Animalia, premier long-métrage de Sofia Alaoui, en compétition officielle au festival du film de Sundance

Sofia Alaoui. (Photo fournie).
Sofia Alaoui. (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 20 janvier 2023

Animalia, premier long-métrage de Sofia Alaoui, en compétition officielle au festival du film de Sundance

  • «C’est très agréable d’avoir un retour positif d’un festival comme Sundance, surtout pour un film qui aborde des thèmes surnaturels, ce qu’on n’a pas l’habitude de voir dans le cinéma arabe»
  • Malgré son succès, la scénariste de 32 ans, récompensée par les grands festivals et nommée «star arabe de demain» par le magazine britannique en ligne Screen Daily, garde les pieds sur terre

CASABLANCA: Dans quelques jours, Animalia, premier long-métrage de Sofia Alaoui, sera projeté en compétition officielle au festival du film de Sundance, aux États-Unis. Un événement que la réalisatrice franco-marocaine connaît bien. En effet, il y a trois ans, son court-métrage primé aux Césars Qu’importe si les bêtes meurent avait remporté le Grand Prix du jury dans la catégorie «shorts».

«C’est très agréable d’avoir un retour positif d’un festival comme Sundance, surtout pour un film qui aborde des thèmes surnaturels, ce qu’on n’a pas l’habitude de voir dans le cinéma arabe. Réaliser ce genre de films, c’est devenu presque militant. On attend toujours que les cinéastes arabes soient dans une espèce de critique sociale réaliste, comme si on ne pouvait avoir accès au cinéma métaphysique, uniquement destiné au public américain. C’est d’autant plus “cool” d’avoir été sélectionnée par un festival américain, parce qu’en Europe nous sommes conditionnés, alors qu’on peut faire un autre type de cinéma», confie Sofia Alaoui à Arab News en français.

De la réalité à la fiction

Pour son dernier opus, réalisé avec le soutien du Centre cinématographique marocain, la cinéaste est restée dans l’univers fantastique. Le film raconte l’histoire d’Itto, une jeune mariée issue de la bourgeoisie marocaine, qui se retrouve malgré elle dans la campagne d’Imilchil, en raison d’un événement surnaturel. C’est le premier grand rôle d’Oumaïma Barid au cinéma. Dans ses films, Sofia Alaoui marie les genres et choisit avec minutie ses acteurs. Pour Animalia, elle a principalement fait appel à des habitants de la région d’Imilchil qui, pour certains, n’avaient jamais eu affaire à la caméra.

«J’aime travailler avec des gens qui ne sont pas forcément professionnels. Je choisis des acteurs issus de la campagne marocaine, pour des rôles éloignés de leur vrai métier. C’était surtout du travail d’improvisation, on s’est beaucoup amusés pendant le tournage.»

«On attend toujours que les cinéastes arabes soient dans une espèce de critique sociale réaliste, comme si on ne pouvait avoir accès au cinéma surnaturel, uniquement destiné au public américain.» Sofia Alaoui

Plus qu’une fiction, Animalia se veut un véritable questionnement sur la société. Par ailleurs, dans ses œuvres, la réalisatrice polyglotte, qui a passé une grande partie de sa vie en Chine, s’inspire de son expérience et de ses origines.

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La réalisatrice polyglotte, qui a passé une grande partie de sa vie en Chine, s’inspire de son expérience et de ses origines. (Photo fournie).

«J’ai différentes origines, donc la mixité est une question essentielle dans ma vie. L’Asie m’a énormément construite. Quand on a été élevé au milieu de différentes cultures, on se pose beaucoup de questions. Dans le film, il y a de nombreux questionnements sur le pays, notamment le rapport à l’argent. Itto vient de la nouvelle bourgeoisie et se retrouve à Imilchil. C’est une rencontre entre différentes classes sociales qui n’aurait pas eu lieu sans cet événement surnaturel.»

Objectif caméra

Malgré son succès, la scénariste de 32 ans, récompensée par les grands festivals et nommée «star arabe de demain» par le magazine britannique en ligne Screen Daily, garde les pieds sur terre et elle veut continuer à donner le meilleur d’elle-même.

sundance

«Ce long-métrage n’aurait jamais pu se faire sans le succès du court. On a travaillé avec la plus grande société d’effets spéciaux qui vient de remporter un César en France. Cela n’aurait pas été possible sans le court-métrage comme garant d’une ligne à suivre. Quand on réalise un film, on est dans le doute, et ce genre de récompenses permettent de valider votre démarche. C’est important d’être validé par ses pairs, mais depuis que j’ai eu le César, j’ai réalisé qu’il y a aussi des personnes qui sont là pour les mauvaises raisons. C’est dommage.»

Au Maroc et ailleurs, Sofia Alaoui poursuit ses projets cinématographiques. En collaboration avec sa consœur Laïla Marrakchi, la réalisatrice travaille sur la série Casa Girls. Un nouveau défi pour la cinéaste qui prépare également son deuxième long-métrage.


Goodbye Julia, grand gagnant des Prix de la critique pour les films arabes à Cannes

La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
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  • Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, a remporté trois prix
  • Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama

DUBAÏ: Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, a remporté les prix du meilleur long métrage et du meilleur scénario lors de la 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes, qui s’est déroulée samedi en marge du festival du Festival de Cannes.

Le compositeur franco-tunisien Amin Bouhafa, qui a travaillé sur Hajjan, a remporté le prix de la meilleure musique pour ce film qui se déroule en Arabie saoudite.

Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, qui n’a pas remporté le prix du meilleur documentaire aux Oscars cette année, a remporté trois récompenses: meilleure réalisatrice pour Ben Hania, meilleur documentaire et meilleur montage.

Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama.

L’acteur palestinien Saleh Bakri a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans The Teacher, tandis que I Promise You Paradise, du cinéaste égyptien Morad Mostafa, est arrivé premier dans la catégorie du meilleur court métrage.

La cérémonie de remise des prix est organisée par le Centre du cinéma arabe (Arab Cinema Center, ACC), situé au Caire. Les vainqueurs sont élus par un jury de 225 critiques venus de plus de 70 pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com