DIYARBAKIR : "On a cru que c'était l'apocalypse": Melisa Salman, 23 ans, journaliste locale à Kahramanmaras, la province où se trouve l'épicentre de deux puissants séismes qui ont frappé lundi le sud-est de la Turquie, n'avait jamais vu de secousses aussi fortes.
"C'est une région sismique, on a donc l'habitude de secousses. Mais nous n'avons jamais vécu une chose pareille. On a cru que c'était l'apocalypse", raconte-t-elle à l'AFP, encore sous le choc, à propos du premier séisme de magnitude 7.8 qui a frappé le pays à 4H17 locales (1H17 GMT).
Mais elle n'a pas pu quitter son appartement avant de pouvoir retrouver son chat, appeuré, parti se cacher.
"Nous sommes dehors depuis 4h30 ce matin. Il pleut des cordes. Mais personne n'ose rentrer à cause de nouvelles secousses", dit-elle.
Ceux qui avaient dans la matinée oser regagner leurs habitations en apparence intactes, ont du évacuer en panique lorsqu'est survenu un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10H24 GMT.
Tulin Akkaya, à Diyarbakir, également dans le sud-est de la Turquie, en fait partie.
La jeune femme d'une trentaine d'année a "vivement" ressenti les secousses, vivant au dernier étage de son immeuble dans le quartier de Kayapinar, à Diyarbakir.
"Nous sommes sortis en panique. C'était presque le même que ce matin. J'ai tellement peur maintenant, je ne peux plus rentrer dans mon appartement, je ne sais pas ce qui va se passer", a-t-elle raconté à l'AFP.
Les autorités ont enregistré plus de 50 répliques avant l'arrivée d'un deuxième puissant séisme.
Malgré la terre qui ne ne cesse de trembler, les secours, souvant épaulés par des habitants, continuent de rechercher des victimes.
Une fillette de 6 ans a ainsi pu être sauvée à Kahramanmaras après des heures de travail par des secouristes aidés par son père qui oeuvrait en manches courtes sous la neige.
Trois enfants ont pu au total être sauvés des décombres de cet immeuble entièrement en ruines à Kahramanmaras.
Mais d'autres victimes attendent d'être secourues.
"J'ai pu sauver trois personnes en vie. Mais j'ai aussi porté deux corps. Je ne peux aller chez moi. Je reste au cas où ils auraient besoin de moi", dit Halis Aktemur, ouvrier de 35 ans qui est venu offrir son aide aux secouristes qui travaillent sur les ruines d'un immeuble à Diyarbakir.
Les températures baissant à l'approche de la nuit inquiètent les habitants des régions touchées.
Les salles de sport ou de mariage intacts accueillent des gens qui ne peuvent rentrer chez eux à Diyarbakir, a constaté un correspondant de l'AFP.