NATIONS UNIES: L'ambassadeur syrien aux Nations unies, relayant la demande d'aide de Damas après le séisme dévastateur, a assuré lundi à l'ONU que cette aide irait "à tous les Syriens sur tout le territoire", dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement.
Fayçal Moqdad a rencontré lundi à New York le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour transmettre la demande d'aide exprimée par son gouvernement, qui s'est engagé à "faciliter toutes les (procédures) nécessaires aux organisations internationales pour qu'elles fournissent une aide humanitaire" en réponse au tremblement de terre qui a frappé la Syrie et la Turquie.
"Nous assurons l'ONU que nous sommes prêts à aider et à coordonner la fourniture de l'aide à tous les Syriens sur tout le territoire syrien", a déclaré l'ambassadeur à la presse, interrogé sur le sort des populations des zones rebelles.
Aujourd'hui, l'aide humanitaire dans les zones rebelles, également touchées par le séisme, arrive généralement par la Turquie, grâce à mécanisme transfrontalier créé en 2014 par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
Mais ce mécanisme est contesté par Damas et Moscou qui dénoncent une violation de la souveraineté syrienne. Sous la pression de la Russie et de la Chine, le nombre de points de passage a été réduit au fil du temps de quatre à un.
Évasion d'une vingtaine de combattants présumés de l'EI après le séisme
La prison militaire de Rajo, située près de la frontière turque au nord-ouest de la Syrie, compte quelque 2 000 détenus, dont environ 1 300 soupçonnés d'avoir combattu pour l'EI, a précisé cette source. Elle héberge aussi des combattants kurdes.
"A la suite du tremblement de terre, qui a affecté Rajo, les détenus ont lancé une mutinerie et ont pris le contrôle de certaines parties de la prison", a indiqué cette source.
"Environ vingt prisonniers se sont évadés (...) On pense qu'il s'agit de membres de l'EI", a ajouté cette source, qui n'a pas souhaité être identifiée. Située en zone rebelle, la prison de Rajo est contrôlée par des forces pro-turques.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG établi à Londres disposant d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre, a confirmé la survenue d'une mutinerie mais a précisé ne pas être en mesure de dire si des prisonniers s'étaient évadés.
Interrogé sur l'éventuelle ouverture de nouveaux points de passage pour faire face aux conséquences du séisme, l'ambassadeur syrien a semblé lundi rejeter l'idée.
"Nous sommes prêts à travailler avec ceux qui veulent aider les Syriens depuis l'intérieur de la Syrie. Les accès à partir de la Syrie existent, ils peuvent se coordonner avec le gouvernement et nous serons prêts à le faire", a déclaré Fayçal Moqdad.
Mais l'ONU a souligné plusieurs fois ces dernières années que l'acheminement de l'aide à travers les lignes de front, nécessitant l'aval de Damas, n'était pas faisable à une échelle correspondant aux besoins des populations du nord-ouest de la Syrie.
"Nous espérons toujours être capables de livrer de l'aide à travers les lignes de front", a noté lundi Stéphane Dujarric, porte-parole d'Antonio Guterres. Mais "ce mécanisme est un peu plus difficile" que le dispositif transfrontalier, a-t-il ajouté, assurant que l'ONU fournirait autant d'aide que possible par "n'importe quel moyen" disponible.