TBILISSI: Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a apporté mercredi son soutien à la « souveraineté » de la Géorgie, au moment où la Russie étend son influence dans le Caucase, ainsi qu'aux institutions géorgiennes secouée par une crise post-électorale.
Le chef de la diplomatie américaine a rencontré à Tbilissi la présidente Salomé Zourabichvili, le Premier ministre Guiorgui Gakharia et le ministre des Affaires étrangères David Zalkaliani.
« Le secrétaire d'Etat veut souligner son soutien à la souveraineté de la Géorgie », a dit à des journalistes qui l'accompagnent un haut responsable américain, rappelant que « 20% du pays (est) occupé par les Russes », en référence aux régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud dont Moscou a reconnu l'indépendance après la guerre de 2008.
« L'idée qu'il y a maintenant des troupes russes en Arménie, par choix, et au Nagorny Karabakh en tant que soldats de maintien de la paix », juste au-delà des frontières géorgiennes, « ajoute à cette dimension bien connue en Géorgie depuis des siècles, mais ça les rend aussi plus déterminés à démontrer qu'ils sont une démocratie tournée vers l'Occident », a ajouté un second responsable américain.
Moscou a démontré son influence dans son pré carré du Caucase en imposant un cessez-le-feu dans les combats entre Arménie et Azerbaïdjan au Nagorny Karabakh.
Les Russes, qui disposaient déjà d'une base militaire en Arménie, vont déployer 2 000 soldats de maintien de la paix pour cinq ans minimum au Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan peuplée d'Arméniens.
Mike Pompeo devait aussi tenter d'apaiser en Géorgie les tensions politiques nées des élections législatives du 31 octobre, remportées de justesse par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien. Les partis d’opposition dénoncent un scrutin truqué, refusent d'entrer au parlement et réclament un nouveau vote.
« Nous encourageons l'opposition à porter ses accusations devant le processus légal que la Géorgie a bâti au cours des vingt dernières années » a dit le second responsable américain, relevant toutefois l'absence de confiance dans le système judiciaire et la commission électorale. « Menez ce combat pour le changement au sein du Parlement, ne le boycottez pas », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine n'a pas prévu de rencontrer les partis d'opposition, à leur grand dam. Mais il devait s'entretenir avec des représentants de la société civile sur le thème de la justice.
« On ne veut pas que le secrétaire d'Etat soit aspiré par les disputes politiques intérieures », a dit le premier responsable américain. « Il a calibré ses rencontrer pour démontrer un soutien pas au sens politique, mais simplement aux institutions, au gouvernement, à la Géorgie en tant que partenaire diplomatique », a-t-il ajouté.
Mike Pompeo devait s'envoler dans l'après-midi pour Israël, prochaine étape de sa tournée en Europe et au Moyen-Orient.