AJACCIO: Un réseau d'immigration irrégulière a été démantelé en Corse en "étroite coopération internationale avec les autorités sénégalaises, italiennes, espagnoles, portugaises et belges", a annoncé mardi la police aux frontières (PAF).
Après "plusieurs vagues successives d’interpellations en Corse en septembre, octobre et décembre 2022", "trois hommes et une femme" ont été mis en examen et écroués à Ajaccio et Borgo (Haute-Corse), a indiqué la PAF dans un communiqué, précisant que 20 000 euros en espèces et 18 000 euros sur différents comptes bancaires ont été saisis.
"Un an d'enquête" a permis d'identifier "un réseau très structuré" autour d'un organisateur aidé de sa soeur, "domiciliés à Porto-Vecchio", en Corse-du-Sud.
Tous deux étaient "porteurs d’une carte d’identité française et d’un passeport français" obtenus "indûment une dizaine d'années auparavant" mais sont en fait "de nationalité sénégalaise".
Ils opéraient avec un "faussaire localisé en Turquie, revendant des documents d'identité contrefaits, tels que des cartes nationales d'identité belges, portugaises, italiennes, espagnoles, ainsi que des Cartes vitale" et "des passeports authentiques volés dans des pays de l’espace Schengen qui étaient ensuite falsifiés", a ajouté cette même source.
En fonction de la qualité de la contrefaçon et du type de document, leurs prix variaient de 250 à 1.000 euros", a précisé la PAF.
"L’intéressé se faisait ensuite livrer les documents à son domicile, via des sociétés de transport rapide", a ajouté la police aux frontières qui précise que "ce mode opératoire, mis en place a minima depuis 2020, bénéficiait surtout à la communauté sénégalaise implantée en Corse-du-Sud et venant spécialement travailler pour la saison estivale dans les restaurants et hôtels de la région".
Plusieurs saisonniers sénégalais en situation irrégulière ont fait l'objet d'"obligations de quitter le territoire français (OQTF)".
"En parallèle était mis à jour un trafic financier occulte entre l’organisateur principal de la filière et un ami entrepreneur oeuvrant dans le domaine du bâtiment travaux publics (BTP) en Corse-du-Sud" avec l'emploi d'ouvriers "non déclarés en situation irrégulière", poursuit la PAF. Celle-ci a évalué le "flux financier à plusieurs centaines de milliers d'euros", dont une partie a servi à financer la "construction d'une maison au Sénégal" pour le responsable du réseau.
L'"étroite coopération internationale" a permis d'identifier "les nombreux bénéficiaires de faux papiers".