Données personnelles: Meta frappé par une nouvelle amende, visant WhatsApp

Meta, maison-mère de Facebook, s'est vu infliger jeudi une amende de 5,5 millions d'euros du régulateur irlandais pour avoir enfreint le règlement européen sur les données (RGPD) avec sa messagerie WhatsApp (Photo, AFP)
Meta, maison-mère de Facebook, s'est vu infliger jeudi une amende de 5,5 millions d'euros du régulateur irlandais pour avoir enfreint le règlement européen sur les données (RGPD) avec sa messagerie WhatsApp (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Données personnelles: Meta frappé par une nouvelle amende, visant WhatsApp

  • Le régulateur, qui agit pour le compte de l'UE, donne six mois au groupe californien pour se mettre en conformité
  • Cette sanction se fonde sur des motifs similaires à celle annoncée début janvier, qui visait les réseaux sociaux Facebook et Instagram

DUBLIN: Meta, maison-mère de Facebook, s'est vu infliger jeudi une amende de 5,5 millions d'euros du régulateur irlandais pour avoir enfreint le règlement européen sur les données (RGPD) avec sa messagerie WhatsApp, d'une ampleur limitée comparé à celle de 390 millions d'euros reçue début janvier.

Dans cette nouvelle décision, la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC) estime que le géant numérique n'a pas respecté ses "obligations en matière de transparence" et se fondait sur une base juridique erronée "pour son traitement des données personnelles à des fins d'amélioration du service et de sécurité".

Le régulateur, qui agit pour le compte de l'UE, donne six mois au groupe californien pour se mettre en conformité.

Cette sanction se fonde sur des motifs similaires à celle annoncée début janvier, qui visait les réseaux sociaux Facebook et Instagram.

Mais la décision précédente reprochait en outre à ces filiales de Meta des manquements liés au traitement des données personnelles à des fins de publicité ciblée, menaçant donc de peser sur les revenus publicitaires du groupe.

Meta avait immédiatement annoncé son intention de faire appel et s'était empressée d'ajouter que la sanction n'empêchait pas la publicité personnalisée.

L'association de défense de la vie privée Noyb, à l'origine de ces procédures lancées en 2018, avait accusé le groupe de réinterpréter le consentement "comme un simple contrat de droit civil", qui ne permet pas, notamment, de refuser ce type de réclames individualisées.

L'amende est cette fois bien moindre, parce qu'elle ne porte pas sur la publicité ciblée mais aussi car "la DPC avait déjà infligé une amende très substantielle de 225 millions d'euros à WhatsApp" pour des faits qui portaient "sur la même période", fait-elle valoir.

Le régulateur avait en effet reproché à WhatsApp, en septembre 2021, d'avoir failli à ses obligations de transparence, en particulier sur les transferts de données vers d'autres sociétés du groupe.

Meta a annoncé qu'il ferait également appel de la décision de jeudi, estimant dans une déclaration transmise à l'AFP que "le fonctionnement (de WhatsApp) est à la fois techniquement et juridiquement conforme" à la réglementation européenne.

Trop bienveillante 

Mais l'association Noyb juge au contraire que la nouvelle sanction ne va pas assez loin, expliquant dans un communiqué que "si WhatsApp ne fournit pas de publicités personnalisées, il fournit des +métadonnées+ à Facebook et Instagram".

Ces dernières, si elles ne trahissent pas le contenu des messages, "révèlent de nombreuses informations" sur les interlocuteurs de l'usager et ses habitudes, "qui peuvent ensuite être utilisées pour personnaliser la publicité" sur les autres plateformes du groupe, affirme l'association.

L'autorité irlandaise de protection des données est compétente pour agir au nom de l'UE car le siège européen de Meta se trouve en Irlande, comme de nombreux géants de la Silicon Valley, dont la présence est cruciale pour l'activité économique du pays.

Mais la DPC est trop bienveillante, selon nombre de ses pairs: en octobre 2021, elle avait proposé un projet de décision qui validait la base juridique utilisée par Meta et suggérait une amende de 36 millions d'euros maximum pour Facebook et d'au plus 23 millions pour Instagram pour défaut de transparence.

La Cnil française et d'autres régulateurs avaient exprimé leur désaccord, jugeant cette sanction beaucoup trop faible. Ils avaient demandé au comité européen de la protection des données (CEPD), le régulateur européen du secteur, de juger le différend, et ce dernier leur a donné raison sur la question de la base juridique dans trois décisions contraignantes, intimant à la DPC d'être plus sévère.

Le gendarme irlandais avait par ailleurs condamné Meta en septembre à une amende de 405 millions d'euros pour des manquements dans le traitement des données de mineurs, et en novembre à hauteur de 265 millions d'euros pour ne pas avoir protégé suffisamment les données de ses utilisateurs.

Parallèlement, le CEPD a également demandé à la DPC de mener une nouvelle enquête pour en savoir plus sur l'utilisation des données personnelles par Meta.

Mais l'autorité irlandaise estime que le régulateur européen n'a pas le pouvoir de lui ordonner "de s'engager dans une enquête ouverte et spéculative", selon son communiqué, et s'apprête à introduire un recours en annulation de cette requête devant la justice européenne.


Saudi Aramco enregistre un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre

Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
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  • «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco», affirme le PDG d’Aramco
  • Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année

RIYAD: Le géant de l’énergie Saudi Aramco a déclaré un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de janvier à mars de cette année, soit une augmentation de 2,04% par rapport au trimestre précédent.

Selon le communiqué de la société, le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période.

Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, confie: «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco. Elle renforce notre position de principal fournisseur d’énergie pour les économies, les industries et les populations du monde entier.»

Cependant, par rapport au premier trimestre de l’année précédente, le bénéfice net de la société cotée à Tadawul avait diminué de 14,44% à la fin de mars 2024.

Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année et prévoit de distribuer son quatrième dividende de 10,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Suisse: UBS préoccupée par un durcissement des règles

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
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  • L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses
  • Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète

ZURICH: Le gouvernement suisse se prépare à durcir les règles applicables aux banques comme l'ont demandé des élus et organisations internationales, ce qui préoccupe UBS, en particulier concernant les capitaux supplémentaires que la banque devra mettre de côté.

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS.

Si le géant bancaire avait rapidement pu stabiliser la situation et se passer de ces aides, ce sauvetage a fait craindre que la Suisse ne soit plus en mesure d'affronter une nouvelle crise si UBS devait un jour se trouver en difficulté à l'avenir.

Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète. Dans les mois suivant le rachat de Credit Suisse, le Parti socialiste suisse avait exigé une réforme "de toute urgence" des règles applicables au secteur bancaire.

Crise 

En avril, le Conseil fédéral a adopté un rapport qui a procédé à une analyse complète de la crise de Credit Suisse et proposé un train de mesures pour renforcer les règles applicables aux banques jugées trop grosses pour faire faillite afin de réduire les risques pour l'économie, l’État et les contribuables.

Ces mesures encore à l'étude visent à améliorer la prévention des crises, renforcer les liquidités des banques d'importance systémique et élargir la palette d'instruments aidant les banques à se sortir d'une crise.

En mars, le Fonds monétaire international (FMI) a également recommandé à la Suisse de renforcer son cadre réglementaire, entre autres en donnant davantage de pouvoirs à l'autorité de surveillance, alors que "la complexité" d'UBS suite à cette fusion rend, selon lui, l'établissement plus difficile à superviser.

Selon les estimations d'experts qui ont circulé dans la presse, UBS risque de devoir mettre de côté 15 à 25 milliards de dollars supplémentaires, des montants jugés "plausibles" par la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter.

Lors de l'assemblée générale d'UBS, Colm Kelleher, son président, a évoqué un "mauvais remède" qui risque surtout de pénaliser la banque par rapport à ses concurrents internationaux.

Credit Suisse était une des banques les mieux capitalisées d'Europe au moment où elle a succombé mais a été confrontée à une grave crise de confiance qui a entrainé des retraits massifs de fonds. Or "la confiance ne peut pas être réglementée", a estimé M. Kelleher.


Scandale des «vols fantômes»: amende de 66 millions de dollars pour Qantas

Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice
  • Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées

SYDNEY: La compagnie aérienne australienne Qantas devrait payer une amende de 66 millions de dollars et 13 millions de dollars d'indemnisation à des passagers victimes du scandale des "vols fantômes", annulés ou mal reprogrammés, a affirmé lundi l'organisme de surveillance de la concurrence australien.

Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice.

La compagnie "a admis avoir trompé les consommateurs" en annonçant des sièges sur des dizaines de milliers de vols alors qu'ils avaient été annulés, selon la Commission australienne de la concurrence et de la consommation.

Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées, selon cette source.

"La conduite de Qantas était inacceptable", a déclaré la présidente de cette commission, Gina Cass-Gottlieb.

"De nombreux consommateurs auront fait des projets de vacances, d'affaires et de voyage après avoir réservé un vol fantôme qui avait été annulé", a-t-elle déploré.

Qantas a admis que, dans certains cas, les clients avaient réservé des vols qui avaient été annulés "deux jours ou plus" auparavant.

La nouvelle directrice générale de Qantas, Vanessa Hudson, a reconnu que la compagnie aérienne "avait laissé tomber les clients et n'avait pas respecté ses propres règles".

"Nous savons que beaucoup de nos clients ont été affectés par notre incapacité à fournir des notifications d'annulation en temps voulu et nous en sommes sincèrement désolés", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Longtemps surnommée "l'esprit de l'Australie", la compagnie aérienne nationale Qantas, vieille de 103 ans, s'est donné pour mission de redorer son blason après avoir été confrontée à une réaction violente des consommateurs après cette affaire, la flambée des prix des billets et le licenciement de 1.700 membres du personnel au sol pendant la pandémie de Covid-19.

L'ex-PDG de la compagnie aérienne Qantas, Alan Joyce, avait annoncé en septembre sa retraite anticipée.

Le bénéfice net de Qantas a chuté de 13,2% en glissement annuel pour atteindre 869 millions de dollars australiens (526 millions d'euros) au deuxième semestre de 2023, la compagnie affirmant toutefois que la satisfaction des clients s'était améliorée sous l'impulsion de Vanessa Hudson.