La Corée du Nord dévoile une quantité record de missiles pendant un défilé

Défilé militaire pour marquer l'anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne, sur la place Kim Il Sung à Pyongyang
Défilé militaire pour marquer l'anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne, sur la place Kim Il Sung à Pyongyang
Défilé militaire pour marquer l'anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne, sur la place Kim Il Sung à Pyongyang
Défilé militaire pour marquer l'anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne, sur la place Kim Il Sung à Pyongyang
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, sa femme Ri Sol Ju et leur fille Kim Ju Ae assistent à un défilé militaire pour marquer le 75e anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne à Pyongyang le 8 février 2023 (KCNA via Reuters).
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, sa femme Ri Sol Ju et leur fille Kim Ju Ae assistent à un défilé militaire pour marquer le 75e anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne à Pyongyang le 8 février 2023 (KCNA via Reuters).
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Publié le Vendredi 10 février 2023

La Corée du Nord dévoile une quantité record de missiles pendant un défilé

  • Le défilé était destiné à exhiber «la formidable capacité de frappe nucléaire» du pays, a affirmé jeudi l'agence d'Etat KCNA
  • Cette parade a marqué le 75e anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne, sous les yeux de Kim Jong Un

SÉOUL: Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé mercredi une grande parade militaire durant laquelle a été dévoilée une quantité record de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) capables de transporter des ogives nucléaires.

Le défilé était destiné à exhiber "la formidable capacité de frappe nucléaire" du pays, a affirmé jeudi l'agence d'Etat KCNA. Il s'est déroulé mercredi soir dans le centre de la capitale Pyongyang, sur la place Kim Il Sung, fondateur de la Corée du Nord et grand-père de Kim Jong Un.

Cette parade a marqué le 75e anniversaire de la fondation de l'armée nord-coréenne, sous les yeux de Kim Jong Un, accompagné de sa femme Ri Sol Ju et de sa fille Ju Ae, selon des photos de KCNA.

D'autres images ont montré le dirigeant, flanqué de ses généraux, en train d'inspecter et de saluer les rangs de soldats en armes, pendant que défilaient en arrière-plan des troupes et des missiles.

Selon le site spécialisé NK News établi à Séoul, au moins dix exemplaires du  plus gros ICBM nord-coréen, le Hwasong-17, plus des véhicules apparemment conçus pour transporter des ICBM à combustible solide, ont été présentés.

Le développement de ce type d'ICBM est l'un des principaux objectifs de Pyongyang, car il pourrait contribuer à rendre ses projectiles nucléaires plus difficiles à détecter et à détruire.

L'apparition des ICBM a déclenché les "acclamations enthousiastes" de la foule, selon KCNA, qui a ajouté qu'une "unité d'opération nucléaire tactique", composée de soldats et d'autres missiles, avait aussi participé au défilé.

«Puissance nucléaire complète»

Dotée de l'arme nucléaire, la Corée du Nord organise ce type d'événement pour marquer des dates importantes de son calendrier politique.

Pour les observateurs, c'est une occasion de voir à quel stade de progrès militaire en est ce pays reclus, visé par des sanctions interdisant le développement de ses programmes balistiques et nucléaires.

Des analystes ont estimé que la quantité et le type d'armements dévoilés pendant le défilé témoignent d'avancées notables, pouvant représenter un défi pour les Etats-Unis.

"Ils ont montré plus d'ICBM lors de cette parade qu'ils n'en avaient jamais montrés auparavant, concordant avec la directive de Kim Jong Un de produire en masse des armes nucléaires et des systèmes de lancement", a expliqué l'expert Ankit Panda, basé aux Etats-Unis.

Selon lui, cela pourrait constituer un problème pour Washington, car le système de défense antimissiles américain est prévu pour lutter contre une menace nord-coréenne "limitée".

Le Nord a "maintenant démontré que ses forces nucléaires sont loin d'être +limitées+", a-t-il ajouté.

Selon d'autres analystes, Pyongyang a envoyé un message clair en présentant autant de Hwasong-17, son ICBM le plus avancé.

"La Corée du Nord essaie de se proclamer comme une puissance nucléaire complète", a dit le professeur à l'Université d'Ehwa à Séoul, Leif-Eric Easley. "Kim Jong Un laisse ses missiles tactiques et à longue portée parler d'eux mêmes".

Nouvelle génération

Les apparitions de la fille de Kim Jong Un, longtemps à l'abri des médias d'Etat, se font de plus en plus nombreuses depuis la première en novembre, à l'occasion du lancement d'un ICBM.

La fillette âgée de dix ans était aussi présente mardi lors du banquet célébrant l'anniversaire de la fondation de l'armée et pendant d'autres événements importants.

Des analystes avancent que Kim Jong Un la considère comme sa successeure. Selon les services de renseignements de Séoul, le dirigeant nord-coréen a deux autres enfants.

Son père, Kim Jong Il, en avait aussi plusieurs, mais avait choisi de désigner Kim Jong Un comme son héritier parce qu'il était celui qui lui ressemblait le plus.

Le défilé de mercredi est la quatrième parade nocturne organisée ces dernières années par Pyongyang. Il intervient après que le régime a affirmé vouloir élargir et intensifier ses manoeuvres militaires pour être prêt en cas de guerre.

En 2022, la Corée du Nord a mené un nombre record de tests d'armements, dont le premier lancement de son missile balistique intercontinental le plus développé.

Kim Jong Un a appelé récemment son pays à augmenter de manière "exponentielle" son arsenal militaire avec la production massive d'armes nucléaires tactiques et le développement de nouveaux missiles de riposte nucléaire.

À Washington le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, interrogé sur la parade militaire, a déclaré qu'il ne commenterait pas les "exercices de propagande" mais que la porte restait ouverte pour d'éventuels pourparlers, malgré le manque d'intérêt de la Corée du Nord.

"Notre objectif reste le même, à savoir la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", a déclaré M. Price à la presse. "Nous sommes prêts à nous engager dans le dialogue et la diplomatie avec (la Corée du Nord) à cette fin".


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.