L'Autorité palestinienne confrontée à une année difficile

Le nouveau siège de l'Autorité palestinienne, à la périphérie de la ville de Ramallah, en Cisjordanie, lundi 28 août 2017 (Photo, AP).
Le nouveau siège de l'Autorité palestinienne, à la périphérie de la ville de Ramallah, en Cisjordanie, lundi 28 août 2017 (Photo, AP).
Short Url
Publié le Lundi 02 janvier 2023

L'Autorité palestinienne confrontée à une année difficile

  • Certains estiment qu'il n'est pas dans l'intérêt d'Israël, des États-Unis ou de l'Union européenne de permettre l'effondrement de l'Autorité palestinienne
  • Selon un expert, le défi le plus important auquel l'Autorité est confrontée «est le changement des priorités régionales et internationales concernant la cause palestinienne»

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne est confrontée à des défis critiques et à des menaces qui pourraient mettre en danger son existence, ont affirmé des responsables et des experts palestiniens à Arab News.

La menace la plus inquiétante, selon eux, est le nouveau gouvernement israélien, qui comprend des ministres d'extrême droite et un Premier ministre dont les politiques dénient les droits des Palestiniens et affaiblissent l'Autorité palestinienne déjà fragile.

L'Autorité a été créée en 1994 après la signature des accords d'Oslo entre l'Organisation de libération de la Palestine et Israël. Elle est responsable d'environ 5 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et dispose d'une responsabilité restreinte dans la fonction publique pour 350 000 Palestiniens vivant à Jérusalem-Est et dans son district.

Mais ces dernières années, elle a perdu la bande de Gaza au profit du Hamas, a annulé des élections et s'est trouvée déchirée par des rivalités locales et de factions. La faiblesse des dirigeants, y compris du président Mahmoud Abbas, aujourd'hui âgé de 87 ans, n'a pas réussi à aider le peuple palestinien, selon des responsables interrogés sous couvert d'anonymat.

Personne ne sait comment gérer juridiquement, constitutionnellement et politiquement une telle situation en l'absence d'un parlement palestinien ou d'élections, ce qui fait craindre une transition violente du pouvoir, car les chefs de faction du Fatah se bousculent pour remplacer Abbas, qui prend de l'âge.

Ghassan Khatib, analyste politique et ancien ministre, a déclaré à Arab News que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich pourraient prélever davantage d'argent des impôts palestiniens qu'Israël a collectés en son nom.

De telles mesures affaibliront la capacité de paiement de l'Autorité, l'empêchant de remplir ses obligations envers ses citoyens et de verser 80 % de la valeur des salaires de ses 170 000 employés civils et militaires, a-t-il déclaré.

Khatib a ajouté qu'il pensait que la faiblesse de l'Autorité et son incapacité à remplir ses obligations financières au niveau local pourraient aggraver la situation sécuritaire en Cisjordanie.

La surenchère israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, les incursions dans Al-Aqsa et la course à la construction de colonies sont autant de facteurs qui affaiblissent l'Autorité.

Le rôle de l'Autorité palestinienne n'est rien de plus que celui d'un spectateur lorsque des affrontements ont lieu. Ses services de sécurité sont incapables de réagir.

M. Khatib estime que le pouvoir et l'influence de l'autorité ont fortement diminué au cours des deux dernières années.

Elle est incapable de mener à bien des projets de développement, de nouvelles infrastructures ou de pavage de routes, ce qui affaiblit sa popularité auprès de la population palestinienne.

Khatib a précédemment travaillé comme ministre de la Planification et du Travail au sein de l'Autorité.

La faiblesse matérielle de l'Autorité l'a empêchée de s'acquitter de ses obligations financières envers les hôpitaux privés palestiniens de l'est de l'Al-Dass et de la Cisjordanie, ainsi qu'envers les entrepreneurs et les entreprises du secteur privé en échange de leurs services à l'Autorité.

Elle est également incapable de recruter chaque année de nouveaux employés parmi les diplômés palestiniens.

Dans le même temps, certains responsables de l'Autorité estiment qu'il n'est pas dans l'intérêt d'Israël, des États-Unis ou de l'Union européenne de permettre l'effondrement de l'Autorité palestinienne, étant donné que l'alternative serait un état de chaos sécuritaire total dont Israël pourrait également pâtir.

Le ministre palestinien du Développement social, Ahmed Majdalani, a déclaré à Arab News que l'Autorité «prendrait prochainement des mesures nécessaires pour répondre à la plupart des défis alors qu'Israël nous attaque sur le plan financier, politique, sécuritaire et économique».

M. Majdalani a déclaré que le défi le plus important auquel l'Autorité est confrontée «est le changement des priorités régionales et internationales concernant la cause palestinienne».

Par ailleurs, Israël envisage d'imposer des sanctions aux Palestiniens à la suite d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies demandant à la Cour internationale de justice de La Haye de se prononcer sur la question juridique de l'occupation israélienne des territoires palestiniens.

Selon des sources israéliennes, Israël élabore une liste de sanctions contre les dirigeants de l'Autorité, dont le retrait de 70 permis VIP à des responsables.

Ces sanctions feront partie du panier de sanctions préparé dernièrement contre l’Autorité, ont ajouté les sources.

La décision devrait être prise au niveau politique alors que Netanyahou, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen consultent les responsables de la sécurité concernés.

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.