Le renouvellement de l'aide à la Syrie, insuffisant face aux besoins des déplacés par la guerre

Des enfants syriens font la queue pour obtenir de la nourriture dans un camp près de la frontière turque (Photo, AFP).
Des enfants syriens font la queue pour obtenir de la nourriture dans un camp près de la frontière turque (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 janvier 2023

Le renouvellement de l'aide à la Syrie, insuffisant face aux besoins des déplacés par la guerre

  • Les travailleurs humanitaires estiment que la prolongation de six mois est insuffisante pour répondre à l'ampleur des besoins dans le nord-ouest
  • Après presque douze ans de guerre civile, environ 1,8 million de personnes vivent dans des camps et des bidonvilles dans la région

LEEDS, Royaume-Uni: La prolongation de six mois d'un accord du Conseil de sécurité des Nations unies garantissant une aide transfrontalière à la Syrie est insuffisante pour faire face à l'immensité des besoins dans le nord-ouest du pays tenu par les rebelles, préviennent les agences humanitaires.
Après des semaines d'incertitude, le Conseil a voté à l'unanimité le 9 janvier en faveur du renouvellement de l'aide, permettant ainsi à l'assistance d'atteindre des millions de personnes déplacées par le conflit, qui dure depuis près de douze ans.
La veille de l'expiration de la résolution, les 15 membres du Conseil ont convenu d'une prolongation jusqu'au 10 juillet, permettant l'acheminement de l'aide à travers la frontière turque par le passage de Bab al-Hawa.
Ce point de passage permet de répondre à plus de 80% des besoins des personnes vivant dans les zones contrôlées par les rebelles et constitue le seul moyen pour l'aide de l'ONU d'atteindre les civils sans traverser les zones contrôlées par le régime de Bachar Assad.

L'aide arrive dans un camp de Syriens déplacés (Photo, AFP).

La Russie, alliée du régime syrien, demande depuis longtemps que l'aide passe exclusivement par les régions sous le contrôle de Damas et oppose son veto aux prolongations transfrontalières qui dépassent six mois.
Bien que le renouvellement ait été salué par les agences d'aide, beaucoup affirment que la prolongation de six mois est beaucoup trop courte pour permettre une réponse humanitaire durable, significative et rentable.
«Des mandats plus courts contribuent à un cycle de planification d'urgence, ce qui limite notre capacité à atteindre ceux qui ont besoin d'aide», a déclaré à Arab News Nicola Banks, responsable du plaidoyer à l'organisation caritative Action for Humanity, basée au Royaume-Uni.
«Les conditions humanitaires s'aggravent, et l'incapacité des agences à planifier pour plus de six mois risque de rendre l'aide moins efficace et plus coûteuse», a-t-il ajouté.
L’ONG Médecins Sans Frontières, qui reçoit la quasi-totalité des fournitures nécessaires à son intervention en Syrie via le point de passage de Bab al-Hawa, est également préoccupée par les limites imposées par le renouvellement de six mois.
«L'insécurité et les contraintes d'accès continuent de limiter fortement notre capacité à fournir une aide humanitaire à la hauteur de l'ampleur des besoins», a déclaré Sébastien Gay, chef de mission de MSF pour la Syrie, à Arab News.
La capacité des organismes d'aide «à répondre aux besoins des populations, en particulier en matière d'alimentation et de soins de santé, est affaiblie par la crise économique prolongée, les hostilités et une diminution générale du financement humanitaire au fil des ans.
«Même avec le mécanisme transfrontalier en place, le besoin d'aide humanitaire et de soins médicaux dans le nord-ouest de la Syrie dépasse ce qui est fourni par les organisations humanitaires.»

Des proches de détenus attendent devant une prison de Damas après une répression du régime d'Assad (Photo, AFP).

Gay a signalé que le renouvellement à court terme de la résolution transfrontalière a déjà créé des lacunes pour les organisations opérant dans le nord-ouest de la Syrie au cours de l'année passée, limitant leur capacité à travailler sur des projets à long terme et à trouver des solutions aux besoins de la population.
Selon un rapport du Conseil de sécurité publié en décembre, seuls 18% des 209,5 millions de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) nécessaires à la réponse hivernale en Syrie ont été financés. Ce manque de certitude a contraint des agences telles que MSF à étirer leur intervention.
«Il est difficile de prédire l'avenir des personnes déplacées dans le nord de la Syrie, surtout si le conflit se poursuit et que l'insécurité persiste pour cette population extrêmement vulnérable», a-t-il prévenu.
«Ces deux dernières années, MSF a vu plusieurs établissements et projets de santé réduire leurs activités ou fermer leurs portes après avoir perdu leurs fonds. Dans ce contexte, MSF a dû renforcer ses services pour combler les lacunes critiques.
«La réduction de ces services met en danger les vies de milliers de femmes et de jeunes filles enceintes et de leurs nouveau-nés ou entraîne la propagation de maladies d'origine hydrique, dont le choléra.»
Après près de douze ans de guerre civile, environ 1,8 million de personnes vivent aujourd'hui dans des camps et des bidonvilles dans le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles, selon les dernières données de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, la chute des températures hivernales aggravant des conditions déjà difficiles.

EN CHIFFRES

- 14,6 millions de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire.

- 75% des ménages syriens ne pourront pas satisfaire leurs besoins essentiels en 2021.

- 2,5 millions d'enfants syriens réfugiés ne sont pas scolarisés.

- 1,6 million d'enfants syriens risquent d'abandonner l'école.

Les camps ont été conçus pour servir d'abris temporaires, mais des dizaines de milliers de civils fuyant la violence se retrouvent aujourd'hui piégés dans des sites sordides et surpeuplés, avec un accès limité à la nourriture, à l'eau potable, aux installations sanitaires, aux soins de santé et à un abri adéquat.
«Les tentes fuient, les rues se transforment en boue et les températures glaciales ont un impact considérable sur la santé physique et mentale des gens», a indiqué Gay.
De nombreuses familles dans les camps vivent dans les mêmes tentes en toile fournies par les agences d'aide il y a dix ans.
«La température à l'intérieur et à l'extérieur de la tente est la même», a déclaré à Arab News Hicham Dirani, PDG de la Violet Organization, une ONG syrienne. «Cela met en danger la vie des enfants. L'hiver dernier, nous avons vu des enfants mourir à cause du froid qui régnait la nuit.»
Outre le froid mordant, les mois d'hiver sont synonymes d'une série de dangers, notamment de maladies respiratoires, d'infections hydriques, voire de brûlures et de complications dues à l'inhalation de fumée en raison de méthodes de chauffage inappropriées.
Les familles qui ont accès à un poêle et à du combustible sont considérées comme chanceuses. Mais même se réchauffer peut s'avérer fatal, car des incendies se produisent «des centaines de fois chaque hiver», a affirmé Dirani.
«Les parents restent éveillés la nuit en prévision d'une éventuelle urgence à laquelle les enfants pourraient être confrontés, et gardent le chauffage en marche en brûlant n'importe quoi.»
Les années précédentes, les familles brûlaient du bois, du charbon et des coquilles de pistaches pour chauffer leurs tentes. Cette année, en raison d'une pénurie nationale de carburant, même ces produits de base sont devenus rares, ce qui a conduit de nombreuses personnes à brûler des déchets et tout ce qu'elles pouvaient trouver.
«L'inhalation de fumées provenant de la combustion de plastique, de fumier et de charbon est nocive et rend souvent les enfants malades», a alerté un porte-parole de la Fondation Hand in Hand for Aid and Development (HIHFAD), une organisation caritative syro-britannique.
«Les conditions hivernales humides, aggravées par le surpeuplement et le manque d'accès à des installations sanitaires adéquates, sont susceptibles d'augmenter les cas d'infections respiratoires, les problèmes de santé liés à l'inhalation de fumée et les maladies d'origine hydrique.»
Les hôpitaux situés à proximité des camps «ont enregistré une augmentation des cas de bronchite et de lésions pulmonaires chez les enfants», a avisé le porte-parole de la fondation.
«Sans une réaction appropriée, cet hiver risque de provoquer des décès par hypothermie ou des incendies à l'intérieur des tentes», a-t-il- averti.
Gay a précisé que les médecins de MSF ont traité 980 brûlés dans le nord d'Idlib l'hiver dernier. Rien qu'en 2021, 345 incendies ont éclaté dans les camps de la région, faisant 12 morts et 61 blessés et détruisant 516 abris, selon le HCR.
Les incendies et les fumées nocives ne sont pas les seules menaces auxquelles sont confrontées les communautés des camps en hiver. En l'absence d'un drainage suffisant, les sites sont fréquemment inondés, ce qui détruit les biens, aggrave les conditions de froid et favorise les maladies hydriques.
Selon le porte-parole de la fondation, les tempêtes et les fortes pluies ont détruit plus de 6 700 tentes et en ont endommagé plus de 22 800 dans les camps du nord-ouest de la Syrie.
Les maladies font également des ravages. Idlib a enregistré plus de 14 000 cas suspects de choléra et Alep plus de 11 000 depuis le début de l'épidémie en septembre, faisant de ces villes les deuxième et quatrième villes les plus touchées en Syrie, respectivement.

Le froid, la faim et les abris inadéquats constituent un fardeau pour les enfants syriens dans les camps surpeuplés (Photo, AFP).

Ces régions sont particulièrement vulnérables parce qu'elles dépendent de l'eau polluée de l'Euphrate pour boire et irriguer les cultures, et parce que le secteur de la santé dans la Syrie tenue par les rebelles a été mis à mal par plus d'une décennie de guerre.
Les agences d'aide humanitaire ne s'inquiètent pas seulement du coût physique de ces conditions. Des années d'incertitude, de mauvaises conditions de vie et de traumatismes psychologiques non traités ont créé une crise de santé mentale parmi les personnes déplacées.
Selon HIHFAD, 83 suicides ont eu lieu dans les camps entre début 2021 et mi-2022.
Si les objectifs de financement ne sont pas atteints par les pays donateurs et si l'accès via Bab al-Hawa n'est pas garanti pendant plus de six mois d'affilée, les organisations humanitaires préviennent qu'elles n'auront pas les moyens de sauver des vies et d'atténuer les souffrances dans le nord de la Syrie.
«Nous continuons à demander un mandat de douze mois, et nous espérons qu'un mandat de douze mois fera l'objet de discussions futures», a déclaré Banks, d'Action for Humanity, à Arab News.
Cela permettrait aux agences d'aide d'intensifier leur réponse avec le soutien prévisible et à long terme nécessaire, a-t-elle soutenu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".