PARIS : Demna, le directeur artistique de Balenciaga, s'est excusé «personnellement» après une campagne mêlant des enfants et des accessoires sexuellement connotés ayant mis dans l'embarras la maison qui annonce abandonner tout recours en justice.
«Je veux m'excuser personnellement pour le mauvais choix artistique (...) et j'assume ma responsabilité», a écrit vendredi soir sur Instagram le styliste géorgien, qui a récemment laissé tomber son nom de famille Gvasalia pour l'univers de la mode.
«Si j'ai voulu parfois provoquer à travers mon travail, je n'ai jamais eu l'intention de le faire avec un sujet aussi horrible que la maltraitance des enfants, que je condamne», poursuit-il.
Maître en provocation et auteur de défilés dérangeants porteurs de messages sociétaux, Demna est sur la sellette après une récente campagne publicitaire de Balenciaga, qui appartient au géant du luxe Kering.
Sur certaines images, retirées il y a plus d'une semaine, on pouvait voir une enfant, debout sur un canapé, ou sur un lit qui tient comme un doudou un sac en forme d'ourson en peluche, sanglé de ceintures noires inspirées du BDSM, ou bondage, une pratique sexuelle sadomasochiste.
Muse de Balenciaga, la star américaine des réseaux sociaux Kim Kardashian a dit qu'elle voulait «réévaluer» sa relation avec la marque de luxe après cette campagne.
Des internautes ont aussi relevé que sur une autre photo, un sac issu d'une collaboration avec Adidas est posé dans un décor de bureau, sur des documents où sont imprimés des extraits d'une décision de la Cour suprême américaine sur la pornographie infantile.
Pour cet épisode, Balenciaga tout en prenant «la pleine responsabilité du manque de surveillance et de contrôle», avait dit en début de semaine avoir «porté plainte» pour «l'inclusion de ces documents non validés, résultat d'une négligence irresponsable».
Le directeur général de la maison, Cédric Charbit a finalement annoncé que Balenciaga «avait décidé de ne pas intenter d'action en justice», dans un communiqué posté vendredi soir sur Instagram, où il s'excuse également «personnellement».
Selon le New York Post, la plainte, déposée devant la justice new-yorkaise, était dirigée contre la maison de production North Six et le décorateur Nicholas Des Jardins et réclamait 25 millions de dollars en réparation.
Pour Balenciaga, cette polémique tombe mal, car la marque avait déjà dû couper les ponts en octobre avec le rappeur Kanye West après ses dérapages antisémites. Trois semaines plus tôt, il avait ouvert le défilé Balenciaga à Paris.