Démantèlement de la plus importante fabrique de cigarettes de contrefaçon

L'ensemble des produits saisis a été détruit immédiatement, de même que les machines de production (Photo, AFP).
L'ensemble des produits saisis a été détruit immédiatement, de même que les machines de production (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Démantèlement de la plus importante fabrique de cigarettes de contrefaçon

  • Plus de 100 tonnes de produits ont été saisies
  • Le prix de revente de tabac contrefait est évalué à 13,7 millions d'euros

PARIS: Il y avait tout pour fabriquer, conditionner, expédier les cigarettes de contrefaçon, y compris un espace de vie pour ne pas avoir à quitter les lieux. Les gendarmes ont démantelé jeudi près de Rouen la plus importante fabrique clandestine de cigarettes à ce jour en France.

Plus de 100 tonnes de produits (55 tonnes de cigarettes, 50 tonnes d'étiquettes, filtres, papiers, emballages... et 18 tonnes de résidus de tabac et de déchets de cigarettes) ont été saisies. Le prix de revente de tabac contrefait est évalué à 13,7 millions d'euros, selon la gendarmerie nationale.

Ce qui en fait la plus importante fabrique clandestine découverte à ce jour en France.

La première l'avait été en décembre 2021 par les douanes à Poincy, une petite commune de Seine-et-Marne de 750 habitants.

Depuis cette "première", deux autres ateliers clandestins ont été mis au jour: un site de conditionnement à La Longueville (Nord) et un lieu de stockage à Poincy, encore.

Le trafic est en plein essor: plus de 284 tonnes de tabac de contrebande ont été saisies en 2020 en France, 402 tonnes en 2021 et plus de 600 tonnes, dont plus de deux tiers de cigarettes, sur les dix premiers mois de 2022.

Le 12 janvier, les gendarmes, alertés par Europol fin 2022 sur la présence d'un trafic international de cigarettes dans la zone industrielle de Saint-Aubin-les-Elbeuf, près de Rouen, découvrent une véritable usine intégrée.

Parfaite autonomie 

La fabrique comprend trois unités. Une unité de production avec deux chaînes, une de confection des cigarettes à partir de tabac brut et une autre dédiée au conditionnement en paquets puis en cartouches au nom d'un fabricant célèbre.

Il y a aussi une zone de stockage où les cartouches de cigarettes sont conditionnées en cartons sur des palettes recouvertes de film, le tout prêt à être livré.

Enfin, une zone de vie complète l'ensemble, avec un dortoir équipé d'une quinzaine de couchages, un coin cuisine, un coin repas et un espace détente, qui permettait aux malfaiteurs de vivre sur place en toute autonomie. Il y avait en outre un groupe électrogène.

L'ensemble des produits saisis a été détruit immédiatement, de même que les machines de production, a précisé la gendarmerie.

Les gendarmes ont également saisi deux ensembles routiers (tracteurs et semi-remorques de 38 tonnes), des élévateurs, des transpalettes, de l'outillage, des appareils électroménagers et une tonne de denrées alimentaires qui a été donnée à la banque alimentaire.

Neuf personnes, âgées de 21 à 55 ans, toutes de nationalité étrangère, ont été interpellées et placées en garde à vue. La majorité d'entre elles sont de nationalité moldave.

Toutes ont été mises en examen dimanche à Paris, notamment pour détention en bande organisée de marchandises contrefaites, importation en contrebande et en bande organisée de produits de tabac manufacturé et de marchandise présentée sous une marque contrefaite, selon une source judiciaire. Quatre ont été placés en détention provisoire, les cinq autres sous contrôle judiciaire.

Profits énormes

Au regard de l'ampleur de ce dossier, le parquet de Rouen s'est dessaisi au profit de la Junalco (juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) de Paris, qui a sollicité notamment l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) et le service d'enquêtes judiciaires des Finances (SEJF).

Les profits énormes générés suscitent l'appétit d'organisations criminelles, souvent spécialisées dans les stupéfiants, qui cherchent à se diversifier.

"Le coût de fabrication est d'un euro par paquet, le reste, c'est de la marge", rappelait début décembre Christophe Perruaux, directeur du SEJF, en charge des deux affaires de Poincy et maintenant de celle de Rouen.

Les organisations criminelles d'Europe de l'Est, des pays baltes aux Balkans, ont la mainmise sur le trafic de tabac. Auparavant établies en Ukraine puis en Pologne, les usines ont commencé, après l'offensive russe en Ukraine, à prendre racine plus près des frontières françaises, en Belgique notamment.

Elles s'installent désormais en France, où le marché noir représente environ 30% du tabac en circulation, avec la volonté de rapprocher production et consommation pour optimiser les coûts de transport.

"Une usine clandestine fonctionne pendant maximum trois mois", expliquait début décembre le patron du renseignement douanier, Florian Colas. De ses lignes de production sortent en moyenne 700 paquets à la minute, 4.200 cartouches de l'heure.

"Chaque machine coûtant entre 50.000 et 200.000 euros, elles sont rentabilisées en quelques jours et les taux de marge sont stupéfiants", ajoutait-il.

À raison de 8 heures par jour, ces usines rapportent, selon les renseignements douaniers, de 80.000 à 120.000 euros la journée, soit 7 millions d'euros pour trois mois.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.