La diplomatie chinoise à Aden pour soutenir le gouvernement yéménite

La délégation chinoise, présidée par Chu Ch'ing, l'ambassadeur chinois par intérim au Yémen, a rencontré le Premier ministre, Maeen Abdel Malik Saeed (Photo, @Yémen_PM).
La délégation chinoise, présidée par Chu Ch'ing, l'ambassadeur chinois par intérim au Yémen, a rencontré le Premier ministre, Maeen Abdel Malik Saeed (Photo, @Yémen_PM).
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

La diplomatie chinoise à Aden pour soutenir le gouvernement yéménite

  • Les médiateurs omanais se rendent à Sanaa, occupée par les Houthis, pour demander le renouvellement de la trêve des Nations unies
  • De nombreux pays hésitent à transférer leurs ambassades de Riyad à Aden ou à y construire des consulats, malgré les appels du gouvernement yéménite et le calme relatif de la ville

AL-MUKALLÂ: Un groupe de diplomates chinois sont arrivés dans la ville d'Aden, dans le sud du Yémen, pour la première fois en huit ans, la dernière d'une série de visites étrangères dans la capitale temporaire du pays et siège du gouvernement reconnu par la communauté internationale.

La délégation chinoise, présidée par Chu Ch'ing, l'ambassadeur chinois par intérim au Yémen, a rencontré le Premier ministre, Maeen Abdel Malik Saeed, et d'autres responsables gouvernementaux, et a également visité le consulat chinois à Aden.

Saeed et les diplomates chinois ont discuté du rejet des efforts de paix par les Houthis et du soutien de la Chine aux Yéménites et au gouvernement par le biais de l'aide humanitaire, a rapporté l'agence de presse officielle du Yémen.

Le Premier ministre yéménite a décrit la Chine comme le «premier partenaire commercial» de son pays et a exhorté Pékin à poursuivre ses projets à Aden, notamment la construction d'un quai maritime pour le port, qui a été interrompue pendant la guerre.

L'ambassade de Chine au Yémen a indiqué sur Twitter que la délégation chinoise avait visité le nouveau bâtiment du ministère des Affaires étrangères, rencontré le Premier ministre, signé un accord visant à fournir des voitures et des fournitures sanitaires aux autorités locales et visité un monument commémoratif à Aden en l'honneur d'un marin chinois.

Selon les autorités yéménites, cette visite fait suite aux entretiens que le président chinois, Xi Jinping, a tenus à Riyad avec le président du Conseil présidentiel du Yémen, Rachad Mohammed al-Alimi, début décembre.

Au cours des entretiens, Xi s'est engagé à augmenter l'aide chinoise au pays ravagé par le conflit.

La délégation chinoise est la dernière visite de haut niveau au Yémen. Il y a deux semaines, un groupe d'ambassadeurs européens dans le pays s'est rendu à Aden et à Taïz, où ils ont exprimé leur soutien au gouvernement yéménite et se sont entretenus avec les autorités locales.

De nombreux pays hésitent encore à transférer leurs ambassades de Riyad à Aden ou à y construire des consulats, malgré les appels du gouvernement yéménite et le calme relatif de la ville.

Des médiateurs omanais se trouvent quant à eux à Sanaa, ville sous le contrôle des Houthis, pour faire pression en faveur d'un désamorçage du conflit et du renouvellement du cessez-le-feu négocié par les Nations unies. Cette visite fait suite à la menace de la milice de reprendre les hostilités.

Les médias affiliés aux Houthis ont déclaré que la délégation omanaise était arrivée dans la ville lundi pour rencontrer les chefs des milices afin de discuter de questions telles que le paiement des salaires des employés de la fonction publique et la levée du blocus.

Oman est intervenu après que l'envoyé des Nations unies, Hans Grundberg, et d'autres médiateurs étrangers ont échoué à convaincre les Houthis de renouveler le cessez-le-feu, d'ouvrir les routes à Taïz et de cesser de prendre pour cible les infrastructures pétrolières contrôlées par le gouvernement.

Cette visite fait suite à la menace du Conseil politique suprême de la milice de lancer des opérations militaires de grande envergure visant à mettre fin au statu quo créé par la trêve négociée par les Nations unies.

«Le statut de ni paix ni guerre est inacceptable et ne durera pas longtemps, et les forces militaires sont en pleine préparation», a averti le Conseil, selon les médias houthis.

Face au ressentiment croissant de la population et aux appels au paiement des salaires et à l'amélioration d'autres services, les Houthis ont lancé des drones équipés d'explosifs sur des terminaux pétroliers dans les régions d’Hadramaout et de Chabwa contrôlées par le gouvernement, afin de forcer ce dernier à partager les revenus pétroliers et à payer les fonctionnaires publics dans les zones qu'ils contrôlent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".