Un an après le «Grenelle», où en est la lutte contre les violences conjugales ?

Marlene Schiappa, ministre déléguée à l'égalité des genres, répond aux journalistes. (Eric FEFERBERG / AFP)
Marlene Schiappa, ministre déléguée à l'égalité des genres, répond aux journalistes. (Eric FEFERBERG / AFP)
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Publié le Lundi 23 novembre 2020

Un an après le «Grenelle», où en est la lutte contre les violences conjugales ?

  • Un an après la conclusion du Grenelle contre les violences conjugales, près de la moitié des mesures annoncées étaient effectives cet automne
  • Dans le huis clos des domiciles, il y a eu «plus de violences», affirme Sarah, psychologue-clinicienne

Un an après la conclusion du Grenelle contre les violences conjugales, près de la moitié des mesures annoncées étaient effectives cet automne, selon le gouvernement qui doit présenter mercredi un nouveau bilan. 

Mais le confinement décrété cette année a eu un effet aggravant sur les violences subies par les femmes et leurs enfants.

Mesures réalisées 

Selon le ministère délégué à l'Egalité, en octobre, 23 mesures avaient été réalisées sur les 46 annoncées, 20 étaient en cours de réalisation et trois n'étaient pas encore construites. 

Parmi les mesures effectives: le déploiement depuis septembre des premiers bracelets anti-rapprochement pour tenir les conjoints ou ex-conjoints violents à distance, la création de 16 centres régionaux de suivi et de prise en charge des auteurs de violences, la signature de 46 conventions pour permettre les prises de plaintes à l'hôpital et la mise en place de «retour d'expérience» (retex) après chaque féminicide entre les professionnels concernés. 

Les 1.000 places d'hébergement d'urgence promises pour les femmes devant fuir leur domicile ont été attribuées, assure le cabinet de la ministre Elisabeth Moreno, qui a toutefois entamé un recensement détaillé. Le gouvernement a annoncé en septembre la création de 1.000 nouvelles places en 2021.

Mesures manquantes 

Le déploiement de centres de ressources régionaux pour accompagner les femmes handicapées, l'actualisation -en intégrant la problématique des violences conjugales- d'un guide de l'égalité professionnelle à destination des TPE-PME et la formation aux violences conjugales des professionnels en addictologie sont les trois mesures manquantes.

Parmi les 20 mesures «en cours», l'extension des horaires du numéro d'écoute 3919 et sa mise en accessibilité aux personnes en situation de handicap est la plus attendue. 

Le gouvernement lancera prochainement une procédure de marché public, afin d'aboutir à un nouveau cadre juridique pour le 3919 d'ici juin ou juillet 2021. Mais cette mise en concurrence pour désigner la structure qui doit continuer à organiser ce service inquiète les associations féministes, et en premier lieu la Fédération nationale Solidarité femmes qui gère la ligne depuis 1992, car elles craignent une «fragilisation» de l'écoute des femmes.

Bond des violences pendant le confinement 

Le confinement décrété au printemps a entraîné une importante hausse des signalements de violences subies par les femmes et les enfants à leur domicile. Les interventions de police ont augmenté de 42% pendant cette période, le nombre d'appels au 3919 a très fortement augmenté et les signalements à la plateforme gouvernementale arretonslesviolences.gouv.fr ont été multipliés par quatre.

Dans le huis clos des domiciles, il y a eu «plus de violences», affirme Sarah, psychologue-clinicienne à l'association Léa Solidarité femmes, qui accueille plus de 450 victimes par an et a vu son activité bondir de 40% au printemps.

«Les femmes étaient isolées, elles n'avaient plus la collègue, la voisine ou la copine pour les soutenir. D'un autre côté, les agresseurs étaient tranquilles chez eux et pouvaient agir en toute impunité», ajoute-t-elle.

Depuis le reconfinement, les signalements sur la plateforme gouvernementale connaissent une hausse de 15%.

Tendance à la baisse des féminicides 

Selon un décompte établi par l'AFP, au moins 70 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon depuis le début de l'année. Ce chiffre pourrait toutefois être supérieur car une dizaine de cas sont en attente de précisions.

Cela représente près de deux fois moins de féminicides qu'en 2019. L'an passé, 146 décès ont été recensés, soit une hausse de 20% par rapport à 2018, selon les derniers chiffres officiels. 

Deux raisons pourraient expliquer cette baisse: une plus grande vigilance depuis le «Grenelle» mais aussi un «effet confinement». 

Pour Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, «pendant ces semaines, pour une fois dans l'histoire, les violences faites aux femmes sont devenues une priorité pour la police, pour la justice et une priorité budgétaire aussi car nous avons reçu des dons incroyables, nous n'avons jamais reversé autant d'argent aux associations».

Selon elle, les campagnes de prévention lancées par le gouvernement, la mise en place de procédures d'urgence dans les tribunaux et la hausse des interventions des forces de l'ordre ont permis «de sauver des vies, alors même que les violences étaient en hausse».


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.