PARIS: L’Algérie souhaite relancer l’industrie du textile et du cuir à travers la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie nationale. Lors de la séance plénière au Conseil de la nation, le 29 décembre 2021, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zaghdar, a affirmé que cette stratégie serait axée, entre autres, sur la relance de la culture du coton, matière indispensable à l’industrie du textile, la création de minizones d’activités et des centres techniques de formation.
Fédérer les opérateurs du secteur
Afin de rassembler les opérateurs de la filière et les associations professionnelles, diverses actions sont menées par le gouvernement, parmi lesquelles l’organisation d’assises dédiées au secteur et la création de clusters. Il en va de même pour la Commission nationale stratégique des industries du textile et du cuir, qui est quant à elle chargée de dresser un état des lieux de la filière et de fédérer les professionnels autour de la création de pôles de production dans les différentes wilayas du pays. Les objectifs de ces assises sont de développer le réseau de la sous-traitance, de réduire la facture des importations et d’assurer la mise en œuvre des contrôles qualité.
De son côté, le ministère de tutelle a fait part de la création de nouvelles entités de production qui seront accompagnées par les institutions publiques et bénéficieront des facilitations accordées par la nouvelle loi sur l’investissement, de la disponibilité du foncier industriel ou encore l’accès aux moyens de financement.
Fatiha Sahnoune, fondatrice et directrice de la société éponyme spécialisée dans l’habillement et le linge de maison, nous explique que les activités de production ont augmenté depuis la fin des périodes de confinement. «Notre clientèle s’accroît et, pour répondre à ses attentes, nous aurons besoin d’avoir accès au foncier industriel et de disposer de la matière première locale. Nous attendons l’accompagnement des pouvoirs publics sur ces deux questions essentielles au développement de nos métiers», confie-t-elle à Arab News en français.
Afin de rassembler les opérateurs de la filière et les associations professionnelles, diverses actions sont menées par le gouvernement, parmi lesquelles l’organisation d’assises dédiées au secteur et la création de clusters.
Hakima Bedouani
Soutien aux groupes industriels
Le gouvernement algérien accompagne les groupes industriels publics dans la relance de leurs activités industrielles. Parmi eux, le groupe Getex, qui, selon son PDG, Toufik Berkani, ambitionne de retrouver sa position sur le marché national en s’adaptant aux évolutions de la filière au niveau mondial. Le chef d’entreprise mise sur les formations et sur l’intégration d’une filière spécialisée dans le cycle universitaire. Le groupe exporte plus de 2 milliards de dinars (soit 13,6 millions d’euros) de produits algériens vers l’Europe et l’Afrique.
Lors d’une déclaration à la presse organisée en marge de la 5e édition du Salon international du textile, habillement, cuir et équipement TexStyle, en décembre dernier, le ministre de l’Industrie a appelé à intensifier les partenariats entre les opérateurs locaux et étrangers afin de créer une véritable industrie dans le pays. Il rappelle que le gouvernement offre les mêmes mesures incitatives aux opérateurs locaux et étrangers. «Les entraves et les verrous seront levés pour un grand nombre de projets d’investissement qui sont en suspens depuis plusieurs années.»
Partenariat algéro-turc
Implanté sur une superficie de 250 hectares dans la zone industrielle de Sidi Khetab (wilaya de Relizane), le pôle industriel Tayal, né d’un partenariat algéro-turc, est l’un des complexes plus importants d’Afrique. «Ce partenariat va nous permettre d’échanger des expériences, des technologies et des connaissances afin de regagner la part du complexe sur le marché national et aller vers Afrique», souligne le ministre de l’Industrie. Misant sur l’optimisation de l’exploitation de ses ressources humaines et techniques via de nouveaux certificats de qualité, la direction table sur la réalisation d’un chiffre d’affaires de 26 milliards de dinars (soit 177 millions d’euros) en 2023 et ambitionne de consacrer 60% de sa production à l’exportation.