Macron et Scholz au défi de recoller les morceaux pour les 60 ans du Traité de l'Elysée

Le 22 janvier 2023 marquera le 60e anniversaire du traité historique signé le 22 janvier 1963 par le président français de l'époque, Charles de Gaulle, et le chancelier ouest-allemand, Konrad Adenauer, scellant une nouvelle ère de réconciliation entre les anciens adversaires, qui a depuis lors favorisé l'unité européenne (Photo, AFP).
Le 22 janvier 2023 marquera le 60e anniversaire du traité historique signé le 22 janvier 1963 par le président français de l'époque, Charles de Gaulle, et le chancelier ouest-allemand, Konrad Adenauer, scellant une nouvelle ère de réconciliation entre les anciens adversaires, qui a depuis lors favorisé l'unité européenne (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Macron et Scholz au défi de recoller les morceaux pour les 60 ans du Traité de l'Elysée

  • Les festivités s'annoncent assez formelles avec une cérémonie à la Sorbonne le matin suivie d'un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée, celui-là même qui avait été reporté fin octobre sur fond de dissensions bilatérales
  • À ce stade, la déclaration commune qui sera publiée à l'issue de la réunion intergouvernementale est «encore en discussion», a indiqué mercredi la présidence française

PARIS: Un anniversaire pour rien? Après des mois de flottement, Emmanuel Macron et Olaf Scholz sont mis au défi de relancer le tandem franco-allemand dimanche à Paris, pour le 60ème anniversaire du Traité de réconciliation entre les deux pays.

Les festivités s'annoncent assez formelles avec une cérémonie à la Sorbonne le matin suivie d'un conseil des ministres franco-allemand à l'Elysée, celui-là même qui avait été reporté fin octobre sur fond de dissensions bilatérales.

À ce stade, la déclaration commune qui sera publiée à l'issue de la réunion intergouvernementale est "encore en discussion", a indiqué mercredi la présidence française.

Les deux dirigeants veulent "délivrer une vision commune des objectifs" à poursuivre concernant les grands défis européens en matière stratégique, économique et industrielle, a indiqué une conseillère du chef de l'Etat.

La France espère notamment rallier l'Allemagne à sa proposition de réponse européenne commune au plan massif d'investissements américain en matière d'énergies renouvelables (IRA). "Il nous semble qu'il y a de l'espace pour une approche convergente, y compris sur le financement", a noté la conseillère.

L'Elysée se refuse par ailleurs à dramatiser la crise au sein d'un couple si souvent vanté comme un modèle de réconciliation et d'impulsion pour la construction européenne depuis 60 ans.

"On n'a jamais cessé de se parler, le dialogue n'a jamais été rompu entre nous, les contacts ont été extrêmement réguliers depuis octobre sur l'ensemble des sujets", souligne la présidence.

La jeunesse, qui fut l'un des moteurs de la réconciliation avec de nombreux échanges via l'Office franco-allemand de la jeunesse (Ofaj), sera aussi au cœur de cette journée de célébrations.

Un billet de train destiné à favoriser les voyages des jeunes entre les deux pays va notamment être lancé, a indiqué l'Elysée.

Incompréhension

Sur le prix du gaz, le nucléaire, le Système de combat aérien futur (SCAF) ou la défense antimissile, les contentieux se sont accumulés depuis qu'Olaf Scholz a succédé à Angela Merkel en décembre 2021.

Berlin promeut un projet de bouclier antimissile comprenant une composante israélienne auquel veulent se joindre 14 pays européens, alors que Paris travaille sur son propre système, avec l'Italie.

"On ne fait pas de mystère qu'on souhaite que l'Europe privilégie son autonomie stratégique et donc son autonomie aussi dans ses achats d'équipements avec une préférence européenne", a relevé un conseiller d'Emmanuel Macron.

Plus diffus, un parfum d'incompréhension flotte entre l'Elysée et la chancellerie, chacun s'agaçant des initiatives prises par l'autre sans consultation préalable.

Dernier incident en date, Emmanuel Macron a annoncé la livraison de chars de combat légers à l'Ukraine le 4 janvier, sans crier gare, conduisant Berlin et Washington à sortir du bois avec la même annonce le lendemain.

"Pourquoi le président français s'est-il précipité?", s'irrite Lars Klingbeil, le chef du parti social-démocrate (SPD) du chancelier, jugeant que le signal envoyé "aurait certainement été plus fort si les trois avaient fait leur annonce en même temps".

Les deux dirigeants affichent aussi des tempéraments aux antipodes, qui compliquent cette relation particulière où les liens personnels font souvent la différence.

«Un homme froid»

"Pour les Allemands, Macron est un Français tel qu'ils les imaginent, il parle énormément, aime le verbe", relève Maurice Gourdault-Montagne, conseiller diplomatique de Jacques Chirac et ex-ambassadeur de France à Berlin.

"Scholz est à première vue un homme froid, c'est comme si cela lui faisait de la peine de devoir parler, il réfléchit trois fois avant d'agir", renchérit Joachim Bitterlich, conseiller du chancelier Helmut Kohl de 1987 à 1998.

Les difficultés tiennent aussi aux intérêts en jeu pour les deux pays, dont les contradictions sont de plus en plus flagrantes depuis le début de la guerre en Ukraine.

"Les Allemands sont des Européens sincères. Ils savent bien que leur avenir est en Europe. Mais ils défendent des intérêts nationaux", notamment industriels, résume l'ancien président François Hollande.

Pour un responsable de la majorité présidentielle, "Olaf Scholz est plus +Germany first+ et son modèle économique est en train de s'écraser" avec la fin du gaz russe à bas prix et un marché chinois en berne.

Mais comme à chaque tandem franco-allemand, il faut laisser du temps au temps. "Comme toujours, c’est à partir de positions divergentes que la volonté polique franco-allemande permet d'avancer", note M. Gourdault-Montagne.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.