Dans le Vieux Caire, les habitants renouent avec leur patrimoine

Une femme consulte des étagères dans la maison historique "Beit Yakan", dans le quartier al-Darb al-Ahmar du Caire, le 6 décembre 2022. (Photo : Mohamed Hossam / AFP)
Une femme consulte des étagères dans la maison historique "Beit Yakan", dans le quartier al-Darb al-Ahmar du Caire, le 6 décembre 2022. (Photo : Mohamed Hossam / AFP)
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Dans le Vieux Caire, les habitants renouent avec leur patrimoine

  • Dans le dédale de ruelles du Vieux Caire, au cœur d'une mégalopole de 20 millions d'habitants, les constructions anciennes et les immeubles d'habitations se touchent
  • Les monuments ont été «mis sous clé» car «cela semblait être le meilleur moyen de les préserver», rapporte Omniya Abdel Barr, idées héritées «du 19e siècle, quand on pensait que les Égyptiens ne méritaient pas leur patrimoine

LE CAIRE : «Ils passaient tous les jours devant mais n'avaient jamais pu y entrer»: dans le Vieux Caire, les habitants renouent avec des mausolées, mosquées et écoles coraniques historiques grâce à des passionnés du patrimoine architectural.

«La première fois qu'on a ouvert un monument aux enfants, ils ont explosé de joie», raconte l'architecte May al-Ibrashy, depuis son bureau sur les toits du quartier d'al-Khalifa, encadré par deux minarets du 14e siècle.

Cette fine connaisseuse du Vieux Caire a lancé en 2012 l'initiative «Athar Lina» («le patrimoine nous appartient» en arabe) qui multiplie ateliers, visites guidées et même après-midis de jeu dans des monuments tels qu'Ibn Touloun, l'une des plus anciennes mosquées d'Afrique construite il y a près de 1.200 ans.

Dans le dédale de ruelles du Vieux Caire, au cœur d'une mégalopole de 20 millions d'habitants, les constructions anciennes et les immeubles d'habitations se touchent.

Mais la séparation reste bien réelle entre habitants et monuments, affirment les spécialistes.

Depuis que l'Egypte s'est dotée dans les années 1980 d'une stricte politique de conservation, les monuments ont été «mis sous clé» car «cela semblait être le meilleur moyen de les préserver», rapporte Omniya Abdel Barr.

Des idées héritées «du 19e siècle, quand on pensait que les Égyptiens ne méritaient pas leur patrimoine, qu'il fallait construire des murs entre eux et les monuments pour qu'ils ne les abîment pas», poursuit cette spécialiste de la préservation du patrimoine.

- Abattoir et bibliothèque -

Le résultat, sa consoeur May al-Ibrashy l'a constaté: «les plus âgés étaient beaucoup plus liés aux monuments parce qu'ils y avaient plein de souvenirs d'enfance que leurs enfants n'avaient pas.»

Alors, à Athar Lina, on mêle présent et passé. Les femmes d'un atelier de broderie confectionnent dans une vieille maison rénovée des tentures qui représentent toute leur Egypte: des minarets et des arcades mais aussi un manguier, le teinturier du quartier, un marchand ambulant et les chiens errants du Vieux Caire.

Au travers de cette réappropriation, comme des souvenirs d'enfance, des fêtes locales ou religieuses, «les habitants sentent que cet espace est le leur et c'est la meilleure stratégie de protection du patrimoine», affirme Mme Abdel Barr.

Des souvenirs d'enfance, Mohammed Tareq, 39 ans, en a à la pelle dans son quartier populaire de la citadelle du Caire, construite par Saladin au 12e siècle.

Petit, il longeait régulièrement Beit Yakan, une maison patricienne du 17e siècle, alors surnommée «la déchetterie». Plus âgé, il y a amené un boeuf avant le mariage de sa soeur, car un boucher avait investi les lieux pour en faire son abattoir.

Aujourd'hui, il y travaille et fait visiter les lieux dans les effluves de plantes aromatiques qui s'échappent des moucharabieh qu'Alaa Habachi a fait sculpter par des ébénistes.

En 2009, ce professeur d'architecture a racheté la demeure au fameux boucher, pour la sauver d'un ordre de démolition.

Sur les 600 maisons patriciennes --reconnaissables à leur patio central-- du Vieux Caire, seules 24 sont aujourd'hui classées au patrimoine national, assure M. Habachi à l'AFP.

Les autres, comme Beit Yakan, avec sa bibliothèque à deux étages et ses plafonds boisés mamelouks et ottomans, n'ont aucune protection légale.

«Personne ne sait vraiment dans quel état se trouvent celles qui sont encore debout, et chaque jour, on en démolit une nouvelle», déplore l'universitaire.

- L'«âme» du Vieux Caire -

Or, poursuit-il, «ces patios, tous orientés nord-ouest pour assurer une climatisation naturelle, jouaient un rôle social et économique majeur dans l'environnement urbain.»

Pour faire revivre ces zones de socialisation dans une ville où les espaces publics sont grignotés par les promoteurs et les travaux d'aménagement, Beit Yakan accueille régulièrement des ateliers, des campagnes de sensibilisation à la protection du patrimoine et des événements pour les habitants du quartier.

Sans ces lieux ouverts à tous, le Vieux Caire pourrait être «abandonné», s'alarme M. Habachi.

Or «ces bâtiments ne sont que le corps, c'est la communauté locale qui est l'âme» du Vieux Caire, rappelle-t-il.

Une communauté qui n'a «que très peu d'endroit pour se retrouver, hors des appartements exigus et des rues bondées», note Mme Abdel Barr.

Elle souhaite rester optimiste. Beit Yakan, Athar Lina et les autres peuvent changer la donne et «apporter un peu de sérénité», dit-elle.

«Ces maisons pourraient devenir des sortes de squares du quartier où les femmes pourraient amener leurs enfants et profiter d'un coin de jardin pendant un moment», espère-t-elle.


Gaza: des groupes armés ont dérobé 66 millions d'euros à la Banque de Palestine, selon Le Monde

Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
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  • Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets
  • Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide

PARIS : Des groupes armés palestiniens, dont l'un se revendiquant du groupe islamiste Hamas, ont dérobé le mois dernier un total de 66 millions d'euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, rapporte samedi Le Monde.

Le quotidien français a eu accès à un document transmis par la Banque de Palestine «à certains partenaires internationaux» qui décrit des casses spectaculaires dont celui survenu dans sa principale agence dans la ville de Gaza.

Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets, contenant l'équivalent de 2,8 millions d'euros en shekels israéliens».

Le Monde poursuit: «Dès le lendemain matin, le 17 avril, +des groupes armés+ munis d'explosifs se sont de nouveau rendus dans le bâtiment» pour faire sauter le caisson de ciment coulé la veille pour protéger l'argent et ont ouvert trois coffres, «emportant l'équivalent de 29 millions d'euros en différentes devises».

Le 18 avril, c'est la seconde agence, la plus importante du centre-ville, qui a été assaillie par un «commando» d'hommes se réclamant «des plus hautes autorités à Gaza», une formule qui désigne le Hamas, rappelle le journal, et est reparti «avec l'équivalent de 33,6 millions d’euros en shekels israéliens».

Par ailleurs, l'armée israélienne a de son côté saisi dans l'enclave «une importante somme d'argent appartenant à l'institution», selon les informations du Monde. Le quotidien cite aussi des médias israéliens, qui «avaient rapporté en février que le montant confisqué se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars et que l'opération visait à éviter que le Hamas ne mette la main sur cette somme».

Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide.

«Seuls deux distributeurs de billets fonctionnent encore, à Rafah et à Deir Al-Balah (Sud), lorsqu'ils sont alimentés en électricité», souligne le journal.

Enfin, «selon des témoignages de Gazaouis, corroborés par des enregistrements de caméras de surveillance, des hommes armés et masqués rançonnent les clients devant les distributeurs, exigeant un pourcentage de leurs retraits», explique le journal.


Le Hamas en Egypte pour discuter de l'offre de trêve à Gaza

Khalil al-Hayya (à droite), responsable des relations arabes du Hamas, lors d'une visite à Damas, la capitale syrienne, le 19 octobre 2022, pour la première fois depuis que le groupe islamiste palestinien a rompu ses liens avec la Syrie il y a une dizaine d'années. (Photo Louai Beshara AFP)
Khalil al-Hayya (à droite), responsable des relations arabes du Hamas, lors d'une visite à Damas, la capitale syrienne, le 19 octobre 2022, pour la première fois depuis que le groupe islamiste palestinien a rompu ses liens avec la Syrie il y a une dizaine d'années. (Photo Louai Beshara AFP)
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  • «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken
  • L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre

TERRITOIRES PALESTINIENS : Une délégation du Hamas se rend samedi au Caire pour «poursuivre les discussions» afin de «parvenir à un accord» de trêve dans la bande de Gaza avec Israël, qui menace de lancer une opération terrestre dans le secteur de Rafah malgré les mises en garde de Washington et de l'ONU.

«La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui avait déjà qualifié d'«extraordinairement généreux» le projet de trêve proposé par Israël.

Dans un communiqué publié tard vendredi, le mouvement islamiste palestinien a dit être dans un «esprit positif».

«A la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Egypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions», a-t-il ajouté.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois «déterminé» à obtenir «un arrêt total de l'agression» israélienne, «le retrait» des forces israéliennes et «un arrangement sérieux pour l'échange» d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Un haut responsable du Hamas a confirmé à l'AFP que la délégation arrivera en matinée au Caire et sera menée par Khalil al-Hayya, N.2 de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.

Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l'heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations.

Les médiateurs - Egypte, Qatar et Etats-Unis - attendent depuis près d'une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril.

La délégation du mouvement islamiste avait alors annoncé quitter Le Caire, lieu des derniers pourparlers, pour se rendre au Qatar afin d'étudier cette offre de trêve tout en promettant de retourner en Egypte pour transmettre sa réponse.

- Trêve ou Rafah ? -

L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.

Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse Israël qui insiste pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah (sud), dernier grand bastion du mouvement islamiste où s'entassent plus d'un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par les violences.

«Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a répété cette semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en réaffirmant son intention de lancer cette offensive «avec ou sans accord» de trêve.

Mais pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les déclarations de M. Netanyahu sur un assaut à Rafah «visent clairement à faire échouer toute possibilité d'accord».

Dans la nuit de vendredi à samedi, des sources hospitalières ont fait état de frappes israéliennes à Rafah mais aussi dans la ville voisine de Khan Younès, détruite après une opération terrestre israélienne et d'intenses combats avec le Hamas.

- «Bain de sang» -

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources égyptiennes, Israël donnerait encore une semaine aux pourparlers en vue d'une trêve, sans quoi son armée lancera son offensive promise depuis des semaines sur le secteur de Rafah, situé à la lisière de l'Egypte.

Les Etats-Unis, grand allié d'Israël, ont manifesté à plusieurs reprises leur opposition à cette attaque.

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils de Rafah. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il averti.

«Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang», a prévenu lui aussi vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prépare un plan d'urgence pour «faire face à une augmentation des blessés et des morts» en cas d'opération à Rafah.

«Ce plan d'urgence n'est qu'un pansement», a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens. «Le système de santé en difficulté ne sera pas en mesure de résister à l'ampleur potentielle de la dévastation que l'incursion causerait», a-t-il ajouté.

L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes principalement d'Egypte via Rafah, et reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Face aux difficultés d'acheminement de l'aide par la route, des vivres sont parachutés par plusieurs pays sur Gaza. Les Etats-Unis construisent de leur côté un port artificiel au large de Gaza et une jetée afin de faciliter l'acheminement de l'aide par voie maritime.

Premier allié d'Israël, Washington s'oppose à une vaste opération sur Rafah qui causerait des dommages «au-delà de l'acceptable» a souligné M. Blinken qui avait dit plus tôt cette semaine ne pas avoir vu jusqu'à présent de plan israélien pour protéger les civils sur place.

- «Ces enfants dormaient» -

Une opération à l'heure actuelle interviendrait dans un contexte déjà tendu aux Etats-Unis avec la multiplication des manifestations contre la conduite de la guerre à Gaza sur les campus.

Et 88 parlementaires dans les rangs des démocrates américains ont exhorté vendredi le président Joe Biden à envisager d'interrompre ses ventes d'armes à Israël si le gouvernement israélien ne change pas sa conduite de la guerre contre le Hamas.

Cette guerre Israël-Hamas a débuté le 7 octobre par une attaque de commandos du mouvement islamiste dans le sud israélien qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Vendredi, dans un quartier de Rafah, plusieurs corps dont ceux d'enfants ont été retrouvés sous les décombres de la maison de la famille Chahine touchée par une frappe israélienne avant l'aube.

Sur place, Sanaa Zourob, une Palestinienne qui a perdu sa sœur et six de ses neveux et nièces dans ce bombardement n'en pouvait plus de cette guerre. «Quelle est leur faute à ces enfants? Qu'ont-ils fait pour que leur immeuble soit bombardé? Ces enfants dormaient!».

 


Le Hamas, «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu», souligne Blinken

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
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  • «Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona
  • Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable»

WASHINGTON : Le mouvement islamiste palestinien Hamas reste le «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu» avec Israël, a affirmé vendredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

«Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona. «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a-t-il ajouté.

Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Une délégation se rend samedi au Caire pour poursuivre les discussions.

Notant que les militants du Hamas «prétendent représenter» le peuple palestinien, M. Blinken a assuré que «si cela est vrai, l'acceptation d'un cessez-feu devrait être évidente».

Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable».

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils lors de cette éventuelle attaque. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé jeudi son intention de lancer une offensive à Rafah «avec ou sans accord» de trêve. «Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a-t-il déclaré.

M. Blinken, qui s'est rendu lundi en Arabie saoudite, a également affirmé que le dirigeant de fait du royaume, le prince héritier Mohammed ben Salmane, pourrait engager des discussions sur une possible normalisation des relations avec Israël.

«Il a dit clairement qu'il voulait faire quelque chose sur la normalisation et qu'il voudrait le faire aussi vite que possible» mais seulement si les conditions sont réunies, a assuré le secrétaire d'Etat américain.

Riyad veut la mise en place d'un processus conduisant à la création d'un Etat palestinien, un scénario rejeté par le Premier ministre israélien et ses alliés d'extrême droite.