Les pays du G7 condamnent le «comportement irresponsable» de la Corée du Nord

La Corée du Nord tente depuis longtemps de mettre au point un ICBM à combustible solide (Photo, AFP).
La Corée du Nord tente depuis longtemps de mettre au point un ICBM à combustible solide (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 février 2023

Les pays du G7 condamnent le «comportement irresponsable» de la Corée du Nord

  • Pyongyang «a tiré un missile balistique de classe ICBM en direction de l'est. Il a volé pendant approximativement 66 minutes»
  • Ce tir a été fermement condamné samedi par la Maison Blanche et les pays du G7

SEOUL: Les pays du G7 ont dénoncé samedi le "comportement irresponsable" de la Corée du Nord, qui a tiré un missile balistique intercontinental, qui serait tombé dans la Zone économique exclusive japonaise, selon Tokyo, quelques jours avant un exercice militaire de simulation conjoint entre Washington et Séoul.

Pyongyang "a tiré un missile balistique de classe ICBM en direction de l'est. Il a volé pendant approximativement 66 minutes" et parcouru une distance d'environ 900 km, a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon Hirokazu Matsuno aux journalistes.

Le temps de vol est similaire à celui de l'ICBM Hwasong-17, que Pyongyang avait testé en novembre, selon le site spécialisé sud-coréen NK News.

Ce nouveau tir de missile pourrait être un deuxième test du Hwasong-17, mais pourrait aussi être un test "de l'ICBM à combustible solide que Pyongyang est en train de mettre au point et qui pour l'instant n'a jamais été vu", a expliqué à l'AFP Joseph Dempsey, chercheur à l'Institut international des Etudes stratégiques (IISS).

Ce tir a été fermement condamné samedi par la Maison Blanche et les pays du G7.

"Ce tir aggrave inutilement les tensions et risque de déstabiliser la sécurité de la région", a estimé la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson. "Il constitue une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU".

«Violation flagrante»

A l'issue d'une rencontre lors de la conférence annuelle sur la sécurité de Munich, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont pour leur part déclaré que "le comportement irresponsable de la Corée du Nord exige une réponse unifiée de la communauté internationale, y compris de nouvelles mesures importantes prises par le Conseil de sécurité des Nations unies".

Les pays du G7 - Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Italie, Grande-Bretagne et Canada - "condamnent avec la plus grande fermeté" ce tir qui "constitue une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité (...) et menace la paix et la sécurité régionales et internationales".

La Corée du Nord tente depuis longtemps de mettre au point un ICBM à combustible solide. Ces missiles sont en effet plus faciles à stocker et à transporter, font preuve d'une meilleure stabilité et sont plus rapides à préparer pour un lancement, ce qui rend plus difficile leur détection, ainsi que leur destruction préventive par les forces américaines.

Le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada, a indiqué de son côté que le missile semblait avoir une capacité de vol de 14 000 km - ce qui lui permettrait d'atteindre la partie continentale des Etats-Unis.

L'armée sud-coréenne avait annoncé plus tôt ce tir de missile, et affirmé que le pays maintenait "un état de préparation complet tout en coopérant étroitement avec les Etats-Unis et en renforçant sa surveillance et sa vigilance".

Ce lancement est "une nouvelle escalade dans les efforts de la Corée du Nord pour perfectionner ses capacités de frappes à longue portée", a déclaré à l'AFP Chun In-bum, général sud-coréen à la retraite. "Le message de la Corée du Nord est claire : nous progressons régulièrement vers notre but de perfectionner des armes nucléaires de longue porte".

Les tensions militaires se sont accrues sur la péninsule coréenne en 2022, année lors de laquelle Pyongyang a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et mené une série record d'essais d'armements, et notamment d'ICBM.

Kim Jong Un «a dégainé son épée»

En réponse à son voisin du Nord, Séoul a mené des manoeuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis, son allié clef en matière de sécurité, moyen pour lui de convaincre l'opinion publique sud-coréenne de l'engagement américain à dissuader Pyongyang de toute attaque.

Le tir de samedi, le premier depuis sept semaines, intervient au moment où les deux alliés s'apprêtent à mener un exercice de simulation, qui doit se tenir la semaine prochaine à Washington, afin de discuter des mesures à prendre en cas d'utilisation de l'arme nucléaire par Pyongyang.

La Corée du Nord a menacé vendredi de réagir avec une force "sans précédent" aux manoeuvres américano-sud-coréennes à venir, y voyant les préparatifs d'un conflit armé.

Pour An Chan-il, chercheur à la tête de l'Institut mondial pour les études nord-coréennes, ce dernier tir indique que le dirigeant de Pyongyang Kim Jong Un "a finalement dégainé son épée".

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, qui a pris ses fonctions en mai 2022 en promettant de se montrer ferme vis-à-vis de Pyongyang, a considérablement intensifié la tenue d'exercices militaires avec les Etats-Unis.

Séoul a qualifié jeudi Pyongyang d'"ennemi" dans un document de défense, un terme qu'elle a utilisé pour la première fois en six ans, signalant un nouveau durcissement de sa position envers la Corée du Nord.

Au cours des essais d'armements menés par Pyongyang l'an dernier, un missile a atterri au sud de la ligne servant de fait de frontière maritime près des eaux territoriales sud-coréennes pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.


La Chine affirme que le Hamas et le Fatah ont mené des discussions à Pékin

Des drapeaux du parti politique palestinien Fatah et une affiche de son futur dirigeant Yasser Arafat sont représentés placés dans les débris d'un bâtiment détruit lors d'un précédent bombardement israélien, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, au milieu du conflit en cours. dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des drapeaux du parti politique palestinien Fatah et une affiche de son futur dirigeant Yasser Arafat sont représentés placés dans les débris d'un bâtiment détruit lors d'un précédent bombardement israélien, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, au milieu du conflit en cours. dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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  • La Chine soutient depuis des décennies la cause palestinienne
  • Pékin milite traditionnellement pour une solution basée sur le principe de deux Etats, alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort depuis 2014

PEKIN: La Chine a annoncé mardi que le Hamas et le Fatah, deux groupes palestiniens qui se déchirent depuis de nombreuses années, ont mené d'encourageantes discussions à Pékin afin de parvenir à une "réconciliation intra-palestinienne".

Après des combats acharnés, le mouvement islamiste Hamas, rival du Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, s'est emparé du pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne mène depuis plus de six mois dans ce territoire une offensive d'ampleur, qui a entraîné la mort de nombreux civils, après l'attaque sans précédent du groupe islamiste en Israël.

Le Fatah conserve un contrôle administratif partiel en Cisjordanie, via l'Autorité palestinienne.

"A l'invitation de la Chine, des représentants du Mouvement national de libération de la Palestine (Fatah, ndlr) et du Mouvement de résistance islamique (Hamas, ndlr) se sont récemment rendus à Pékin pour des discussions approfondies et franches sur une promotion de la réconciliation intra-palestinienne", a indiqué mardi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Les deux parties ont pleinement exprimé leur volonté politique de parvenir à la réconciliation par le dialogue et la consultation, ont discuté de nombreuses questions spécifiques et ont réalisé des progrès", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse régulière.

"Ils sont convenus de poursuivre ce processus de dialogue en vue de parvenir au plus vite à l'unité palestinienne."

La Chine soutient depuis des décennies la cause palestinienne.

Pékin milite traditionnellement pour une solution basée sur le principe de deux Etats, alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort depuis 2014.

Définie par les Etats-Unis comme une rivale, la Chine a renforcé ces dernières années ses relations commerciales et diplomatiques avec le Moyen-Orient, dont une grande partie est traditionnellement sous influence américaine.

La guerre entre Israël et le Hamas, qui a fait des milliers de morts dans les deux camps, a été déclenchée après une attaque sanglante et sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas contre le territoire israélien à partir de la bande de Gaza sous contrôle du mouvement islamiste palestinien.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi un nouveau bilan de 34.535 morts dans le territoire.


Après la démission de Humza Yousaf, l'Ecosse se cherche un nouveau Premier ministre

Humza Yousaf, Premier ministre écossais et chef du Parti national écossais (SNP) (Photo, AFP).
Humza Yousaf, Premier ministre écossais et chef du Parti national écossais (SNP) (Photo, AFP).
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  • Humza Yousaf, 39 ans, avait été élu à la tête du SNP en mars 2023, après la démission surprise de la charismatique Nicola Sturgeon
  • Si Humza Yousaf démissionne, le parlement aura 28 jours pour se trouver un nouveau Premier ministre

LONDRES: Les indépendantistes écossais se cherchent un nouveau dirigeant au lendemain de la démission du Premier ministre Humza Yousaf qui exacerbe les difficultés de son parti, le SNP, et fait le jeu du Labour, à quelques mois des élections législatives britanniques.

Treize mois à peine après avoir succédé à la charismatique Nicola Sturgeon, sans avoir pleinement réussi à incarner l'avenir du combat indépendantiste, Humza Yousaf, 39 ans, a été contraint au départ après avoir mis fin à sa coalition gouvernementale avec les écologistes.

Le SNP se retrouve donc astreint à une nouvelle compétition interne pour désigner son futur chef. Les candidats ont jusqu'à lundi pour se faire connaître.

Plusieurs poids lourds du SNP ont déjà affiché leur soutien à John Swinney, 60 ans, vétéran de la politique écossaise et vice-Premier ministre de Nicola Sturgeon entre 2014 et 2023.

D'autres poussent la candidature de Kate Forbes, 34 ans, qui s'était inclinée face à Humza Yousaf l'an dernier lors du dernier scrutin interne (48% contre 52% des votes). Mais l'ancienne ministre des Finances de Nicola Sturgeon n'a pas encore indiqué si elle se lançait.

Ses vues conservatrices sur certains sujets de société pourraient lui porter préjudice, dans la mesure où le futur dirigeant du SNP devra trouver des alliés pour former un gouvernement de coalition sous peine de devoir mener un gouvernement minoritaire au parlement écossais.

Pour être désigné Premier ministre, le futur chef du SNP devra être élu à la majorité par les députés, qui doivent se prononcer dans un délai de 28 jours. Le SNP détient 63 sièges sur 129, loin devant les différents partis d'opposition, mais à deux voix près de la majorité absolue.

Il pourrait ainsi obtenir le soutien des Verts, échaudés par Humza Yousaf, mais qui partagent les vues indépendantistes du SNP.

Labour en embuscade 

L'impression de confusion qui se dégage du départ de Humza Yousaf et l'incertitude quant à la forme du futur gouvernement écossais, fait le jeu de l'opposition travailliste dans la perspective des élections législatives britanniques attendues d'ici la fin de l'année.

Alors que le SNP domine la vie politique écossaise depuis 2007, sa popularité s'est considérablement émoussée depuis les sommets atteints pendant la pandémie de Covid-19, quand la gestion par Nicola Sturgeon tranchait avec celle chaotique du gouvernement de Boris Johnson à Londres.

A quelques mois des élections législatives, le Labour - anti-indépendance et qui critique la gestion économique et la politique de santé du SNP - engrange désormais 34% des intentions de vote en Ecosse, contre 33% pour le SNP, selon un sondage Yougov réalisé juste avant la démission de Humza Yousaf.

Pour les travaillistes, une large percée en Ecosse faciliterait l'obtention d'une majorité absolue à Westminster, face aux conservateurs usés après 14 années à Downing Street.

Le SNP est surtout affaibli par l'impasse dans laquelle se trouve son combat pour l'indépendance, après que la Cour Suprême britannique a jugé en 2022 que c'était à Londres d'autoriser ou non la tenue d'un nouveau référendum. Lors du dernier vote en 2014, le "non" l'avait emporté à 55%.

Il pâtit aussi de l'enquête en cours sur ses finances, dans le cadre de laquelle Nicola Sturgeon a été entendue, et son mari, Peter Murrell, ancien directeur général du parti, a été inculpé pour détournements de fonds.

Sous la direction de Humza Yousaf, qui s'était inscrit dans la continuité de Nicola Sturgeon, le SNP fait aussi les frais de la priorité accordée à la lutte pour l'autodétermination.

Le chef du Labour écossais, Anas Sarwar, a ainsi dénoncé le gouvernement "chaotique" et "dysfonctionnel" du SNP "au moment où notre pays a besoin de dirigeants forts pour nous faire sortir du double défi de la crise économique et du NHS", le système de santé.

Et il a annoncé l'intention de son parti de maintenir une motion de défiance contre le gouvernement, malgré le départ de Humza Yousaf.


Le roi Charles III reprend ses activités publiques en dépit de son cancer

Le roi Charles III de Grande-Bretagne (Photo, AFP).
Le roi Charles III de Grande-Bretagne (Photo, AFP).
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  • Le palais a régulièrement diffusé des photos ou très courtes vidéos de lui recevant des personnalités, préparant un discours, ou lisant des cartes de bon rétablissement
  • Le roi, très actif avant son cancer, était apparemment impatient de reprendre ses activités publiques

LONDRES: Le roi Charles III reprend mardi ses activités publiques après trois mois de césure due à son cancer, les médecins se disant "suffisamment satisfaits" pour permettre cette reprise graduelle, adaptée à son état de santé.

Sa première apparition promet d'être très scrutée. Le roi de 75 ans se rend mardi avec son épouse Camilla, 76 ans, dans un centre de lutte contre le cancer, où il rencontrera médecins et patients.

Il n'est pas guéri pour autant: son traitement continue, et pas question d'un "programme d'été complet". Ses engagements seront "soigneusement calibrés" en "concertation étroite avec ses médecins", a précisé le palais de Buckingham en annonçant vendredi la reprise d'un "certain nombre" d'engagements.

Le roi et la reine devraient aussi recevoir en juin à une date non précisée l'empereur Naruhito du Japon et son épouse l'impératrice Masako, pour une visite d'Etat à l'invitation du gouvernement britannique.

D'autres engagements possibles - Royal Ascot, 80 ans du D-Day, Trooping the Color en juin, traditionnelles garden parties - seront conditionnés à l'avis de ses médecins, plus près de leur date.

Selon Buckingham Palace, ces médecins sont "très encouragés par les progrès accomplis jusqu'à présent et restent optimistes sur la poursuite du rétablissement du roi".

Impatient de reprendre 

Neuf mois après son couronnement en mai 2023, le palais avait annoncé début février que Charles III souffrait d'un cancer, découvert après une opération de la prostate en janvier. Sa nature et son état d'avancement n'ont jamais été précisés, mais l'annonce de sa maladie était en soi une petite révolution, brisant l'omerta entourant jusque-là la santé du roi.

Charles III avait alors suspendu ses activités publiques, mais poursuivi ses tâches de monarque constitutionnel qui prévoient notamment qu'il signe les lois, s'entretienne régulièrement avec le Premier ministre et valide certaines nominations.

Le palais a régulièrement diffusé des photos ou très courtes vidéos de lui recevant des personnalités, préparant un discours, ou lisant des cartes de bon rétablissement.

Le roi, très actif avant son cancer, était apparemment impatient de reprendre ses activités publiques.

"Je pense qu'il est très frustré (...) de ne pas pouvoir faire tout ce qu'il veut être capable de faire", avait déclaré fin mars sur Sky News Australia son neveu Peter Phillips, fils de la princesse Anne, ajoutant que Charles III "poussait" son entourage, y compris ses médecins, pour en faire plus.

Le dimanche de Pâques, les traits tirés mais joyeux, le roi s'était ainsi offert un bref bain de foule soigneusement chorégraphié, au sortir des matines à la chapelle du château de Windsor.

L'année 2024 a été particulièrement difficile pour la famille royale britannique. Outre le roi, la princesse de Galles, Kate, souffre également d'un cancer, détecté après une grosse opération à l'abdomen en janvier.

La princesse de 42 ans, star de la famille royale, a annoncé sa maladie le 22 mars dans une émouvante vidéo, et indiqué qu'elle suivait une chimiothérapie préventive.

Elle n'a pas précisé la nature de son cancer. Aucune nouvelle n'a filtré depuis du palais de Kensington qui gère sa communication et celle de son époux le prince William, héritier du trône.

Le couple a fêté lundi ses 13 ans de mariage.

Il a trois enfants, George, 10 ans, Charlotte, 8 ans et Louis 6 ans.

La princesse avait précisé dans sa vidéo qu'après le "choc énorme" de son diagnostic, sa famille avait "besoin de temps, d'espace et d'intimité".

Elle n'a pas été vue en public depuis Noël, à part cette brève vidéo.

Le fil cadet du roi, Harry, qui vit désormais en Californie est par ailleurs attendu le 8 mai à Londres, pour marquer le dixième anniversaire des Jeux invictus, compétition multisports pour soldats et vétérans blessés. Nul ne sait s'il passera voir son père.