Le procès d'un attentat déjoué avant la présidentielle de 2017 s'est ouvert à Paris

Cette combinaison de deux photos publiées par la police française montre Clément Baur et Mahiedine Merabet arrêtés à Marseille, dans le sud de la France, le 18 avril 2017. (Photo, AFP)
Cette combinaison de deux photos publiées par la police française montre Clément Baur et Mahiedine Merabet arrêtés à Marseille, dans le sud de la France, le 18 avril 2017. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 05 janvier 2023

Le procès d'un attentat déjoué avant la présidentielle de 2017 s'est ouvert à Paris

Cette combinaison de deux photos publiées par la police française montre Clément Baur et Mahiedine Merabet arrêtés à Marseille, dans le sud de la France, le 18 avril 2017. (Photo, AFP)
  • Près de six ans après le coup de filet, Clément Baur et Mahiedine Merabet sont jugés pendant quatre semaines pour association de malfaiteurs terroriste criminelle
  • Soupçonnés d'une attaque «imminente», ils avaient été identifiés par les enquêteurs après une cyberinfiltration et une vaste surveillance téléphonique

PARIS: Le procès de deux hommes radicalisés accusés d'un projet d'attentat "imminent", déjoué avec leur interpellation à Marseille cinq jours avant le premier tour de l'élection présidentielle française de 2017, s'est ouvert jeudi devant la cour d'assises spéciale de Paris. 

Près de six ans après le coup de filet, Clément Baur et Mahiedine Merabet sont jugés pendant quatre semaines pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, aux côtés de dix hommes soupçonnés de les avoir aidés à se procurer des armes, dont huit comparaissent libres sous contrôle judiciaire. 

L'un des accusés, un Tchétchène de 30 ans, ne s'est pas présenté à l'audience. 

Debout dans le box, Clément Baur, 29 ans, qui vivait sous différents alias et se faisait notamment passer pour un réfugié tchétchène, a décliné son identité d'un maigre filet de voix, l'air désabusé, avant de se rasseoir, tête baissée. 

Mahiedine Merabet, un délinquant multirécidiviste de 35 ans, chemise blanche, fines lunettes et barbe taillée, est assis à l'extrême opposé du box. 

Les deux hommes s'étaient connus en 2015 à la maison d'arrêt de Lille-Sequedin, dans le nord de la France, où ils ont partagé quelques semaines la même cellule pour des faits de droit commun. 

Soupçonnés d'une attaque "imminente", ils avaient été identifiés par les enquêteurs après une cyberinfiltration et une vaste surveillance téléphonique. 

C'est notamment la recherche début avril 2017 par Mahiedine Merabet d'un contact pour transmettre à l'Etat islamique (EI) une vidéo de revendication qui avait alerté les services antiterroristes. 

Puis le 12 avril, un agent cyberinfiltré était destinataire d'une vidéo montrant des dizaines de munitions disposées sur une table de manière à écrire "la loi du talion", au côté d'un fusil mitrailleur, d'un drapeau de l'EI et la une du journal Le Monde du 16 mars 2017 avec une photo du candidat François Fillon, suivie d'un montage d'enfants victimes de bombardements en Syrie. 

Le 18 avril 2017, Mahiedine Merabet et Clément Baur avaient été interpellés près de l'appartement qu'ils louaient à Marseille (sud). La perquisition avait permis de saisir un arsenal important: le fusil mitrailleur de type Uzi, trois pistolets de calibre 7,65 mm, des centaines de munitions et un sac de boulons. 

Les enquêteurs avaient aussi découvert plus de 3,5 kg de TATP, un explosif instable prisé des djihadistes, dont une partie était prête à l'emploi. 

Au terme de quatre ans d'enquête, la cible du duo n'a pu être déterminée avec certitude. 

L'exploitation d'un téléphone avait identifié des recherches tous azimuts quelques jours avant le coup de filet, dont des clubs libertins, des bars, un restaurant casher et un meeting dela candidate d'extrême droite Marine Le Pen à Marseille, prévu le 19 avril 2017. 

Le verdict est attendu le 3 février. 


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».