Birmanie: le dénouement du procès-fleuve d'Aung San Suu Kyi attendu vendredi

Plus de 2 600 personnes ont été tuées dans la répression de la dissidence par l'armée du Myanmar, selon un groupe de surveillance local. (AFP)
Plus de 2 600 personnes ont été tuées dans la répression de la dissidence par l'armée du Myanmar, selon un groupe de surveillance local. (AFP)
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Publié le Lundi 26 décembre 2022

Birmanie: le dénouement du procès-fleuve d'Aung San Suu Kyi attendu vendredi

  • Les avocats d'Aung San Suu Kyi et ceux de la junte ont présenté lundi leurs conclusions pour les cinq dernières charges de corruption restantes
  • «Il y aura un verdict vendredi prochain», le 30 décembre

RANGOUN : Le verdict pour les cinq dernières accusations de corruption visant la dirigeante birmane déchue Aung San Suu Kyi doit être rendu vendredi, a indiqué lundi à l'AFP une source judiciaire, point final attendu d'une procès-fleuve qualifié de politique par les organisations de défense des droits.

L'opposante birmane, âgée de 77 ans, est prisonnière depuis que l'armée a renversé son gouvernement en février 2021, mettant fin à une brève période démocratique dans ce pays d'Asie du Sud-Est.

Incarcérée dans une prison de la capitale Naypyidaw où se déroule son procès, la lauréate du Nobel 1991 a été reconnue coupable de chacun des 14 chefs d'accusation jugés jusque-là, pour corruption, fraude électorale, violation de secrets d'Etat ou encore violation des restrictions anti-Covid, notamment.

Les avocats d'Aung San Suu Kyi et ceux de la junte ont présenté lundi leurs conclusions pour les cinq dernières charges de corruption restantes, a indiqué à l'AFP une source judiciaire ayant requis l'anonymat, le procès se déroulant à huis-clos.

"Il y aura un verdict vendredi prochain", le 30 décembre, a précisé cette source.

Aung San Suu Kyi risque 75 ans de prison supplémentaires, qui s'ajouteraient aux 26 années auxquelles elle a déjà été condamnée, dans cette procédure à huis-clos que les groupes de défense des droits qualifient d'imposture.

Acharnement judiciaire

Arrêtée à l'aube, le jour du coup d'Etat de la junte, Aung San Suu Kyi, fille du héros de l'indépendance birmane, a été inculpée trois jours après, d'abord pour importation illégale de talkies walkies.

De nombreuses voix dénoncent un acharnement judiciaire fondé sur des motivations politiques, avec pour but d'écarter définitivement la grande gagnante des élections législatives de 2015 et de 2020.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi pour la première fois depuis des décennies une résolution sur la situation en Birmanie, demandant la fin des violences et la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, dont Aung San Suu Kyi.

Depuis le début de son procès, en juin 2021, la détenue n'a été vue qu'une seule fois - sur des photos granuleuses prises par les médias d'Etat dans une salle d'audience vide - et a dû s'en remettre à ses avocats pour transmettre ses messages au monde entier.

Elle a cependant un "bon état d'esprit", a rapporté en novembre son ancien conseiller économiste Sean Turnell. Condamné avec elle pour violation de secrets d'Etat, l'Australien a été grâcié et remis en liberté le mois dernier.

"Elle est convaincue qu'elle reviendra", a-t-il confié au Financial Times.

Elections en 2023

Pour l'expert Richard Horsey, il est "peu probable" que la junte porte d'autres accusations.

L'armée souhaite que l'accent soit mis, l'an prochain, sur les célébrations du 75e anniversaire de l'indépendance birmane vis-à-vis de la Grande-Bretagne, "et sur les élections qu'elle devrait organiser en milieu d'année", a-t-il dit à l'AFP.

Mais après ces élections, tout nouveau régime militaire "pourrait peut-être approcher (Mme) Suu Kyi et tenter d'utiliser ces négociations pour essayer de diviser l'opposition", ajoute M. Horsey de l'International Crisis Group.

L'analyste Soe Myint Aung estime qu'il y a "toujours une possibilité de grâce et de libération inattendue" pour Aung San Suu Kyi une fois son procès terminé.

"Le régime militaire voit certainement un rôle pour (Mme) Suu Kyi dans la réduction des tensions sociales et l'arrêt de la résistance armée", a-t-il déclaré.

En août dernier, le chef de la junte birmane s'était déclaré prêt à des négociations avec l'ex-dirigeante à l'issue de son procès.

Les cinq chefs d'accusation examinés lundi concernent la location d'un hélicoptère par un ministre de son gouvernement. Mme Suu Kyi est accusée de ne pas avoir respecté les règles et d'avoir causé "une perte pour l'Etat".

Chaque condamnation de corruption peut valoir jusqu'à 15 ans de prison, mais une peine de 3 ans lui a été jusqu'ici infligée pour ce motif.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.