En Algérie, l’année 2022 a souligné l’urgence climatique

Une photo montre une forêt brûlée à la suite d'incendies qui ont fait rage dans la ville algérienne d'el-Kala le 18 août 2022. (Photo, AFP)
Une photo montre une forêt brûlée à la suite d'incendies qui ont fait rage dans la ville algérienne d'el-Kala le 18 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 31 décembre 2022

En Algérie, l’année 2022 a souligné l’urgence climatique

  • Entre 1901 et 2021, la température moyenne n’a cessé d’augmenter dans le pays: alors qu’en 1901 elle était de 22,84 degrés Celsius, en 2021 elle se situait à 23,93 degrés Celsius
  • À la veille de 2023, l’Algérie se retrouve à la croisée des chemins. L’urgence climatique se concrétise d’année en année, et ses conséquences se font de plus en plus ressentir

RABAT: L’Algérie, à l’instar de ses voisins de l’Est et de l’Ouest, est particulièrement vulnérable au changement climatique. Sécheresse, feux de forêts et températures records, les extrêmes de l’année 2022 mettent en exergue les défis auxquels fait face le pays pour s’adapter à la nouvelle donne climatique mondiale.

À deux semaines de la COP27 organisée en Égypte, Greenpeace lançait déjà l’alerte. Se basant sur une étude publiée en septembre, l’ONG avertissait que les pays du Moyen-Orient, dont font partie les pays du Maghreb, sont exposés à un risque très élevé de pénurie de nourriture et d’eau, et pour cause: l’augmentation des températures de 0,4 degré Celsius par décennie observée depuis 1980 dans la région est près de deux fois plus importante que la moyenne mondiale.

À l’origine de ce risque plus élevé que pour d’autres régions: le phénomène d'amplification du réchauffement du désert – un phénomène défini par un dessèchement du sol qui entrave l’effet de refroidissement naturel, créant une boucle de rétroaction qui intensifie encore plus la chaleur. Cette observation est confortée par les chiffres de la Banque mondiale pour l’Algérie. En effet, entre 1901 et 2021, la température moyenne n’a cessé d’augmenter dans le pays: alors qu’en 1901 elle était de 22,84 degrés Celsius, en 2021 elle se situait à 23,93 degrés Celsius.

La Banque mondiale relève également une baisse des précipitations sur la même période et des températures de plus en plus extrêmes, amplifiées par une désertification de plus en plus conséquente. En 1901, les précipitations s’étaient établies à 111 mm, tandis qu’en 2021, elles ne représentaient qu’un peu plus de la moitié, s’établissant à 61,9 mm. La dernière fois que le pays a enregistré plus de 100 mm de précipitations remonte à 2003.

Si les précipitations n’ont fait que décroître depuis 1975, la Banque mondiale relève que le pays connaît de plus en plus d’inondations qui provoquent d'importants dommages matériels. Pour l’Algérie, la Banque mondiale prévoit une hausse de 41% des tempêtes extrêmes d’ici à 2050 –des inondations mortelles qui surviennent à la suite de pluies torrentielles soudaines, à l’instar de celles de début octobre dans le nord-est du pays qui ont fait 4 morts.

La sécheresse que connaît le pays depuis déjà plusieurs années s’est accentuée en 2022. Au 14 septembre, le taux de remplissage moyen des barrages du pays était de 34,3%, selon l’Agence nationale des barrages et des transferts. Une situation qui, cet été, a poussé les autorités à rationner l’approvisionnement en eau à la population. 

Par ailleurs, les coupures d’eau fréquentes qui frustrent la population soulignent par la même occasion les inégalités face à l’accès à l’eau potable. À titre d’exemple, alors que sur les hauteurs d’Alger et dans les quartiers huppés, l’eau est disponible vingt-quatre heures par jour, dans les quartiers et banlieues populaires, l’approvisionnement en eau est rationné sur une grande partie de la journée.

Même constat du côté de l’ONU. Selon les données du bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNDRR), l’Algérie occupe la 18e place sur les 184 pays évalués quant à la vulnérabilité du pays face à la sécheresse. Actuellement, 3,7 millions d’Algériens seraient vulnérables à la sécheresse, selon les chiffres du bureau.

«L’impact des changements climatiques peut se ressentir d’année en année sur les moyennes saisonnières des températures, désormais au-dessus de la moyenne habituelle, ainsi que sur le taux de précipitations, soit une pluviométrie volatile», prévenait déjà en mai Salah Sahabi Abed, directeur de l’exploitation météorologique et de la climatologie à l'Office national de la météorologie (ONM).

Des défis et des ambitions

En 2022, les canicules sont devenues de plus en plus fréquentes, y compris lors de mois habituellement plus cléments. Le 23 octobre, le thermomètre enregistrait 34 degrés Celsius à Alger, Oran ou encore Tipaza. Durant l’été 2022, l’ONM a quant à lui enregistré 22 bulletins météo spéciaux (BMS) pour les canicules, alors qu’en 2021 il en avait enregistré 19.

Conséquence directe de ces températures caniculaires, l’été dernier, le pays a encore brûlé. 90 foyers de feux de forêt avaient été répertoriés dans le nord-est du pays dans 14 départements, faisant 43 morts, plus de 200 blessés et provoquant l’évacuation de plus de 1 000 familles. Par ailleurs, plus de 10 000 hectares du parc national d’El-Kala, classé réserve de biosphère par l’Unesco, sont partis en fumée. En 2021, les feux de forêt avaient brûlé 100 000 hectares de taillis et fait 99 morts. 

À la veille de 2023, l’Algérie se retrouve à la croisée des chemins. L’urgence climatique se concrétise d’année en année, et ses conséquences se font de plus en plus ressentir, notamment en termes d’approvisionnement en eau potable pour la population. Parmi les solutions envisagées par le gouvernement, la construction de plus de stations de dessalement de l’eau de mer et de plus de barrages.

Actuellement, le pays compte 12 stations de dessalement couvrant 17% des besoins en eau potable du pays. Le gouvernement entend porter leur nombre à 23 stations pour couvrir 42% des besoins nationaux en eau potable d’ici à la fin 2024.

Les barrages sont l’autre champ d’action, alors que le gouvernement prévoit en construire quatre d’ici à fin 2024, qui s’ajouteront aux 81 barrages opérationnels dans le pays. Par ailleurs, les autorités ont également relancé le projet de barrage vert, visant à ralentir la progression du désert à travers un reboisement des Hauts Plateaux qui s’étendent de l’est à l’ouest du pays.

Si les défis sont nombreux pour l’Algérie dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, l’année 2023 peut marquer un tournant dans cette bataille. Un tournant qui passe par une prise de conscience collective aussi bien qu’une planification de l’adaptation climatique adéquate par les autorités du pays.

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.