Repenser le féminisme avec Honayda Serafi

La créatrice de mode saoudienne Honayda Serafi assiste à la 8e cérémonie de remise des Enigma Achievement Awards à l’hôtel Armani de Dubaï. (AFP).
La créatrice de mode saoudienne Honayda Serafi assiste à la 8e cérémonie de remise des Enigma Achievement Awards à l’hôtel Armani de Dubaï. (AFP).
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Publié le Lundi 09 janvier 2023

Repenser le féminisme avec Honayda Serafi

  • La polyvalence d’une femme transcende les archétypes féminins comme «conservateur», «pudique», «osé» et «révélateur», qui sont rarement appliqués aux hommes
  • La créatrice réaffirme son engagement envers la mission principale de sa marque, qui consiste à raconter les histoires de femmes à travers le monde grâce à ses créations

LONDRES: La question de l’inégalité entre les sexes est sans aucun doute universelle.

Cependant, le féminisme, qui figure désormais au premier plan du discours mondial, reste largement occidental, en particulier en ce qui concerne les opinions sur la liberté de choix vestimentaire.

Les féministes traditionnelles ne reflètent pas la diversité des points de vue des femmes. Elles célèbrent les manifestants qui, en Iran, luttent contre les lois oppressives relatives aux codes vestimentaires. Cependant, elles ignorent les restrictions prolongées sur le hijab en France et en Inde, qui excluent les femmes musulmanes des lieux de travail et d’éducation.

Halima Aden, un mannequin, a annoncé sa retraite de l’industrie de la mode en 2021, déclarant à la BBC qu’elle considérait que son travail compromettait ses croyances religieuses.

Afin d’équilibrer le récit et d’inclure les points de vue de la région sur le féminisme, Arab News s’est entretenu avec la créatrice saoudienne Honayda Serafi, dont l’entreprise est au service de l’autonomisation des femmes.

En août, sa marque, Honayda, a été la première du Royaume à être exposée chez Harrods, à Londres.

Sa dernière collection, disponible dans le grand magasin et inspirée du flamboyant héritage afghan, propose des options nettement plus pudiques que celles qui sont ordinairement proposées par les marques grand public.

Cependant, la créatrice, qui se décrit comme «une féministe dans l’âme», explique qu’elle n’aime pas que ses produits se limitent à être pudiques ou osés; elle se concentre plutôt sur la satisfaction de tous les besoins.

«Nous vendons des robes et des pantalons longs ainsi que des shorts et des minirobes. Nous avons des cols hauts et des manches longues, mais aussi des pièces dos nu et sans manches», confie-t-elle.

Si la créatrice est convaincue qu’«il y a pour toute chose un moment et un lieu adéquats», elle ne préconise pas pour autant que les femmes se conforment aux idéaux de bienséance.

Elle suggère que le choix d’une tenue différente chaque jour reflète la compréhension des femmes des différents espaces sociaux.

«Ce n’est pas à moi de dire aux femmes comment elles doivent s’habiller. Mais ce qui est formidable, c’est qu’une femme peut choisir ce qu’elle porte en fonction de l’heure et du lieu, puisque sa tenue est un prolongement de son identité, de sa culture et du chemin de vie qu’elle trace.»

«Dans notre boutique, les femmes conservatrices trouveront des pièces qu’elles voudront porter dans des espaces mixtes et d’autres qu’elles ne choisiront de revêtir que lorsqu’elles ne sont entourées que de femmes», ajoute la créatrice.

Ses propos constituent une importante leçon féministe. La polyvalence d’une femme transcende les archétypes féminins comme «conservateur», «pudique», «osé» et «révélateur», qui sont rarement appliqués aux hommes.

Il est peut-être préférable d’éviter d’utiliser une terminologie qui réduit les femmes à être en quelque sorte des baromètres de la couverture corporelle.

Les vêtements ne sont pas seulement des morceaux de tissu. Ils revêtent de nombreuses significations sociales, culturelles et personnelles. Au fur et à mesure que nous formons notre vision du monde, nous apprenons à communiquer à travers le langage vestimentaire.

Au fil des ans, la créatrice réaffirme son engagement envers la mission principale de sa marque, qui consiste à raconter les histoires de femmes à travers le monde grâce à ses créations.

Sa collection printemps/été 2020 s’inspire de la garde-robe des femmes bédouines d’Arabie saoudite qu’elle observait, enfant, lors des récoltes effectuées dans les régions montagneuses d’Al-Hada et de Taïf. Les imprimés et les ornements traditionnels ont été traduits en robes, en combinaisons et en blazers élégants et contemporains.

Pour la collection automne/hiver 2020, elle a mis à l’honneur la légendaire guerrière berbère du VIIe siècle, la reine Dihya, en s’inspirant des motifs géométriques et des fils métalliques au cœur du costume amazigh.

La collection printemps/été 2021 a présenté des variations de dentelle, de mousseline et de décolletés ornés de bijoux – une manière de rendre hommage à l’ancienne juge de la Cour suprême des États-Unis, Ruth Bader Ginsburg, disparue en 2020.

Cette illustre femme, que l’on désigne souvent par ses initiales, RBG, a expliqué un jour à la BBC que son collier immédiatement reconnaissable était pour elle un moyen délibéré pour apporter une touche de féminité sur une robe judiciaire historiquement conçue pour les hommes.

Alors que Honayda Serafi poursuit son ascension vers le succès dans l’industrie mondiale de la mode, elle continue de tirer les autres vers le haut: c’est un excellent modèle de féminisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com