DAVOS: Les économies pétrolières du Moyen-Orient, et en particulier leurs fonds souverains, en plein essor, sont en mesure de faire face à la baisse mondiale de la confiance des dirigeants: c’est ce qu’affirme un associé principal de la société de conseil mondiale PwC.
Kevin Ellis, qui est en charge des activités de PwC au Royaume-Uni et au Moyen-Orient, s’exprime en marge d’un événement organisé lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial, à Davos. Il déclare à Arab News: «En ce moment, le monde est en pleine évolution et il a besoin d’énergie et d’argent. Le Moyen-Orient a un rôle considérable à jouer.»
PwC a récemment publié une enquête menée auprès de quatre mille quatre cent dix PDG qui se révèle particulièrement pessimiste sur les sentiments du marché depuis au moins une décennie. En effet, environ 40% des chefs d’entreprise estiment que leurs organisations ne seront pas viables sur le plan économique dans dix ans si des changements ne sont pas entrepris.
L’enquête indique également que, à l’échelle internationale, 73% des chefs d’entreprise pensent que la croissance économique sera en déclin à travers le monde au cours de l’année prochaine à cause de l’inflation, de la volatilité macroéconomique et des conflits géopolitiques.
Les risques associés au coût et aux perturbations qui découlent du changement climatique pèsent également sur la confiance des PDG.
Or, le Moyen-Orient est l’une des régions où les PDG semblent les plus optimistes en raison de la hausse des prix de l’énergie, de l’augmentation des recettes publiques et de la flambée du produit intérieur brut.
M. Ellis déclare: «Je pense qu’ils vont bénéficier des prix du pétrole et de leur efficacité là-bas. Cependant, ils recourent également à des investissements. Ce que je veux dire, c’est qu’ils investissent dans différentes formes d’énergie, au niveau du numérique, par exemple, et ils prévoient beaucoup d’investissements en utilisant les revenus liés au prix du pétrole.»
Voilà qui offre un saisissant contraste avec l’aperçu donné par Bob Moritz, le président mondial de PwC, sur les conditions économiques à l’échelle internationale. Plus précisément, les dirigeants de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni semblent moins optimistes au sujet de leur propre croissance, en comparaison avec la tendance mondiale.
«Une économie volatile, une inflation élevée depuis des décennies et des conflits géopolitiques favorisent ce niveau de pessimisme jamais constaté depuis plus d’une décennie chez les PDG», souligne M. Moritz.
Toutefois, ce dernier pense qu’une évolution positive est envisageable pour plusieurs raisons.
«Les PDG du monde entier réévaluent leurs modèles d’exploitation et réduisent leurs coûts; or, malgré ces pressions, les salariés restent au cœur de leurs préoccupations, alors qu’ils essaient de préserver les talents face à “la grande démission”.»
«Le monde continue de changer à un rythme effréné et les risques auxquels sont confrontées les organisations, les personnes et la planète ne font qu’augmenter», conclut-il.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com