Géorgie: des dizaines de milliers de manifestants demandent de nouvelles élections

Des dizaines de milliers de partisans de l'opposition sont descendus dans la rue en Géorgie pour réclamer de nouvelles élections législatives (Photo, AFP)
Des dizaines de milliers de partisans de l'opposition sont descendus dans la rue en Géorgie pour réclamer de nouvelles élections législatives (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 09 novembre 2020

Géorgie: des dizaines de milliers de manifestants demandent de nouvelles élections

  • « Ce qu'a fait le Rêve géorgien durant ces élections s'apparente à un coup d'Etat, nous allons les forcer à organiser de nouvelles élections »
  • « Nous n'allons pas permettre à certains politiciens assoiffés de pouvoir de poursuivre leurs petits intérêts politique pour détruire le pays »

TBILISSI : Des dizaines de milliers de partisans de l'opposition sont descendus dans la rue dimanche en Géorgie pour réclamer de nouvelles élections législatives, accusant les autorités d'avoir truqué les précédentes remportées de justesse par le parti au pouvoir.

La police anti-émeute de Géorgie, qui a fait usage de canons à eau contre les manifestants, est intervenue lorsqu'ils ont menacé de blocus le bâtiment de la commission électorale géorgienne.

« J'appelle ceux qui prennent part à ces rassemblements illégaux à s'abstenir de tout acte illégal », a déclaré le chef du parti au pouvoir, Irakli Kobakhidze, lors d'une conférence de presse nocturne. 

« Les criminels seront bientôt en prison », a-t-il ajouté en référence aux dirigeants de l'opposition.

L'artère principale de Tbilissi s'est transformée en une mer de drapeaux géorgiens alors que quelque 45.000 manifestants se rassemblaient devant le parlement, beaucoup portant des masques de protection en pleine vague de la pandémie de Covid-19 dans le pays.

Selon les chiffres officiels, le Rêve géorgien du milliardaire Bidzina Ivanichvili a remporté les élections du 31 octobre avec un peu plus de 48% des voix, devançant de deux points les partis d'opposition qui s'étaient entendues pour former un gouvernement de coalition en cas de victoire.

Celles-ci ont dénoncé des fraudes et refusé d'entrer au Parlement, faisant craindre une nouvelle crise politique dans ce pays où les élections provoquent souvent des remous et sont marquées régulièrement par d'importantes manifestations.

« Ce qu'a fait le Rêve géorgien durant ces élections s'apparente à un coup d'Etat, nous allons les forcer à organiser de nouvelles élections », a déclaré Theona Lanchava, une pharmacienne de 33 ans ayant rejoint la manifestation.

Pour Givi Baramidze, un retraité de 70 ans, ces élections étaient la « goutte de trop »: « il faut les balayer », a-t-il dit à propos du Rêve géorgien.

L'opposition abordait ces législatives avec beaucoup d'espoir, le principal parti d'opposition - le Mouvement national uni (MNU) de l'ex-président Mikheïl Saakachvili - ayant réussi à rallier toutes les autres formations d'opposition.

« Nous exigeons le remplacement de l'administration électorale totalement discréditée et la tenue d'un nouveau vote », a déclaré dimanche une responsable du MNU, Salomé Samadachvili, ajoutant que cela « permettrait de maintenir la stabilité dans le pays » et que le « Rêve géorgien n'a pas reçu de mandat démocratique pour rester au pouvoir ».

« Loin d'être irréprochable »

Le Premier ministre Guiorgui Gakharia a de son côté assuré que ces élections avaient marqué « un autre jalon important du développement démocratique de la Géorgie », critiquant l'opposition pour avoir organisé des rassemblements de masse en pleine pandémie.

« Nous n'allons pas permettre à certains politiciens assoiffés de pouvoir de poursuivre leurs petits intérêts politique pour détruire le pays », a-t-il ajouté dans un communiqué avant la manifestation.

M. Gakharia, testé positif au coronavirus, est en quarantaine depuis une semaine et a annoncé un couvre-feu nocturne dans plusieurs grandes villes à partir de lundi, la pandémie jusqu'alors bien maitrisée étant galopante depuis la levée du confinement en septembre.

Dans un communiqué publié après l'élection, les observateurs internationaux avaient estimé que l'élection avait respecté « les libertés fondamentales » mais était « loin d'être irréprochable ».

La délégation de l'Union européenne et l'ambassade des Etats-Unis en Géorgie ont eux publié un communiqué commun samedi, appelant à la création d'un « processus juridique crédible et inclusif pour remédier aux violations électorales avérées ».

La composition exacte du Parlement n'est pas encore connue. Le vote proportionnel décide de l'attribution de 120 des 150 sièges du parlement, les 30 autres étant désignés selon un mode uninominal nécessitant un possible second tour qui ne sera pas organisé avant fin novembre.

La Géorgie, qui aspire à rejoindre l'Otan et l'UE, a pris un tournant clairement pro-occidental depuis l'arrivée au pouvoir de Mikheïl Saakachvili en 2003 après la révolution pacifique des Roses.

Accusé d'abus de pouvoir, M. Saakachvili a du quitter le pays en 2013 après avoir perdu la présidence et vit depuis en exil. Le Rêve géorgien est lui solidement accroché au pouvoir depuis 2012 mais sa popularité chute, sur fond d'économie au ralenti et d'accusations de corruption visant le milliardaire Bidzina Ivanichvili.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.