Colère sourde et saccage de banques à Beyrouth pour protester contre une nouvelle hausse du dollar

Des pompiers éteignent des pneus enflammés devant une banque à Beyrouth à la suite des manifestations du 16 février 2023, un jour après que la livre libanaise ait atteint un niveau record par rapport au dollar sur le marché noir. (AFP)
Des pompiers éteignent des pneus enflammés devant une banque à Beyrouth à la suite des manifestations du 16 février 2023, un jour après que la livre libanaise ait atteint un niveau record par rapport au dollar sur le marché noir. (AFP)
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Colère sourde et saccage de banques à Beyrouth pour protester contre une nouvelle hausse du dollar

  • Par un communiqué, les banques libanaises ont en effet annoncé mercredi le maintien de leur grève générale à la suite d’une procédure judiciaire gagnée par deux déposants devant la Cour de cassation
  • Les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux et plusieurs médias locaux montrent un déchaînement de violence contre les établissements bancaires

BEYROUTH: C’est une colère sourde qui a éclaté hier dans l’une des rues de la capitale libanaise Beyrouth, et plus précisément dans la rue dite «des banques», à Badaro. Des citoyens se sont en effet massés devant plusieurs établissements bancaires, prenant d’assaut leur devanture. Plusieurs banques ont ainsi été saccagées et incendiées, alors que celles-ci observent une grève ouverte depuis deux semaines.

Par un communiqué, les banques libanaises ont en effet annoncé mercredi le maintien de leur grève générale à la suite d’une procédure judiciaire gagnée par deux déposants devant la Cour de cassation.

Mais le dollar dont le taux de change face à la livre libanaise donne désormais le tournis a atteint de nouveaux sommets aujourd’hui, à 80 000 livres libanaises pour 1 dollar américain (1 dollar = 0,93 euro), provoquant une nouvelle réaction chez des citoyens plus que désespérés par un pouvoir d’achat qui disparaît au fil des jours.

Le ministre de l'Economie annonce la dollarisation des biens de consommation

Dans l'après-midi, le ministre libanais de l'Economie Amine Salam a annoncé avoir donné l'autorisation aux supermarchés de fixer leur prix en dollars "en raison de la hausse vertigineuse" des prix, a précisé le ministre.  Il a également déclaré que les supermarchés pouvaient désormais adopter le taux de change " du marché", ajoutant qu'il ne pouvait recommander aux commerçants de s'appuyer sur telle ou telle "plateforme de change".

Tous les biens de consommation voient donc désormais leur prix affichés en dollars, "exception faite du pain" libanais, a indiqué le ministre.

Les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux et plusieurs médias locaux montrent un déchaînement de violence contre les établissements bancaires. Selon des informations données par les médias locaux, les manifestants se seraient ensuite dirigés vers le domicile du président de l’association des banques, Sélim Sfeir.

Depuis le début de la crise économique sans précédent déclenchée en 2019, la monnaie nationale a perdu plus de 95% de sa valeur par rapport au billet vert.

La livre s'échangeait donc aujourd’hui à plus de 80 000 livres pour un billet vert selon des sites surveillant le taux de change et des cambistes, alors qu’au début du mois de février, elle s'échangeait autour de 60 000 livres libanaises pour 1 dollar.

Cette nouvelle chute s'est traduite par une hausse des prix de l'essence, le prix d'un bidon de vingt litres valant près d'un tiers du salaire d'un policier, dans un pays où plus 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon l’Organisation des nations unies (ONU).

Depuis 2021, les autorités ont levé les subventions sur le carburant et les produits essentiels tels que la farine et les médicaments.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.