PARIS: Olfa Chabchoub fait partie des rares artistes du monde arabe à bénéficier à la fois d’une exposition dans son pays d'origine, à la galerie Kalysté, à la Soukra, en Tunisie, et dans son second pays, à la galerie Menouar, dans le IIIe arrondissement de Paris. Arab News en français s'est entretenu avec la peintre franco-tunisienne.
Franchir le pas
Durant son adolescence en Tunisie, Olfa Chabchoub a ressenti le besoin de créer son propre monde intérieur. Elle s’est ainsi adonnée au dessin, mais elle n’a pas voulu remettre en cause les normes de la société qui la poussaient à faire des «études orientées».
Après avoir obtenu son baccalauréat, Olfa Chabchoub a rejoint la France. C'est au sein de la «surdouée», la ville de Montpellier, qu'elle a fait des études d'architecte d’intérieur, métier qu'elle a exercé ensuite à Paris pendant plus de dix ans. Elle précise que ce métier lui a permis de «découvrir les espaces, et de faire partie de l'espace».
Elle trouve enfin un moyen de se connecter à l'art. «En tant qu'architecte d'intérieur, j'ai commencé à peindre pour moi. La peinture était néanmoins un moyen d'expression que je ne voulais pas partager et que je voulais garder à l’abri des regards.»
Le changement de paradigme s'est opéré il y a cinq ans. «J'étais à ce moment-là en Tunisie. Je désirais avoir un avis professionnel sur ma peinture. J'ai contacté une galeriste très renommée que je ne connaissais pas personnellement.» Subjuguée par le talent et l'univers d'Olfa Chabchoub, la galeriste lui propose d'exposer dans la prestigieuse galerie Kalysté, à la Soukra. Olfa Chabchoub accepte naturellement de franchir le pas.
Aigue-marine, Chrysalide ou encore Pégase, les intitulés des toiles de l'artiste franco-tunisienne font écho à son univers mystérieux et poétique, à sa connexion avec la nature et finalement, avec son «moi intérieur».
Multiples connexions
Aigue-marine, Chrysalide ou encore Pégase, les intitulés des toiles de l'artiste franco-tunisienne font écho à son univers mystérieux et poétique, à sa connexion avec la nature et finalement, avec son «moi intérieur». Elle aime mettre en lumière le lien entre la peinture, la nature, et l'intime.
«La peinture est en quelque sorte le reflet de mon “moi intérieur”. J'essaie d'être le plus intime possible, car j’ai un immense besoin de me libérer.» Ses sources d'inspirations se trouvent dans la contemplation de la nature. «Je suis fascinée par tout ce que la nature peut nous offrir. Je ne peux pas me lasser d'un coucher de soleil. Je chéris le contact avec la terre. Ce contact me permet d'imaginer un monde.»
Les noms de ses œuvres font ressurgir la thématique de la contemplation et du rêve. Olfa Chabchoub revendique ce côté rêveur qu'elle relie à sa «quête de liberté, de paix et d'équilibre».
L'univers de l'artiste plaît aussi bien au public parisien que tunisien. Elle revendique aussi une autre connexion essentielle à ses yeux: «J'apprécie énormément la connexion qui s'opère entre moi et la personne qui se trouve devant la toile. Il y a même une fusion magique entre moi, la toile et l'acheteur. La peinture permet de créer, mais aussi de partager.»
Ce partage se produit à Paris et à Tunis, dans des galeries qui, pour Olfa Chabchoub, ont la capacité de mettre en valeur le côté humain et authentique de l'art, plutôt que de se concentrer uniquement ou prioritairement sur le côté commercial.
L'artiste Olfa Chabchoub désire explorer davantage sa créativité, en franchissant de nouveaux horizons créatifs.