DUBAÏ: Le trafic intérieur des voyageurs dans le principal aéroport de Riyad est revenu à près de 60% de sa capacité, après que ce dernier a été fermé pendant plus de deux mois au cours de l’été.
Tous les vols à l’entrée, à la sortie et à l’intérieur de l'Arabie saoudite ont été bloqués au mois de mars dans le cadre de la politique du Royaume pour réduire la propagation de la Covid-19. Alors que les vols internationaux ne reprendront totalement qu'au mois de janvier, les vols intérieurs ont redémarré fin mai.
«Au niveau national, nous avons constaté une reprise considérable du trafic. Nous pourrions donc assister à un retour à hauteur de 50 à 60% du niveau du trafic d’avant la Covid-19», indique Nicholas Cole, président de DAA International, la société irlandaise qui gère le terminal 5 de l'aéroport international du roi Khaled (King Khalid International Airport ou KKIA) au nom de Riyadh Airports Company (RAC).
Nicholas Cole déclare à Arab News que les chiffres ont commencé à remonter rapidement après la reprise des vols intérieurs au mois de mai. Toutefois, il prévoit qu'un retour à 100% du niveau observé avant la Covid-19 ne se produira pas avant «le milieu de l'année prochaine». Ce qui est dû, principalement, à la pénurie du trafic international alimentant les vols intérieurs et à la réduction des vols de pèlerins.
Focus
26 millions
L'aéroport international du roi Khaled a enregistré un trafic d'environ 26 millions de passagers en 2019.
DAA International appartient au gouvernement irlandais et gère seize aéroports dans le monde, avec notamment des activités à Paphos et Larnaca, à Chypre, à Beyrouth, à Riyad, à Doha, à Manama et à Mascate.
Alors que le trafic intérieur de Riyad s’est rapidement rétabli, Nicholas Cole affirme que la Covid-19 a entravé le trafic dans ses opérations internationales.
«Nous avons constaté une réduction de 70 à 85% du nombre de passagers comparé à la même période de l’année dernière. C'est ce que nous constatons sur l'ensemble de notre groupe aéroportuaire », observe-t-il.
Alors que de nombreuses compagnies aériennes et aéroports ont été contraintes de licencier du personnel cet été, il a été décidé à l'aéroport de Riyad de ne pas réduire le personnel ou les salaires.
«Afin de nous assurer que les niveaux de dotation sont ce dont nous avons besoin, je pense que la dernière chose à faire sera de toucher aux salaires des travailleurs de première ligne», déclare le président de DAA International.
DAA International a également pris la décision d'arrêter de facturer les frais de gestion du RAC, le terminal 5 étant fermé pendant l'été.
«Nous avons décidé qu'il n'était pas approprié pour nous d’imposer des frais à Riyadh Airports Company alors que le terminal était fermé. Nous avons donc considérablement réduit les frais liés à nos activités dans l’aéroport de Riyad. Cette décision est particulièrement appropriée, dans la mesure où nous fournissons essentiellement des services», ajoute-t-il.
Cette décision offre un contraste avec les opérations menées à Dublin, où les salaires ont été réduits à 80% et où l'exploitant de l'aéroport cherche à réduire d'environ un tiers son personnel.
Alors que, la semaine dernière, Pfizer et BioNTech ont annoncé qu'un vaccin contre la Covid-19 s’était avéré efficace à 90% et pourrait être utilisé dans les mois à venir, Nicholas Cole considère que cela ne signifierait pas la fin complète des tests.
«Je pense que ce sont des tests et des vaccins. Les tests s’étaleront sans doute sur au moins douze à dix-huit mois. Même dans un monde de vaccins, il y aura un croisement; les gens devront se soumettre au test», estime-t-il.
L'aéroport international d'Abu Dhabi a également annoncé la semaine dernière qu'il testait l'utilisation de l'intelligence artificielle afin de raccourcir les files d'attente et de favoriser la distanciation sociale. Nicholas Cole a indiqué que ce ne serait probablement pas nécessaire à Riyad, les gens respectant déjà les politiques de port de masque et de distanciation sociale destinées à réduire la propagation de la Covid-19.
«La plupart des Saoudiens sont très respectueux des règles; le port d'un masque en public est respecté par tous. Il est très inhabituel que nos collègues en poste aient à demander aux gens de le faire. Par exemple, sur toute la durée du quart de travail de douze heures, notre équipe ne doit demander qu’à deux personnes de bien vouloir mettre leurs masques.»
Bien que Nicholas Cole ne puisse pas donner une ventilation précise des chiffres, le trafic total – y compris les voyages internationaux et nationaux – s'est élevé à 26 millions de passagers dans tous les terminaux du KKIA en 2019, d’après le site Internet de DAA International.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com