L'armée américaine a abattu le ballon chinois au-dessus de l'océan Atlantique

Sur cette photo fournie par Brian Branch, un grand ballon dérive au-dessus de Kingstown, avec un avion et sa traînée en dessous (Photo, AP).
Sur cette photo fournie par Brian Branch, un grand ballon dérive au-dessus de Kingstown, avec un avion et sa traînée en dessous (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 05 février 2023

L'armée américaine a abattu le ballon chinois au-dessus de l'océan Atlantique

  • Le Pentagone assure qu'il s'agissait d'un ballon espion
  • Le ballon «était utilisé par la République populaire de Chine dans une tentative de surveiller des sites stratégiques» aux-Etats-Unis

WASHINGTON: L'armée américaine a abattu samedi, sur ordre du président Joe Biden, le ballon chinois qui survolait depuis plusieurs jours les Etats-Unis, provoquant de vives tensions entre Washington et Pékin.

L'opération menée par un avion de chasse F-22 a eu lieu "au-dessus de l'eau au large de la côte de Caroline du Sud, dans l'espace aérien américain", a déclaré dans un communiqué le ministre de la Défense américain, Lloyd Austin. Il a souligné qu'elle avait été menée en réponse à une "violation inacceptable" de la "souveraineté" américaine.

Le Pentagone assure qu'il s'agissait d'un ballon espion. Le ballon "était utilisé par la République populaire de Chine dans une tentative de surveiller des sites stratégiques" aux-Etats-Unis, a déclaré M. Austin.

M. Biden a félicité les pilotes ayant mené "avec succès" cette opération délicate. Il a indiqué avoir donné l'ordre dès mercredi d'abattre "dès que possible" le ballon, mais que le Pentagone souhaitait attendre "le lieu le plus sûr pour le faire" afin d'éviter tout dégât au sol lors de la retombée d'éventuels débris.

Des opérations de récupération, qui pourraient impliquer des plongeurs, étaient désormais en cours. Les débris se trouvent dans des eaux peu profondes, "cela va rendre les choses assez faciles", a déclaré un haut responsable militaire.

Sur des vidéos retransmises par les chaînes de télévision samedi, le ballon semblait tomber à la verticale après un impact.

Au moment d'être abattu, le ballon se trouvait à environ 18 kilomètres d'altitude, et à une distance de 11 kilomètres de la côte, selon des responsables du Pentagone.

Peu avant, le trafic aérien avait été suspendu dans trois aéroports du sud-est des Etats-Unis par mesure "de sécurité nationale", avait annoncé le régulateur de l'aviation civile américaine (FAA). Il s'agissait d'un aéroport en Caroline du Nord et de deux en Caroline du Sud. Le trafic a repris peu après la fin de l'opération.

"Après une analyse minutieuse, les commandants militaires américains ont déterminé qu'abattre le ballon alors qu'il était au-dessus du sol posait un risque injustifié pour les personnes (...), compte tenu de la taille et de l'altitude du ballon et de sa cargaison de surveillance", a déclaré le ministre de la Défense.

C'est pourquoi l'armée a attendu de pouvoir l'abattre "de façon sûre au-dessus de nos eaux territoriales, tout en surveillant de près son trajet et ses activités de collectes d'information", a-t-il ajouté.

«Analyser la technologie»

Cette affaire, qui a jeté un froid sur les relations entre Washington et Pékin, a provoqué le report d'une visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine.

La visite en Chine d'Antony Blinken aurait été la première d'un secrétaire d'Etat américain depuis octobre 2018.

Selon des responsables du Pentagone, le ballon était entré dans l'espace aérien américain une première fois le 28 janvier au-dessus de l'Alaska, avant d'entrer au Canada le 30 janvier, puis de re-rentrer dans l'espace aérien américain au niveau de l'Idaho, dans le nord-ouest des Etats-Unis, le 31 janvier, soit mardi.

Mais les Américains n'avaient appris l'existence de ce ballon que jeudi, lorsqu'il était au-dessus du Montana, qui abrite des silos de missiles nucléaires. L'engin s'est ensuite peu à peu dirigé vers l'est du pays.

Samedi matin, le président américain Joe Biden avait déclaré que les Etats-Unis allaient "s'occuper" de ce ballon. Puis en début d'après-midi, M. Biden, à qui des journalistes demandaient s'il allait donner l'ordre de l'abattre, avait répondu en levant le pouce.

Le Canada appuie la décision américaine

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a exprimé samedi le  soutien de son pays à la décision américaine "d'abattre le ballon de surveillance à haute altitude de la Chine qui violait l’espace aérien américain et canadien et le droit international".

"Le Canada appuie cette action. Ensemble, et avec le @NORADCommand,nous continuerons de nous protéger et de nous défendre", a souligné M. Trudeau dans un tweet.

La ministre canadienne de la Défense Anita Anand a pour sa part indiqué dans un communiqué que M. Trudeau et elle avaient été "informés de l’opération d’aujourd’hui par le Conseiller à la sécurité nationale et au renseignement et le Chef d’état-major de la défense."

Pékin a reconnu qu'il s'agissait bien d'un appareil venu de Chine, mais assuré qu'il s'agissait d'un "aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques".

L'engin aurait "dévié de sa trajectoire", avait ajouté un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en exprimant les "regrets" de son pays pour cette violation "involontaire" de l'espace aérien américain.

"Je salue le leadership du président Biden pour avoir abattu le ballon chinois au-dessus de l'eau afin d'assurer la sécurité de tous les Américains", a tweeté samedi le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. "Maintenant nous pouvons collecter les équipements et analyser la technologie utilisée" par la Chine, a-t-il ajouté.

Vendredi, le Pentagone avait déclaré qu'un deuxième ballon chinois avait été repéré au-dessus de l'Amérique latine.

Des "ballons de surveillance chinois ont transité brièvement au-dessus des Etats-Unis au moins trois fois durant l'administration précédente, et une fois au début de cette administration de ce que nous savons, mais jamais aussi longtemps", a précisé samedi un haut responsable américain.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.