Birmanie: Aung San Suu Kyi condamnée au total à 33 ans de prison

L'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi participe au 10e sommet ASEAN-ONU à Bangkok, en marge du 35e sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), le 3 novembre 2019. (Photo, AFP)
L'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi participe au 10e sommet ASEAN-ONU à Bangkok, en marge du 35e sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), le 3 novembre 2019. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Birmanie: Aung San Suu Kyi condamnée au total à 33 ans de prison

  • Mme Suu Kyi est incarcérée depuis le coup d'Etat militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une brève période de libertés dans ce pays d'Asie du Sud-Est à l'histoire mouvementée
  • Elle pourrait purger une partie de sa peine d'emprisonnement en résidence surveillée, selon des experts

NAYPYIDAW,Birmanie: Le procès-fleuve de la dirigeante birmane déchue Aung San Suu Kyi, renversée par l'armée début 2021, s'est achevé vendredi avec une peine de prison de sept ans supplémentaires pour corruption, soit 33 ans au total derrière les barreaux.

Ce verdict a été dénoncé tant par les Etats-Unis que par l'Union européenne. C'est un "affront à la justice et à l'Etat de droit", a déclaré le ministère américain des Affaires étrangères, tandis que la Commission européenne déplorait "le démantèlement général de la démocratie" en Birmanie.

La célèbre opposante âgée de 77 ans, prix Nobel de la paix 1991, est apparue en "bonne santé" selon une source judiciaire. Elle pourrait finir en prison une vie marquée par son combat pour la démocratie.

Mme Suu Kyi est incarcérée depuis le coup d'Etat militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une brève période de libertés dans ce pays d'Asie du Sud-Est à l'histoire mouvementée.

Un tribunal de la capitale Naypyidaw, qui siège exceptionnellement dans le centre pénitentiaire où elle a été placée à l'isolement, a reconnu l'ex-dirigeante coupable vendredi des cinq chefs d'accusation de corruption la visant.

L'ex-président birman Win Myint, co-accusé dans ce dernier volet du procès, a reçu la même peine qu'elle et tous deux vont faire appel, selon la même source.

Dans une affaire de location d'hélicoptère pour un ministre, Mme Suu Kyi était accusée de n'avoir pas respecté les règles et d'avoir causé "une perte pour l'Etat".

"Toutes ses affaires sont terminées, il n'y a plus d'accusations contre elle", a précisé la source judiciaire qui a requis l'anonymat.

Corruption, fraude électorale, violation de secrets d'Etat et des restrictions anti-Covid... Depuis le début de la procédure judiciaire en juin 2021, Aung San Suu Kyi a été condamnée pour de multiples infractions.

La fin de son procès long de 18 mois, qualifié de simulacre par les groupes de défense des droits humains, ouvre une nouvelle période d'incertitudes en Birmanie, avec la perspective d'élections en 2023 promises par la junte, en quête de légitimité.

 Résolution de l'ONU 

Les deux scrutins législatifs les plus récents, en 2015 et en 2020, ont propulsé au pouvoir la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti emblématique fondé par Aung San Suu Kyi à la fin des années 1980.

L'armée a justifié son coup d'Etat de 2021 en assurant avoir découvert des millions de bulletins irréguliers lors du dernier vote, considéré comme globalement libre par des observateurs internationaux.

Son projet d'organiser de nouvelles élections a été critiqué par les États-Unis, mais salué par son proche allié et fournisseur d'armes, la Russie.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé ce mois-ci la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi, dans sa première résolution depuis des décennies sur la situation en Birmanie.

Cet appel, survenu dans un rare moment d'unité, a été rendu possible grâce à l'abstention de la Chine et de la Russie, habituels soutiens de Naypyidaw.

"Farce judiciaire" 

Depuis le putsch, Mme Suu Kyi n'a été vue que de très rares fois, sur des photos granuleuses prises par les médias d'Etat dans une salle d'audience vide.

Elle pourrait purger une partie de sa peine d'emprisonnement en résidence surveillée, selon des experts.

Ses multiples condamnations sont "synonymes de prison à perpétuité" au vu de l'âge de la détenue, a réagi auprès de l'AFP Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie pour l'ONG Human Rights Watch.

"C'est la fin d'une farce judiciaire. La question est désormais de savoir ce que le régime fera d'Aung San Suu Kyi - lui permettre de purger sa peine en résidence surveillée, ou l'autoriser à rencontrer des envoyés étrangers. Mais il est peu probable que le régime se presse pour prendre de telles décisions", a expliqué Richard Horsey, expert de la Birmanie auprès de l'International Crisis Group (ICG).

Aung San Suu Kyi reste une figure populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingyas, victime d'exactions de l'armée en 2016 et 2017 - un "génocide" selon Washington.

La Birmanie a sombré après le coup d'Etat dans une période de chaos, avec des violences quotidiennes entre l'armée et des milices auto-constituées qui s'accusent d'avoir tué des centaines de civils.

Plus de 2.600 personnes ont été tuées sous la répression de la junte, d'après une ONG locale. L'armée a comptabilisé de son côté 4.000 civils tués.

"L'armée a transformé les tribunaux et les prisons en un enfer pour les droits humains", a constaté Meg de Ronde, directrice régionale d'Amnesty International. Ce verdict montre qu'il "faut mettre plus de pression sur la junte birmane, et rapidement".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.