Le drapeau breton, un étendard créé il y a 100 ans toujours dans le vent

Dans cette photo d'archive prise le 8 octobre 2022, des résidents agitent le plus grand drapeau du monde "Gwenn-ha-du" de la région de Bretagne, dans le centre de Rennes, dans l'ouest de la France. (AFP).
Dans cette photo d'archive prise le 8 octobre 2022, des résidents agitent le plus grand drapeau du monde "Gwenn-ha-du" de la région de Bretagne, dans le centre de Rennes, dans l'ouest de la France. (AFP).
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Publié le Samedi 11 février 2023

Le drapeau breton, un étendard créé il y a 100 ans toujours dans le vent

  • Au début des années 1920, la Bretagne sort meurtrie de la guerre de 1914-18, qualifiée «de grand rite de passage sanglant dans la nation française» par Didier Guyvarc'h, auteur de «Histoire populaire de la Bretagne»
  • Pour certains nationalistes, la Bretagne, contrairement à l'Irlande, n'a pas réussi à se défaire du centralisme pendant la Grande guerre

RENNES : Né il y a cent ans de l'imagination d'un nationaliste breton, le drapeau breton, autrefois très marqué idéologiquement, est devenu au fil du temps un emblème fédérateur et populaire de toute une région et un signe de reconnaissance dépassant les frontières de la péninsule.

Au début des années 1920, la Bretagne sort meurtrie de la guerre de 1914-18, qualifiée "de grand rite de passage sanglant dans la nation française" par Didier Guyvarc'h, auteur de "Histoire populaire de la Bretagne". Pour certains nationalistes, la Bretagne, contrairement à l'Irlande, n'a pas réussi à se défaire du centralisme pendant la Grande guerre.

Parmi cette minorité agissante figure un jeune architecte, Morvan Marchal (1900-1963), adhérent au Parti national breton, qui décide de créer un nouveau drapeau, plus moderne, en 1923 (certaines sources évoquent aussi la date de 1925).

Des anciens symboles bretons, Marchal ne garde que l'hermine et les couleurs. Avec un graphisme éloigné de l'héraldique et calqué sur le drapeau américain, symbole de liberté et de modernité, le "gwenn ha du" ("blanc et noir" en breton) est composé de rayures symbolisant les neuf évêchés tandis que onze hermines stylisées se retrouvent dans l'angle supérieur gauche.

"Au départ, c'est un drapeau politiquement et idéologiquement très lié au nationalisme breton. Il ne représente absolument pas la population bretonne ou la province, mais un courant idéologique", rappelle Alain Croix, spécialiste de l'histoire de la région.

Il ne sort véritablement de ces sphères autonomistes qu'en 1937 au pavillon de la Bretagne lors de l'exposition universelle de Paris.

Malgré cet épisode, le drapeau "va mettre du temps à se populariser: il y a des effets de la guerre où il y a eu une compromission d'une partie des militants nationalistes bretons avec l'occupant allemand", note M. Croix.

Il faut attendre l'après 1968 pour voir le drapeau déployé dans des manifestations, dont celle emblématique du Joint français à Saint-Brieuc, ou dans des stades de football, comme après la victoire en coupe de France du Stade rennais en 1971.

"La vraie naissance du Gwenn ha du survient plus de 40 ans après sa création, c'est un peu le paradoxe", fait remarquer Florian Le Teuff, adjoint au maire de Nantes et délégué aux enjeux bretons.

"D'abord restreint à un petit cercle de militants politiques (...), il est maintenant implanté partout sur la planète, lors des festivals, dans les stades et campings, et dans tous les milieux populaires", relève M. Le Teuff.

A Nantes mais pas à Saint-Nazaire

"Le nombre de fois où dans l'année on m’envoie des photos d’un Gwenn ha du quelque part, en Chine ou au Japon… On voit qu’il est très utilisé pour afficher son amour de la Bretagne, sa fierté pour le territoire", remarque Loïg Chesnais-Girard, président (ex-PS) de la région.

A Saint-Grégoire, près de Rennes, l'atelier du Mée a vendu près de 15 000 "Gwenn ha du" en 2022 et a récemment confectionné le plus grand drapeau breton du monde de 1 400 m2 (46 m x 31 m), qui a été déployé en 2022 dans le centre de Rennes et Nantes.

Car s'il a perdu son aspect sulfureux, le drapeau peut toujours être l'objet de querelles politiques, parfois au sein d'une même famille politique, sur fond de question d'identité.

Ainsi, en décembre 2020, le Gwenn ha du a été hissé sur la mairie de Nantes, dirigée par la socialiste Johanna Rolland, jugeant que cette bannière était "un symbole de notre volonté de faire vivre la culture et la langue bretonnes".

A 60 km plus à l'ouest, dans la 2e ville du département, le conseil municipal de Saint-Nazaire, également PS, refuse lui de voir la bannière flotter sur le fronton de l’hôtel de ville après un nouveau vote sur la question en décembre.

"On a déjà l’hermine sur le blason nazairien. L’identité bretonne est déjà représentée, on considère que ce Gwenn ha du n’a pas sa place à cet endroit", juge Michel Ray, maire adjoint à la culture.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.