La mode en 2022, des départs, des couacs et des coups d’éclat

Les sœurs saoudiennes Siham et Sarah Albinali à Doha, lors du prix FTA (fournie)
Les sœurs saoudiennes Siham et Sarah Albinali à Doha, lors du prix FTA (fournie)
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Publié le Jeudi 12 janvier 2023

La mode en 2022, des départs, des couacs et des coups d’éclat

  • L’année qui s’achève avec le décès de Dame Vivienne Westwood a été, pour l’industrie de la mode, une véritable montagne russe, avec des départs inattendus, des moments émouvants et un couac incompréhensible
  • L’année 2022 restera marquée par la robe liquide, aspergée sur Bella Hadid, lors du défilé printemps été 2023 de Coperni

Le départ de Dame Vivienne

Tombée le jeudi 29 décembre, la nouvelle a ébranlé l’univers de la mode déjà affecté par une suite d’événements inattendus. Même à 81 ans, Vivienne Westwood semblait inoxydable. En mars 2022, à Paris, à la fin de son défilé, elle était même montée sur le podium pour saluer le public. Aussi, le bref communiqué publié par sa maison de couture, annonçant son décès « paisiblement, et entourée de sa famille à Clapham, au sud de Londres » a-t-il laissé, à la fin de l’année, l’impression de la fin d’un monde. « Le monde a besoin de personnes comme Vivienne pour faire changer les choses dans le bon sens » ajoutait le communiqué, rappelant à chacun à quel point la créatrice, adoubée Dame par la reine Elisabeth II et décorée de l’Ordre de l’Empire britannique, avait fait de la mode une puissante tribune politique. La mode subversive qu’elle créait depuis 1970, et même après avoir cédé, en 2016, la direction de sa marque à son mari Andreas Kronthaler, prônait la philosophie punk, attirant l’attention sur la préservation de la Terre et des ressources, le recyclage et la durabilité, et dénonçant les guerres et les injustices. Elle avait été notamment l’une des principales défenseuses de Julien Assange.

Vivienne Westwood (AFP)
Vivienne Westwood (AFP)

Alessandro Michele quitte Gucci

Autre coup de tonnerre en 2022, le départ d’Alessandro Michele de la direction artistique de Gucci. Depuis un certain temps, la maison de luxe florentine, qui fait partie de l’écurie du groupe Kering de François Pinault, voyait son chiffre d’affaires s’éroder, tout en continuant pourtant à bien tenir la route. Était-ce l’effet de la politique zéro-Covid de la Chine, principal marché de Gucci ? Toujours est-il qu’au seuil de ses cinquante ans, le créateur qui avait succédé à Tom Ford et fait de la marque, sept ans durant, l’emblème du luxe excentrique, abandonnait les rênes de manière inattendue. Kering semble avoir perçu une forme de désamour, de la part d’un public marqué par la pandémie et la guerre en Ukraine, pour une certaine forme d’extravagance devenue, peut-être, hors sujet. Michele n’a pas encore été remplacé.

Alessandro Michele (AFP)
Alessandro Michele (AFP)

Le grand faux-pas de Balenciaga

Le directeur artistique de Balenciaga, le Géorgien Demna Gvasalia, n’en a pas fini de gérer les séquelles d’une campagne malencontreuse, lancée à l’occasion des fêtes de fin d’année, dans laquelle des enfants en très bas âge sont présentés avec des accessoires sadomasochistes.  Le tollé a été immédiat et violent, amenant la marque d’abord à se défausser sur l’agence qui a créé la campagne, ensuite à présenter ses excuses, pour enfin revenir à ses essentiels et publier sur ses réseaux sociaux le petit film d’un défilé vintage, tourné aux temps du fondateur, Cristóbal Balenciaga, dont Christian Dior disait « il est notre maître à tous ».

Le fourreau magique de Bella Hadid

Sur une note plus spectaculaire, le couple de créateurs de la marque Coperni, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, connus pour leur curiosité scientifique et leur sens de l’innovation, ont créé l’événement planétaire lors de la semaine parisienne de la mode printemps-été 2023. Coperni a collaboré avec la société d’ingénierie chimique Fabrican Ltd pour tester un nouveau textile liquide, à base d’une solution de cellulose. Le procédé, tenu secret pendant la durée des expériences, a été révélé de la manière la plus surprenante qui soit, sur la plastique parfaite de Bella Hadid. Entre le moment où la mannequin palestino-américaine s’est présentée, presque nue, devant les techniciens qui l’ont aspergée de cette « peinture » blanche, et celui où un fourreau délicat est apparu devant les yeux du public, dix minutes magiques se sont écoulées, faisant le tour du monde des réseaux sociaux. Sans doute l’événement le plus marquant des défilés de l’année.

Les sœurs saoudiennes Siham et Sarah Albinali à Doha, lors du prix FTA (fournie)
Les sœurs saoudiennes Siham et Sarah Albinali à Doha, lors du prix FTA (fournie)

Les sœurs Albinali, belles promesses de la mode saoudienne

Dans le monde arabe, ce sont les sœurs saoudiennes Siham et Sarah Albinali qui ont brillé en remportant, à Doha, le prix Fashion Trust Arabia  2022 dans la catégorie reine du prêt-à-porter. Leur marque, Lurline, a séduit par son caractère gothique chic un jury international composé de grandes pointures de l’industrie. « Depuis que nous avons gagné, tant de portes se sont ouvertes à nous. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que nous allons continuer à essayer de saisir l'opportunité qui nous a été donnée et d'en tirer le meilleur parti pour que tout le monde soit fier de nous. Nous sommes impatientes de bénéficier du programme de mentorat et de voir ce qui va se passer avec notre marque», ont déclaré les créatrices.


Les chameliers de Tabuk célèbrent l'Aïd au rythme d'Al-Hijini

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
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  • Le tempo des vers s'aligne sur les pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvements.
  • - Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini est souvent chanté de manière communautaire lors des célébrations.

TABOUK :  l'Aïd est une fête radieuse, imprégnée du parfum de la terre, du souvenir des ancêtres et de traditions profondément enracinées, transmises avec fierté d'une génération à l'autre.

Ici, où les sables s'étendent à l'infini, les chameliers connus sous le nom de hajjanah forment des processions majestueuses, offrant leurs salutations aux habitants tout en chantant Al-Hijini, une poésie qui fait vibrer le cœur, des histoires de fierté, d'amour et de loyauté, préservant ainsi l'âme du désert. 

Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)
Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)

Chez les habitants de Tabouk, les coutumes empreintes d'authenticité et de dignité prennent vie lors des vibrantes célébrations de l'Aïd.

Ce sont un mélange d'héritage et de vie contemporaine, ancrés dans le rythme nomade du désert. Les chameaux, spécialement parés pour l'occasion, jouent un rôle central dans les festivités ; les cavaliers s'élancent à travers les sables en chantant joyeusement des vers traditionnels.

La poésie Al-Hijini tire son nom des chameaux bien dressés utilisés pour la chevauchée et la course. Les cavaliers récitent des vers lyriques qui abordent divers thèmes de la vie, souvent axés sur le patriotisme et la romance. Le rythme correspond aux pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvement. 

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini remonte le moral et apaise la solitude des voyageurs et des caravanes du désert. Il est profondément lié à la culture bédouine, servant de moyen d'expression des émotions, d'enregistrement des expériences quotidiennes, de transmission de la sagesse et de préservation des proverbes ancestraux.

Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini devient souvent un chant communautaire lors de célébrations telles que l'Aïd, la récitation collective reflétant l'unité et la solidarité des communautés du désert de Tabouk.***

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.