CASABLANCA: Pour D’jal, l’année 2023 aura débuté sous la chaleur hivernale de Casablanca. Après Rabat, deux jours plus tôt, l’humoriste franco-marocain jouait pour la première fois À cœur ouvert, dans son pays d’origine. Cette fois, le spectacle a été presque entièrement adapté pour l’occasion.
Dès son arrivée sur scène, D’jal rend hommage aux Lions de L’Atlas, pour leur exploit en Coupe du monde, avant d’alterner pendant plus de deux heures ses «vannes» en français et en darija. Un plaisir que l’artiste ne peut pas se permettre dans l’Hexagone. «C’est un spectacle que je joue en France, donc j’ai essayé d’être généreux, d’essayer des choses en dehors de mon spectacle, de tenter de faire rire en darija et en français. J’ai joué deux ou trois sketchs d’À cœur ouvert. L’idée, c’était d’adapter et de traiter de sujets qui parlent du Maroc et qui touchent le public.»
Ce public, Djalel Biad le connaît bien. Le Francilien, originaire de Bouznika, non loin de la capitale économique, est souvent venu en vacances dans la région. Il y a créé des liens, des habitudes et des souvenirs. Des anecdotes concernant sa famille, les taxis rouges, les pigeons ou encore les moustiques, qu’il raconte aux spectateurs.
L’Houloucouptère
Si D’jal connaît un franc succès auprès du public, c’est notamment grâce à L’Houloucouptère. Devenu viral sur la Toile, le célèbre sketch dans lequel il met en scène un personnage portugais, à l’accent prononcé, qui évoque un «hélicoptère», a également été plébiscité par le public casablancais.
«C’est un sketch qui m’a dépassé, on m’en a parlé au Brésil, aux États-Unis, au Liban… C’est fou! J’essaie de m’en détacher, mais les gens m’y ramènent toujours. C’est la vie, c’est comme ça, j’ai fait un tube, j’ai fait un hit et ça me suivra toute ma vie. Tant mieux pour moi!», confie-t-il à Arab News en français.
«Cela ne fait que quelques semaines que je joue le nouveau sketch sur le Portugais, et en entendant les rires, je sens que ce sera plus fort que L’Houloucouptère.»
De retour dans le nouveau one-man-show de l’humoriste, encore en rodage, ce personnage phare va vivre de nouvelles aventures. Ainsi, pendant le show, les spectateurs ont pu découvrir, en exclusivité, un extrait inédit de ses péripéties. «Cela ne fait que quelques semaines que je joue le nouveau sketch sur le Portugais, et en entendant les rires, je sens que ce sera plus fort que L’Houloucouptère.»
Un bel hommage
Dans la grande salle du Mégarama de Casablanca, pendant une quinzaine de minutes, le rire a laissé place à l’émotion. Lorsqu’il évoque le décès de son père ou encore la maladie contre laquelle sa mère s’est courageusement battue, D’jal est submergé par les larmes. Mais, rapidement, le comédien reprend du poil de la bête pour parler, avec humour et fierté, de ses proches.
«C’est un grand hommage à mes parents qui sont Marocains et qui ont quitté leur patrie, leur famille; c’était un déchirement, il ne faut pas l’oublier. Moi, je suis Français et Marocain et c’est indissociable. Mon cœur est marocain, mais je suis aussi français. Nous, les binationaux, on n’est pas des enfants “bâtards” d’une nation ou d’une autre. On est ce qu’on est grâce à nos parents – en tout cas, on a été en demi-finale de la Coupe du monde (rires) et ça, on ne peut pas nous le retirer!»
Déjà reparti sur les routes de France avec son dernier spectacle, D’jal poursuit sa tournée sur les planches. Il faudra attendre quelques mois avant de le revoir sur scène, au Maroc, à l’occasion du Marrakech du rire. Côté cinéma, l’artiste devrait également bientôt donner de ses nouvelles avec la préparation et la sortie du deuxième volet du film Opération Portugal.