RIYAD : L'UE ayant imposé une série de sanctions contre la Russie, réduisant les exportations d'énergie russe, et d'autres puissances occidentales ayant également pris des mesures similaires dans le but de limiter davantage la capacité de Moscou à financer sa guerre en Ukraine, on ne peut que s’interroger sur l'impact de ces mesures commerciales sur le marché de l'énergie.
«Toutes ces soi-disant sanctions, embargos, manque d'investissements, se traduiront par une seule et unique chose : une pénurie d'approvisionnement en énergie de toutes sortes au moment où l'on en a le plus besoin», a averti samedi le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salman.
Le prince a également déclaré que l'Arabie saoudite œuvrait, pour sa part, à l'envoi de gaz de pétrole liquéfié en Ukraine. Le GPL est le plus souvent utilisé comme combustible de cuisson et pour le chauffage.
Interrogé sur les leçons à tirer de la dynamique du marché de l'énergie en 2022, le prince Abdulaziz a déclaré que la plus importante était que le reste du monde fasse "confiance à l'OPEP+".
«Nous sommes un groupe de pays responsables, nous prenons les questions politiques relatives à l'énergie et aux marchés pétroliers de manière globale et nous ne nous engageons pas dans des questions politiques", a déclaré le prince.
L'OPEP+, une alliance qui comprend des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et d'autres pays, dont la Russie, a convenu l'année dernière de réduire son objectif de production de 2 millions de barils par jour, soit environ 2 % de la demande mondiale, à partir de novembre et jusqu'à la fin de 2023, afin de soutenir le marché.
Un groupe d'experts de l'OPEP+ qui s'est réuni mercredi dernier a entériné cette décision et le principal message tout au long de la réunion était que le groupe maintiendrait le cap jusqu'à la fin de l'accord.
Le prince Abdelaziz a en outre réaffirmé que l’Arabie saoudite resterait prudente quant à l'augmentation de la production de pétrole, même si plusieurs analystes de premier plan affirment que la hausse de la demande déclenchera bientôt un bond des prix, rapporte Bloomberg.
«Je le croirai quand je le verrai et j'agirai ensuite», a-t-il ajouté.
Le ministre saoudien de l'Energie a par ailleurs déclaré que la décision prise par l'OPEP+ en octobre de réduire la production de 2 millions de barils par jour s'était avérée correcte.
«Si les gens nous avaient fait confiance à l'époque, nous n'aurions pas subi les trépidations qui se sont produites», a-t-il déclaré, faisant référence à une flambée des prix à près de 100 dollars le baril après que l'OPEP+ a annoncé sa décision.