En pleine récession, les Soudanais forcés de se serrer la ceinture

Un commerçant soudanais compte une pile d'argent dans une épicerie de la capitale Khartoum, le 19 janvier 2023 (Photo, AFP).
Un commerçant soudanais compte une pile d'argent dans une épicerie de la capitale Khartoum, le 19 janvier 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 janvier 2023

En pleine récession, les Soudanais forcés de se serrer la ceinture

  • En un jour, l'Etat a perdu 40% de son budget, déjà grévé par la corruption
  • À tel point que le régime putschiste n'a toujours donné aucun chiffre sur son budget 2023

KHARTOUM: Il y a six mois, Hassan Omar vendait chaque jour pour plus de 800 euros de conserves, de cigarettes et autres paquets de lessive dans son épicerie de Khartoum. Aujourd'hui, ses étals s'empoussièrent et ses revenus ont fondu de moitié.

"Les gens ne peuvent plus acheter ce dont ils ont besoin", se lamente auprès de l'AFP ce Soudanais de 43 ans.

"Le pouvoir d'achat a drastiquement décliné ces six derniers mois", affirme celui qui a vu ses ventes chuter de 500 000 à 200 000 livres soudanaises, soit de plus de 800 euros à environ 320 euros.

Avec son salaire de fonctionnaire de 350 euros, Souad Béchir, mère de quatre enfants, a elle aussi constaté cette baisse du pouvoir d'achat.

"Mon salaire est trop bas et les dépenses trop importantes" donc "j'essaye de trouver des alternatives moins onéreuses pour remplacer les aliments que je ne peux plus acheter", explique à l'AFP cette quadragénaire.

Au Soudan, de longue date l'un des pays les plus pauvres au monde, le spectre de la famine plane désormais sur tout le pays dont un tiers des 45 millions habitants souffrent déjà de la faim.

«Pleine récession»

Le coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre 2021 n'a fait qu'aggraver la crise: à cause de ce putsch, la communauté internationale a cessé de donner les deux milliards de dollars qu'elle versait chaque année au pays où en 2020 déjà, 65% des habitants vivaient sous le seuil de pauvreté.

En un jour, l'Etat a perdu 40% de son budget, déjà grévé par la corruption, des années de sanctions économiques et l'indépendance en 2011 du Soudan du Sud, qui a emporté avec lui quasiment tout le pétrole du pays.

À tel point que le régime putschiste n'a toujours donné aucun chiffre sur son budget 2023.

Face à ce marasme, Al-Nour Adam a décidé de réduire la variété de légumes qu'il propose sur son étal de la banlieue de Khartoum.

"Beaucoup de mes marchandises pourrissaient sur place car personne ne les achetait", affirme à l'AFP ce commerçant qui voit ses revenus baisser depuis neuf mois.

"Je ne peux pas continuer comme ça, je vais devoir trouver un autre travail", dit-il.

Les statistiques officielles, elles, pourraient pourtant porter à l'optimisme: l'inflation en décembre n'était que de 87%, contre 318% un an plus tôt.

Mais, explique Abdallah al-Ramady, économiste à l'université Al-Nilein de Khartoum, "si l'inflation diminue, c'est parce que l'activité économique est à l'arrêt depuis des mois".

"Il n'y a pas de demande, donc la hausse des prix a cessé", on est en "pleine récession", affirme le chercheur.

M. Omar, le commerçant de Khartoum, confirme ne pas avoir augmenté ses prix depuis plusieurs mois.

Universités, passeports, péages...

Une chose toutefois a augmenté: les frais universitaires.

Ces dernières semaines, des centaines d'étudiants ont manifesté pour dénoncer cette hausse.

Cette année, "on me demande 550 000 livres (environ 900 euros) et ma famille ne peut pas payer", raconte à l'AFP Mohammed Hussein, en première année de faculté d'ingénierie. L'an dernier, le même cursus coûtait plus de dix fois moins.

En face, les professeurs dénoncent leurs salaires trop bas et sont désormais en grève illimitée.

Les taxes ont elles aussi augmenté, que ce soit pour obtenir un passeport ou simplement pour emprunter une route.

"Les frais de péage ont été multipliés par cinq depuis l'an dernier", rapporte Tijani Omar, transporteur routier.

"Le coût du transport va grimper et à terme tous les prix", prévient-il.

Pour sortir la tête de l'eau, certains veulent encore croire qu'un accord entre civils et militaires pourra remettre le pays sur le chemin de la prospérité.

Abdelhalim Hafez, employé du secteur privé et seul salarié de sa famille de six personnes, espère ainsi que les discussions en cours aboutiront vite.

Comme cela, dit-il, l'aide internationale reprendra. Et avec elle les programmes d'assistance aux plus pauvres dont il bénéficiait jusqu'au putsch.

Mais selon des experts, plus d'un an après le putsch le pays est encore loin d'un accord, tant le fossé entre civils et militaires est profond.


Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale rencontre plusieurs ministres français.

Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Gérald Darmanin, ministre français de la Justice et garde des Sceaux (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Gérald Darmanin, ministre français de la Justice et garde des Sceaux (Photo Fournie)
Déjeuner-banquet au siège du ministère de la Justice à Paris en l'honneur du Secrétaire Général de la Ligue, Cheikh Dr. Mohammad Al-Issa. (Photo Fournie)
Déjeuner-banquet au siège du ministère de la Justice à Paris en l'honneur du Secrétaire Général de la Ligue, Cheikh Dr. Mohammad Al-Issa. (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et Mme Aurore Bergé, ministre de l’Égalité et de la Lutte contre les Discriminations (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et Mme Aurore Bergé, ministre de l’Égalité et de la Lutte contre les Discriminations (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères. (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères. (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères. (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères. (Photo Fournie)
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  • Cette visite s'inscrit dans le cadre de la visite officielle du Dr Al-Issa en République française.
  • En réponse à l’invitation des groupes de réflexion et d’études, le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale a rencontré plusieurs ministres français.

PARIS :  Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans, Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, a reçu M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, à son domicile parisien.

Cette visite s'inscrit dans le cadre de la visite officielle du Dr Al-Issa en République française. Il a été invité par les groupes de réflexion et d'études les plus importants. Ceux-ci se distinguent par leur large diffusion et leur influence mondiale.

Ensemble, ils ont abordé un certain nombre de nouvelles questions contemporaines liées au message et à la mission de la Ligue. Ils ont également engagé un dialogue sur des thèmes intellectuels et religieux essentiels.

Dans le même contexte, le ministre français de la Justice et garde des Sceaux, M. Gérald Darmanin, a organisé un déjeuner-banquet au siège du ministère de la Justice à Paris en l'honneur du Secrétaire Général de la Ligue, Cheikh Dr. Mohammad Al-Issa.

À cette occasion, un certain nombre de sujets liés aux contextes intellectuels et religieux influant sur la scène française et les pays francophones ont été discutés, qui constituent les dossiers les plus importants sur lesquels le ministre français travaille dans le cadre de ses activités intellectuelles et de ses fonctions officielles.

La ministre de l’Égalité et de la Lutte contre les Discriminations, Mme Aurore Bergé, a également été reçue à son domicile parisien.

Puis, au siège du ministère français des Affaires étrangères, M. Al-Issa a rencontré M. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.

Au cours de ces réunions, plusieurs sujets d’intérêt commun ont été longuement examinés. 


Israël refuse l'entrée à Jérusalem aux chrétiens palestiniens qui célèbrent le dimanche des Rameaux

Une pèlerine chrétienne entre dans l'église du Saint Sépulcre le dimanche des Rameaux à Jérusalem, le 13 avril 2025. (AFP)
Une pèlerine chrétienne entre dans l'église du Saint Sépulcre le dimanche des Rameaux à Jérusalem, le 13 avril 2025. (AFP)
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  • Les restrictions israéliennes aux points de contrôle autour de Jérusalem obligent les Palestiniens à parcourir de longues distances pour se rendre sur leur lieu de travail. 
  • Les Palestiniens doivent obtenir des permis de sécurité pour accéder aux sites religieux. Seuls 6 000 permis ont été délivrés aux 50 000 chrétiens de Cisjordanie cette année.

LONDRES : Les autorités israéliennes ont empêché les fidèles chrétiens palestiniens de la Cisjordanie occupée d'entrer à Jérusalem pour participer à la fête des Rameaux.

Selon l'agence de presse Wafa, les autorités israéliennes ont imposé des restrictions strictes à Jérusalem ce week-end, limitant l'accès des chrétiens palestiniens à la ville.

Seul un nombre limité de fidèles, principalement des résidents de Jérusalem et des citoyens palestiniens d'Israël, ont pu assister aux services religieux à l'église du Saint-Sépulcre, a ajouté l'agence de presse. 

Le dimanche des Rameaux marque le début de la semaine sainte qui précède Pâques. Il commémore l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem et est célébré par les églises chrétiennes orientales et occidentales.

Dimanche, le patriarche Theophilos III de l'Église orthodoxe grecque et le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin, ont dirigé des liturgies auxquelles ont assisté le clergé et un petit groupe de fidèles.

Les restrictions israéliennes aux points de contrôle autour de Jérusalem obligent les Palestiniens - musulmans et chrétiens - à obtenir des permis pour accéder aux sites religieux, notamment la mosquée Al-Aqsa et l'église du Saint-Sépulcre. 

Le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte, a noté que seuls 6 000 permis avaient été délivrés cette année aux 50 000 chrétiens de Cisjordanie. La délivrance de ces permis requiert une habilitation de sécurité et exige souvent que les demandeurs téléchargent une application mobile gérée par les autorités israéliennes.

« C'est la deuxième année consécutive que peu de pèlerins peuvent participer aux célébrations de la Semaine sainte et de Pâques à Jérusalem en raison du conflit en cours à Gaza », a déclaré M. Faltas à Wafa.

« Les Églises continueront à prier pour que la paix, la justice et la liberté soient accordées à tous les peuples de Terre Sainte », a-t-il ajouté. 

La procession catholique du dimanche des Rameaux a eu lieu dimanche après-midi, avec un départ de l'église de Bethphagé à Jérusalem et une arrivée à l'église Sainte-Anne.

Les chrétiens se sont rassemblés pour les offices dans les églises catholique de la Sainte Famille et orthodoxe grecque de Saint Porphyre dans la bande de Gaza, alors que les attaques israéliennes se poursuivent depuis la fin de l'année 2023.

En Cisjordanie, les offices ont eu lieu dans les églises de Bethléem, Jéricho, Ramallah, Naplouse et Jénine. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Selon le Croissant-Rouge, Israël détient l'ambulancier manquant

Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le Croissant-Rouge indique avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est « détenu par les autorités israéliennes ».
  • Les corps des victimes avaient été retrouvés enterrés dans le sable plusieurs jours plus tard. La fusillade avait fait un survivant, Munzer Abed, mais on était sans nouvelles d'Asaad Al-Nsasrah.

RAMLLAH, TERRITOIRES PALESTINIENS : L'ambulancier dont on ignorait le sort après des tirs israéliens ayant visé des secouristes palestiniens le 23 mars dans la bande de Gaza est détenu par les autorités israéliennes, a annoncé dimanche le Croissant-Rouge palestinien.

Dans un communiqué, le Croissant-Rouge indique avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est « détenu par les autorités israéliennes ».

Le 23 mars, près de Rafah, dans le sud du territoire palestinien, des soldats israéliens avaient ouvert le feu sur des équipes de la Défense civile et du Croissant-Rouge, faisant 15 morts dans leurs rangs. 

Les corps des victimes avaient été retrouvés enterrés dans le sable plusieurs jours plus tard. La fusillade avait fait un survivant, Munzer Abed, mais on était sans nouvelles d'Asaad Al-Nsasrah.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a renvoyé à une annonce antérieure selon laquelle une enquête détaillée avait été ordonnée.

Immédiatement après les faits, l'armée israélienne a d'abord affirmé que ses soldats avaient reçu des informations signalant qu'un convoi « se déplaçait dans l'obscurité d'une manière suspecte vers eux », feux éteints, ce qui les a incités à ouvrir le feu de loin. 

Un responsable militaire puis un porte-parole du gouvernement ont évoqué la présence de « terroristes » du mouvement islamiste palestinien Hamas à bord des ambulances.

Une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'une des victimes et diffusée par le Croissant-Rouge contredit toutefois la version israélienne : on y voit des ambulances circulant phares et gyrophares allumés.

La semaine dernière, le Croissant-Rouge avait estimé que les tirs avaient été intentionnels.

La fusillade semble s'être produite en deux temps : une première équipe de secouristes dépêchée sur les lieux d'une frappe israélienne a été prise pour cible, puis des ambulances et un véhicule de pompiers venus à la rescousse ont également été la cible de tirs.

Cette attaque a fait l'objet de nombreuses condamnations et a mis en lumière les dangers planant sur le personnel médical et paramédical à Gaza.