BANGKOK: Cinq civils sont morts, dont une mère et son enfant, dans des frappes aériennes de l'armée birmane dans le sud-est du pays, ont rapporté samedi un groupe de l'ethnie rebelle Karen et une organisation humanitaire.
La Birmanie est en proie aux troubles depuis que le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi a été renversé par un coup d'Etat militaire il y a près de deux ans, qui a mis fin à une brève période de démocratie dans ce pays d'Asie du Sud-Est.
Quatre avions de combat de l'armée birmane ont largué jeudi après-midi huit bombes sur des villages du district de Hpapun, faisant cinq morts et quatre blessés, a déclaré l'Union nationale Karen dans un communiqué.
L'ethnie Karen vit en majorité dans l'est de la Birmanie, près de la frontière avec la Thaïlande.
L'organisation humanitaire chrétienne Free Burma Ranger a confirmé ce bilan dans le village de Lay Wah, où son personnel était arrivé quelques heures après une frappe aérienne.
"Certains villageois étaient revenus et nous ont montré les corps mutilés de cinq personnes qui avaient été tuées", a déclaré le groupe dans un communiqué.
"Une mère et son enfant ont été tués sur le coup", ajoute l'organisation, précisant que l'enfant avait près de 3 ans.
Deux prêtres figurent également parmi les personnes décédées, selon le communiqué, qui ne donne pas de détail sur le cinquième mort.
"Nous avons vu des maisons endommagées par des éclats d'obus et des toits arrachés", peut-on encore lire dans le communiqué, selon lequel deux églises et une école ont été détruites par les bombes.
Les villageois avaient fui dans la jungle avant les frappes aériennes et le nombre de victimes aurait pu être beaucoup plus élevé si les enfants avaient été à l'école, poursuit l'ONG.
Un porte-parole de l'Armée de libération nationale Karen a déclaré à l'AFP qu'une nouvelle frappe aérienne avait eu lieu vendredi. "Nous continuerons à voir ce type d'incidents car nous n'avons pas de systèmes de défense aérienne", a-t-il dit.
Contactée pour un commentaire, la junte birmane n'a pas répondu.
Plus de 2 700 civils ont été tués depuis le coup d'Etat militaire en février 2021, selon un groupe de surveillance local.