WASHINGTON: Washington a appelé mardi toutes les nations à réfléchir à deux fois avant toute normalisation des relations avec le "brutal" président syrien Bachar al-Assad, dont un de ses ministres a récemment rencontré son homologue turc en Russie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, un soutien clé des rebelles cherchant à renverser Bachar al-Assad depuis 2011, s'est dit dorénavant ouvert à une rencontre avec le dirigeant de Damas.
Leurs ministres de la Défense se sont rencontrés à Moscou fin décembre, première rencontre officielle à ce niveau entre les deux pays depuis le début de la guerre.
"Nous ne soutenons pas les pays qui intensifient leurs relations ou expriment leur soutien à la réhabilitation de Bachar al-Assad, un dictateur brutal", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
"Nous exhortons les Etats à soigneusement examiner le bilan atroce du régime Assad en matière de droits humains au cours des douze dernière années, alors qu'il continue d'infliger des atrocités au peuple syrien et de refuser l'accès à une aide humanitaire vitale", a t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie turque rencontre l'opposition syrienne
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a rencontré mardi les dirigeants de l'opposition syrienne, peu après les premiers contacts ministériels directs entre Ankara et Damas depuis 2011.
Le chef de la diplomatie turque a posté sur Twitter des images de sa rencontre à Ankara avec le chef du Conseil national de l'opposition syrienne, Mahmut al-Maslat, et d'autres dirigeants.
"Nous avons réitéré notre soutien à l'opposition et au peuple syriens conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies", a écrit M. Cavusoglu, en référence à un appel de 2015 de l'ONU en faveur d'un cessez-le-feu et d'un règlement politique en Syrie.
M. Cavusoglu a déclaré qu'il comptait rencontrer son homologue syrien Faisal Mekdad à Moscou au cours de la deuxième quinzaine de janvier.
Mais Damas ne semble pas partager les désirs d'ouverture d'Ankara. Certains analystes estiment que M. Assad n'acceptera pas de rencontrer M. Erdogan avant la tenue en Turquie d'élections générales, prévues au plus tard en juin.
La possibilité d'une réconciliation entre les deux pays a alarmé les dirigeants de l'opposition syrienne, qui résident principalement dans les régions syriennes qui sont sous le contrôle indirect d'Ankara.
Bachar al-Assad, appuyé par la Russie, a repris le contrôle de la majorité du territoire syrien au cours d'un conflit qui a tué un demi-million de personnes, fait déplacer la moitié de la population du pays d'avant-guerre et vu la montée du groupe Etat islamique (EI).
L'année dernière ayant enregistré le plus faible nombre de morts depuis le début du conflit, un nombre croissant de pays considèrent M. Assad comme le vainqueur.
Les Etats-Unis autorisent depuis 2020 l'application de sanctions contre Bachar al-Assad tant que le régime n'a pas rendu de comptes pour les atrocités commises.