LONDRES: Les dirigeants occidentaux s'impatientent de plus en plus à l'égard des politiciens libyens qui, bien qu'ils aient trouvé le temps de convenir d'une augmentation de salaire de 42%, n'ont pas réussi à finaliser les plans pour les élections nationales, a rapporté The Guardian jeudi.
Des envoyés spéciaux de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Royaume-Uni et des États-Unis se réuniront vendredi à Washington pour discuter des prochaines étapes, les factions libyennes rivales n’étant pas parvenues la semaine dernière à un accord final au Caire sur une base constitutionnelle pour des élections nationales.
Un diplomate occidental a révélé au Guardian que «certains font des efforts sincères de médiation. Mais la caractéristique constante de trop de politiciens libyens, des deux camps, est de faire semblant de croire à la nécessité d'élections, puis de tout faire pour les étouffer afin de pouvoir continuer à se remplir les poches.
«Nous devrons peut-être cesser d'espérer que nous pourrons persuader ces personnes d'accepter des élections et plutôt trouver un moyen de les contourner.»
La réunion de vendredi, convoquée par l'envoyé spécial américain Richard Norland, se penchera sur la manière d'organiser des élections et sur la nécessité de fixer une date limite pour la mise en place d'un organe national libyen chargé de les approuver.
Des gouvernements intérimaires non élus dirigent le pays depuis près de dix ans maintenant, et les efforts pour organiser des élections présidentielles et parlementaires en 2018 et 2021 ont échoué, tandis que les élections de l'année dernière ont été annulées à cause de différends sur les qualifications des candidats à se présenter.
Selon les commentateurs, cela cachait une réticence plus profonde des politiciens intérimaires à prendre le risque d'un processus où le gagnant est le plus fort et qui les priverait du patronage et du pouvoir de l'État.
Stephanie Williams, ancienne conseillère spéciale des Nations unies pour la Libye, a déclaré: «Une classe dirigeante transactionnelle, dont le réseau remonte parfois à l'époque de l'ancien régime, utilise l'État et les institutions souveraines de la Libye comme des vaches à lait.
«On pourrait la décrire comme une “kleptocratie redistributive”, faisant entrer régulièrement dans leurs cercles juste assez de leurs compatriotes afin de soutenir le système.»
Les salaires des politiciens libyens ont augmenté de 42% pour 2022, malgré les estimations selon lesquelles la moitié de la population vit dans la pauvreté.
Les critiques ont indiqué que l'ampleur des salaires et des déboursements témoignait d'une classe politique non responsable, désireuse d'éviter le verdict des urnes.
Tim Easton, expert en affaires Libyennes au sein de Chatham House, un groupe de réflexion sur les affaires internationales, a soutenu: «Les chiffres de la banque centrale sont encore opaques, mais il est clair que les dépenses en salaires sont stupéfiantes.
«Compte tenu des sommes censées être consacrées aux services publics, les citoyens ordinaires ne bénéficient tout simplement pas d'un niveau de service adéquat.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
Libye: L'Occident s'impatiente de l'incapacité des politiciens là organiser des élections
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Libye: L'Occident s'impatiente de l'incapacité des politiciens là organiser des élections
- Des diplomates européens se réunissent vendredi pour discuter des prochaines étapes
- Ex-émissaire des Nations unies: «Une classe dirigeante transactionnelle utilise l'État et les institutions souveraines de la Libye comme des vaches à lait»
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