AL-MUKALLA, Yémen: Les efforts pour renouveler la trêve négociée par l'ONU et rétablir la paix au Yémen ont été anéantis lorsque les médiateurs omanais ont quitté Sanaa sans aucun progrès signalé. Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont menacé de reprendre les combats si leurs exigences ne sont pas respectées.
Les médiateurs omanais, qui sont arrivés à Sanaa la semaine dernière, ont quitté la ville dimanche après avoir rencontré de hauts responsables houthis et entendu leurs demandes de prolongation du cessez-le-feu et de participation à des négociations de paix pour mettre fin au conflit.
Les leaders houthis ont prévenu les Omanais qu'ils refusaient de prolonger le cessez-le-feu d'octobre tant que le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale ne payait pas les fonctionnaires dans tout le pays, y compris leurs combattants, et qu'il ne partageait pas avec eux les revenus du pétrole et du gaz. Ils ont menacé de reprendre de vastes opérations militaires si leurs exigences n'étaient pas respectées.
«Nos troupes sur le terrain ont imposé de nouvelles règles d'engagement, et l'autre partie doit comprendre que nous sommes entrés dans une nouvelle phase et que nous ne sommes actuellement soumis à aucun engagement dans le cadre de la trêve», a déclaré Mohammed Abdulsalam, négociateur en chef des Houthis.
Il a ajouté que les attaques contre les infrastructures pétrolières dans les régions contrôlées par le gouvernement se poursuivraient jusqu'à ce que les recettes soient partagées et les salaires payés.
M. Abdulsalam a ajouté que les Houthis avaient mené des discussions «fructueuses» avec les Omanais.
Le cessez-le-feu conclu sous l'égide de l'ONU, entré en vigueur le 2 avril et prolongé à deux reprises, a été rompu lorsque les Houthis ont refusé d'ouvrir les routes dans la ville assiégée de Taiz, une condition essentielle de l'accord, bien que le gouvernement yéménite ait autorisé la reprise des vols commerciaux au départ de l'aéroport de Sanaa et facilité l'arrivée de navires transportant du carburant dans le port de Hodeidah.
En octobre, les Houthis ont lancé des attaques de drones contre deux installations pétrolières dans les provinces méridionales de Hadramout et de Shabwa afin d'empêcher le gouvernement yéménite d'exporter du carburant. Par conséquent, l'une des installations a été fermée et les exportations de pétrole du pays ont été interrompues.
En réponse aux demandes des Houthis, un responsable du gouvernement yéménite a déclaré à Arab News que ce dernier ne paierait les salaires que sur la base de la grille de 2014, et après avoir retiré les noms des combattants houthis ou ceux ajoutés par la milice.
Le fonctionnaire, qui a requis l'anonymat, a ajouté que même si le gouvernement acceptait de verser les salaires, les Houthis ne paieraient pas les agents publics n'ayant pas signé leur code de conduite professionnel, un ensemble de règles et de directives que la milice a instaurées au début du mois et qui exigent que les travailleurs prêtent officiellement allégeance aux Houthis.
Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère yéménite de l'Information et analyste politique, a expliqué à Arab News que les Houthis avaient intensifié leur rhétorique de guerre lors de la visite de la délégation omanaise afin de montrer qu'ils contrôlent les décisions de paix ou de guerre, et afin d'empêcher quiconque de les interpeller au sujet des fonds publics qu'ils contrôlent.
«Aucune des revendications des Houthis concernant les salaires et les revenus n'est fondée. Ils exigent que le gouvernement yéménite partage les revenus, tout en refusant de payer les fonctionnaires dans les régions soumises à leur contrôle», a-t-il indiqué.
«Ils gèrent des revenus énormes qui suffiraient à payer tous les fonctionnaires.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com