

Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
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  • «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco», affirme le PDG d’Aramco
  • Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année

RIYAD: Le géant de l’énergie Saudi Aramco a déclaré un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de janvier à mars de cette année, soit une augmentation de 2,04% par rapport au trimestre précédent.

Selon le communiqué de la société, le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période.

Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, confie: «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco. Elle renforce notre position de principal fournisseur d’énergie pour les économies, les industries et les populations du monde entier.»

Cependant, par rapport au premier trimestre de l’année précédente, le bénéfice net de la société cotée à Tadawul avait diminué de 14,44% à la fin de mars 2024.

Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année et prévoit de distribuer son quatrième dividende de 10,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Suisse: UBS préoccupée par un durcissement des règles

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
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  • L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses
  • Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète

ZURICH: Le gouvernement suisse se prépare à durcir les règles applicables aux banques comme l'ont demandé des élus et organisations internationales, ce qui préoccupe UBS, en particulier concernant les capitaux supplémentaires que la banque devra mettre de côté.

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS.

Si le géant bancaire avait rapidement pu stabiliser la situation et se passer de ces aides, ce sauvetage a fait craindre que la Suisse ne soit plus en mesure d'affronter une nouvelle crise si UBS devait un jour se trouver en difficulté à l'avenir.

Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète. Dans les mois suivant le rachat de Credit Suisse, le Parti socialiste suisse avait exigé une réforme "de toute urgence" des règles applicables au secteur bancaire.

Crise 

En avril, le Conseil fédéral a adopté un rapport qui a procédé à une analyse complète de la crise de Credit Suisse et proposé un train de mesures pour renforcer les règles applicables aux banques jugées trop grosses pour faire faillite afin de réduire les risques pour l'économie, l’État et les contribuables.

Ces mesures encore à l'étude visent à améliorer la prévention des crises, renforcer les liquidités des banques d'importance systémique et élargir la palette d'instruments aidant les banques à se sortir d'une crise.

En mars, le Fonds monétaire international (FMI) a également recommandé à la Suisse de renforcer son cadre réglementaire, entre autres en donnant davantage de pouvoirs à l'autorité de surveillance, alors que "la complexité" d'UBS suite à cette fusion rend, selon lui, l'établissement plus difficile à superviser.

Selon les estimations d'experts qui ont circulé dans la presse, UBS risque de devoir mettre de côté 15 à 25 milliards de dollars supplémentaires, des montants jugés "plausibles" par la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter.

Lors de l'assemblée générale d'UBS, Colm Kelleher, son président, a évoqué un "mauvais remède" qui risque surtout de pénaliser la banque par rapport à ses concurrents internationaux.

Credit Suisse était une des banques les mieux capitalisées d'Europe au moment où elle a succombé mais a été confrontée à une grave crise de confiance qui a entrainé des retraits massifs de fonds. Or "la confiance ne peut pas être réglementée", a estimé M. Kelleher.


Scandale des «vols fantômes»: amende de 66 millions de dollars pour Qantas

Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice
  • Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées

SYDNEY: La compagnie aérienne australienne Qantas devrait payer une amende de 66 millions de dollars et 13 millions de dollars d'indemnisation à des passagers victimes du scandale des "vols fantômes", annulés ou mal reprogrammés, a affirmé lundi l'organisme de surveillance de la concurrence australien.

Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice.

La compagnie "a admis avoir trompé les consommateurs" en annonçant des sièges sur des dizaines de milliers de vols alors qu'ils avaient été annulés, selon la Commission australienne de la concurrence et de la consommation.

Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées, selon cette source.

"La conduite de Qantas était inacceptable", a déclaré la présidente de cette commission, Gina Cass-Gottlieb.

"De nombreux consommateurs auront fait des projets de vacances, d'affaires et de voyage après avoir réservé un vol fantôme qui avait été annulé", a-t-elle déploré.

Qantas a admis que, dans certains cas, les clients avaient réservé des vols qui avaient été annulés "deux jours ou plus" auparavant.

La nouvelle directrice générale de Qantas, Vanessa Hudson, a reconnu que la compagnie aérienne "avait laissé tomber les clients et n'avait pas respecté ses propres règles".

"Nous savons que beaucoup de nos clients ont été affectés par notre incapacité à fournir des notifications d'annulation en temps voulu et nous en sommes sincèrement désolés", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Longtemps surnommée "l'esprit de l'Australie", la compagnie aérienne nationale Qantas, vieille de 103 ans, s'est donné pour mission de redorer son blason après avoir été confrontée à une réaction violente des consommateurs après cette affaire, la flambée des prix des billets et le licenciement de 1.700 membres du personnel au sol pendant la pandémie de Covid-19.

L'ex-PDG de la compagnie aérienne Qantas, Alan Joyce, avait annoncé en septembre sa retraite anticipée.

Le bénéfice net de Qantas a chuté de 13,2% en glissement annuel pour atteindre 869 millions de dollars australiens (526 millions d'euros) au deuxième semestre de 2023, la compagnie affirmant toutefois que la satisfaction des clients s'était améliorée sous l'impulsion de Vanessa Hudson.