Un député appelle le Royaume-Uni à proscrire les gardes iraniens pour mettre fin aux «activités malveillantes»

Le bureau britannique du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a tenu une conférence de presse à la Chambre des communes de Londres le 2 février 2023 (AN Photo)
Le bureau britannique du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a tenu une conférence de presse à la Chambre des communes de Londres le 2 février 2023 (AN Photo)
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Publié le Samedi 04 février 2023

Un député appelle le Royaume-Uni à proscrire les gardes iraniens pour mettre fin aux «activités malveillantes»

  • Bob Blackman a appelé à imposer des sanctions plus sévères pour «mettre ce régime à genoux» parce qu’il ne répond pas aux négociations
  • Le Conseil national de la Résistance iranienne a appelé à la fermeture du Centre islamique d’Angleterre alors qu’il diffuse la propagande du régime à travers le Royaume-Uni

LONDRES : L’Iran représente un « danger clair et présent » et des mesures immédiates doivent être prises afin de proscrire les Gardiens de la Révolution iraniens (CGRI) en tant qu’organisation terroriste au Royaume-Uni, selon un parlementaire.

«Plus nous retardons, plus nous leur donnons la possibilité d’étendre leurs opérations, et donc de mener d’autres activités malveillantes» a déclaré Bob Blackman, député de Harrow East, à Arab News. «Nous avons vu des preuves de certaines organisations au Royaume-Uni qui opèrent sous contrôle direct du CGRI.

Il a déclaré qu’il s’agissait « d’une menace sérieuse pour la sécurité de notre pays. Il est donc essentiel que nous agissions ».

Blackman a déclaré que le gouvernement britannique avait déjà interdit le Hezbollah au Liban et le Hamas dans la bande de Gaza, les qualifiant d’organisations terroristes « financées et soutenues par le CGRI ». Les choses que ce dernier a faites et continue de faire sont énumérées et sont suffisantes pour qu’il soit proscrit.

Les États-Unis l’ont fait, d’autres pays européens y travaillent et «nous devons encourager nos alliés à travailler conjointement avec nous afin que le régime ne puisse opérer nulle part ailleurs dans le monde…il s’agit du défi principal» a-t-il ajouté.

Bien qu’il ait reçu le soutien de tous les partis, que ce soit pour des raisons nationales ou de sécurité,  le Royaume-Uni n’a toujours pas réussi à les interdire et «la seule raison pour laquelle le gouvernement hésite à ce sujet est que cela mettra fin aux négociations. Dans ce cas, moi, ça ne me dérange pas, je trouve cela très bien» a déclaré Blackman.

Les emplacements des sites de missiles du régime iranien à travers le pays (Photo fournie/CNRI)
Les emplacements des sites de missiles du régime iranien à travers le pays (Photo fournie/CNRI)

Cela fait depuis septembre que les pourparlers pour relancer un accord nucléaire de 2015 avec l’Iran – abandonné par le président de l’époque, Donald Trump, en 2018 – sont dans l’impasse.

« Il n’y a pas de négociations en cours parce qu’évidemment, les activités du CGRI ainsi que celles du régime en Iran répriment leur peuple avec une position dans laquelle des millions ont été arrêtés, des centaines tués, et beaucoup risquent d’être exécutés pour le simple crime d’avoir protesté contre le régime. Nous n’avons pas le temps de négocier sur cette base» a-t-il déclaré.

Selon Blackman, les négociations sont une erreur à la base car il y a des preuves que l’Iran a violé ses obligations en vertu du traité actuel, et les pourparlers ne peuvent pas avoir lieu dans de telles circonstances.

Les emplacements des sites de missiles du régime iranien à travers le pays (Photo fournie/CNRI)
Les emplacements des sites de missiles du régime iranien à travers le pays (Photo fournie/CNRI)

« Nous devons absolument les empêcher d’acquérir une arme nucléaire. À tout prix. Nous ne pouvons pas les amener à un point où ils possèdent une arme nucléaire et peuvent donc menacer la région d’une potentielle guerre nucléaire. Ce serait tout simplement un désastre complet pour toute la région et peut-être au-delà ».

Il a appelé à imposer des sanctions plus fortes contre les individus afin de « mettre ce régime à genoux » parce qu’il ne répond pas aux négociations.

Blackman a déclaré que la justification du gouvernement britannique devait également être qu’il y avait des bi-nationaux ainsi que des citoyens britanniques en Iran. Il les a exhortés à partir, étant donné qu’ils pourraient être capturés et utilisés comme otages – chose qui s’est déjà produite.

« Nous assistons à toutes sortes d’activités malveillantes ; des ingérences dans les élections   d’autres pays, des complots terroristes qui ont été déjoués, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Europe et au Royaume-Uni, ainsi que des cyberattaques en cours, visant la Chambres des communes et les chambres du Parlement en général. Ceci, dans le seul but de perturber nos données et de causer des dommages dans l’ensemble ».

« Cela démontre qu’il ne faut pas faire confiance à ces personnes et qu’elles doivent être proscrites » a-t-il déclaré.

Blackman s’exprimait jeudi dans le cadre d’une conférence de presse organisée par le bureau britannique du Conseil national de la résistance iranienne afin de révéler de nouvelles informations sur les activités terroristes du CGRI et la nécessité de les bannir. Il a annoncé qu’ils avaient mené de nombreuses négociations avec le ministère britannique des Affaires étrangères et qu’ils parleraient désormais avec le ministère de l’Intérieur, censé prendre la décision.

Hossein Abedini, directeur adjoint du bureau de représentation du CNRI au Royaume-Uni a déclaré qu’ils étaient en contact avec de nombreux députés de différents partis et qu’il existe un comité britannique puissant, très actif dans différents débats. Ce comité soutient la liberté iranienne au parlement.

Il a d’ailleurs évoqué devant les journalistes la manière dont le CGRI représentait une armée de terreur et d’oppression qui réprimait le peuple iranien, sa formation et ses bases militaires ainsi que ses principales garnisons à travers le pays et dans la capitale, Téhéran.

Abedini a partagé un document classifié en farsi obtenu par le CNRI du procès-verbal d’une réunion à la Direction internationale du bureau du guide suprême iranien Ali Khamenei le 31 mai 2022, à laquelle ont participé des représentants de 8 organisations terroristes et extrémistes du régime.

Parmi les procès-verbaux, un représentant de la Force Al-Qods – l’une des 5 branches du CGRI – a déclaré avoir amené une délégation militaire de 55 membres du Venezuela en Iran en 2022. « Ceci montre l’ampleur de l’intervention du CGRI dans un pays d’Amérique latine » a déclaré une explication en anglais du document fourni par la CNRI.

Abedini a appelé à la fermeture du centre islamique d’Angleterre basé à Londres, qui est sous la supervision du bureau de la Direction internationale de Khamenei et dirigé par le mollah Seyed Hashem Mousavi parce qu’il avait des agents dans tout le Royaume-Uni qui diffusaient la propagande du régime.

Seyed Hashem Mousavi nommé à la tête du Centre islamique d’Angleterre à Londres par le directeur international du bureau de Khamenei, Mohsen Qomi (Photo fournie/CNRI)
Seyed Hashem Mousavi nommé à la tête du Centre islamique d’Angleterre à Londres par le directeur international du bureau de Khamenei, Mohsen Qomi (Photo fournie/CNRI)

Abedini a déclaré que la décision du Royaume-Uni pour bannir le CGRI pourrait être affectée par la récente exécution d’Alireza Akbari, un ressortissant irano-britannique, ancien vice-ministre iranien de la Défense.

« Cela montre clairement que le régime panique et qu’il se trouve dans une situation très critique. Je pense que cela va certainement s’intensifier. Or, il s’agit en fin de compte d’une décision politique. Nous y parviendrons si les députés continuent à faire pression » a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.