TRIPOLI : Des représentants libyens chargés de mettre sur pied un exécutif unifié ont repris lundi leurs discussions, axées sur les critères de sélection des futurs dirigeants de la transition, a annoncé l'ONU.
Ce second round du Forum politique libyen, qui se tient sous l'égide des Nations unies et se déroule en format virtuel, intervient après une première session mi-novembre à Tunis qui a permis de trouver un accord sur des élections « nationales » le 24 décembre 2021, mais pas sur les noms des futurs dirigeants de la transition.
« Vous avez fait des pas en avant importants et suscité les espoirs et les attentes du peuple libyen sur la tenue d'élections. Il reste encore beaucoup de travail à faire », a dit l'Américaine Stephanie Williams, représentante spéciale de l'ONU par intérim, aux participants.
Les discussions ont porté sur les « critères de sélection » des futurs dirigeants de la transition, a annoncé la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) à l'issue de cette première journée.
Elles ont « été ajournées à mercredi pour permettre aux participants d'étudier les options de sélection présentées » lundi, a ajouté la MANUL.
La reprise de ces pourparlers intervient alors que des organisations libyennes ont récemment appelé à enquêter sur des « allégations de corruption » pendant le premier round à Tunis visant, selon elles, à influencer le processus de sélection des futurs responsables.
En réponse, l'émissaire onusienne a affirmé qu'un groupe d'experts des Nations Unies avait été saisi, « étant donné que de telles activités, si elles sont avérées, pourraient constituer une entrave au processus politique et faire l'objet de sanctions ».
Mme Williams a tenu à rassurer les participants: « Dès que nous aurons des informations sur ces allégations, vous serez les premiers informés ».
La Libye est plongée dans le chaos depuis le soulèvement appuyé par l'Otan qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Deux autorités s'y disputent le pouvoir, sur fond d'implications étrangères: le Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, soutenu militairement par la Turquie et reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, appuyé par les Emirats Arabes Unis, la Russie et l'Egypte.