Des démineurs découvrent deux champs de mines dans la province occidentale de Hodeïda, au Yémen

Un spécialiste du déminage des forces progouvernementales nettoie les mines terrestres qui auraient été posées par les forces rebelles houthies dans une zone à la périphérie de la ville de Bayhan, dans le gouvernorat de Chabwa, au nord du Yémen, le 19 janvier 2022. (AFP)
Un spécialiste du déminage des forces progouvernementales nettoie les mines terrestres qui auraient été posées par les forces rebelles houthies dans une zone à la périphérie de la ville de Bayhan, dans le gouvernorat de Chabwa, au nord du Yémen, le 19 janvier 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Des démineurs découvrent deux champs de mines dans la province occidentale de Hodeïda, au Yémen

  • Depuis que les Houthis ont commencé leur opération militaire fin 2014, on estime qu’ils ont placé plus d’un million de mines terrestres à travers le Yémen
  • Un avocat de Sanaa a déclaré dimanche à Arab News qu’un tribunal dirigé par les Houthis avait condamné seize personnes à mort et treize autres à la prison pour espionnage

AL-MOUKALLA: Les démineurs de la province yéménite occidentale de Hodeïda ont découvert deux champs de mines installés par les Houthis soutenus par l’Iran après qu’au moins trois personnes ont été tuées par des explosions de mines terrestres en sortant de chez elles.

Le projet saoudien de déminage, ou Masam, déclare que ses démineurs au Yémen avaient découvert un nouveau champ de mines terrestres dans une ferme abandonnée de la région de Khokha, à Hodeïda, après avoir recueilli les conseils des agriculteurs locaux.

Deux équipes de déminage ont été envoyées à la ferme pour neutraliser les mines terrestres. Le projet saoudien a mis en garde les habitants, les avertissant qu’il était dangereux de s’approcher des bombes non explosées ou des régions concernées.

 

Contexte

Des fermes, des résidences, des écoles, des ports et d’autres territoires de la province de Hodeïda ont été recouverts de mines terrestres principalement en 2017 et 2018, lorsque les Houthis ont posé des mines en masse afin de contrecarrer une opération militaire majeure du gouvernement yéménite.

Le long de la côte ouest du pays, les forces conjointes du gouvernement ont également révélé la découverte d’un autre champ de mines au sein du district de Hays, dans la province de Hodeïda, peu de temps après qu’une mine terrestre a tué trois individus et blessé une personne de leur famille.

Les forces yéménites ont déclaré dans un communiqué que des démineurs des brigades de Tihama avaient trouvé le nouveau champ de mines après avoir fouillé la zone où l’explosion s’était produite.

Depuis que les Houthis ont commencé leur opération militaire, à la fin de l’année 2014, on estime qu’ils ont placé plus d’un million de mines terrestres à travers le Yémen.

Des fermes, des résidences, des écoles, des ports et d’autres territoires de la province de Hodeïda ont été recouverts de mines terrestres principalement en 2017 et 2018, lorsque les Houthis ont posé des mines en masse pour contrecarrer une opération militaire majeure du gouvernement yéménite.

Après la libération d’une vaste étendue de terre à Hodeïda, les mines terrestres répandues et non cartographiées ont tué des centaines d’individus. Elles ont en outre empêché de nombreuses personnes de se rendre dans leurs fermes et sur leur lieu de travail ou de rentrer chez elles.

En réponse au nombre croissant de victimes, le programme saoudien et les autorités locales ont demandé aux personnes déplacées de ne pas rentrer chez elles tant que les démineurs n’auraient pas confirmé leur sécurité.

Par ailleurs, Osama al-Gosaibi, directeur du projet Masam, affirme que, depuis le lancement de leurs opérations dans le pays, en juin 2018, ses équipes avaient retiré 377 608 mines, munitions non explosées et engins explosifs sur un total de 41 931 252 mètres carrés de sol yéménite.

Entre-temps, des militants, des responsables et des membres du public yéménites ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour critiquer les condamnations à mort prononcées par les Houthis à l’encontre de seize personnes à Sanaa et pour demander à la communauté internationale d’intervenir pour épargner ces civils et bien d’autres personnes emprisonnées par la milice.

Un avocat de Sanaa a déclaré dimanche à Arab News qu’un tribunal dirigé par les Houthis avait condamné seize personnes à mort et treize autres à la prison pour espionnage au profit de la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen et des opposants à la milice.

Mouammar al-Eryani, ministre yéménite de l’Information, compare le traitement répressif des dissidents par les Houthis à celui du régime iranien et il appelle à engager des poursuites judiciaires contre vingt-neuf personnes, toutes originaires de Saada, le cœur du mouvement houthi. Il dénonce les «liquidations massives» des Yéménites qui s’opposent au régime des Houthis.

«Ces condamnations à mort rappellent les pratiques du régime des mollahs à Téhéran, qui poursuit sa campagne de répression et d’abus en exécutant de jeunes Iraniens», écrit le ministre sur Twitter.

Hayel al-Bakaly, un journaliste yéménite, accuse les Houthis d’inventer des accusations de terrorisme et d’espionnage, entre autres, pour éliminer les opposants politiques.

«La milice houthie utilise le terrorisme contre ses adversaires et elle possède une liste d’accusations pour condamner toute personne qu’elle n’aime pas», insiste M. Al-Bakaly.

D’autres Yéménites demandent pourquoi les organisations internationales de défense des droits gardent le silence sur la persécution des civils par les Houthis ainsi que sur les violations des droits de l’homme dans leurs camps de prisonniers.

«Ces organisations sont complices des atrocités commises par les Houthis en raison de leur silence répugnant», affirme Fahad al-Khelefi, un homme politique qui fait partie du Conseil de transition du Sud.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Au Liban, la plupart des sites militaires du Hezbollah ont été cédés à l'armée dans le sud du pays

L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
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  • « Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.
  • Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

BEYROUTH : Selon une source proche du mouvement pro-iranien, l'AFP a appris samedi que la plupart des sites militaires du Hezbollah dans le sud du Liban avaient été placés sous le contrôle de l'armée libanaise.

« Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.

Dimanche, une émissaire américaine en visite à Beyrouth a exhorté les autorités libanaises à accélérer le désarmement du Hezbollah.

« Nous continuons d'exhorter le gouvernement à aller jusqu'au bout pour mettre fin aux hostilités, ce qui inclut le désarmement du Hezbollah et de toutes les milices », a déclaré Morgan Ortagus sur la chaîne locale LBCI. 

Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

« Nous allons bientôt élaborer une stratégie de défense nationale dans ce cadre », a-t-il ajouté.

Le Hezbollah est le seul groupe libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la « résistance » contre Israël.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2006 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée. La guerre a fait plus de 4 000 morts.

Israël, qui a maintenu sa présence militaire au Liban dans cinq points « stratégiques » le long de la frontière, continue de mener régulièrement des frappes au Liban, disant viser des infrastructures et des membres du Hezbollah.


Gaza : une délégation du Hamas est attendue au Caire samedi pour discuter d'une trêve

Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
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  • « Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
  • « Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

LE CAIRE : Une délégation du Hamas est attendue samedi au Caire pour des discussions avec les médiateurs égyptiens en vue d'une nouvelle trêve dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste palestinien.

« Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre et à l'agression, et garantissant le retrait complet des forces d'occupation de la bande de Gaza », a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, en référence à Israël.

Selon lui, le Hamas n'a reçu aucune nouvelle offre de trêve, malgré des informations de médias israéliens rapportant que l'Égypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

« Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

La délégation est conduite par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du Hamas, a-t-il précisé.

Selon le Times of Israel, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de 16 otages, huit vivants et huit morts, en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.


Reconnaissance de l'État palestinien : de nombreuses conditions à réunir pour que la France agisse

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
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  • - Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 
  • Il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

PARIS : Toute reconnaissance de l'État palestinien par la France ne contribuera à mettre la solution des deux États avec Israël sur les rails que si elle réunit une myriade de conditions qui semblent pour le moment inatteignables.

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique ». Les obstacles sont de taille.

- Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 

L'an passé, il avait déclaré que la reconnaissance d'un État palestinien n'était pas un tabou, à condition que ce geste symbolique soit « utile ».

Mercredi, il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

La conférence pour les deux États, prévue en juin à New York sous l'égide de la France et de l'Arabie saoudite, doit être « un tournant », a-t-il dit. 

Des frontières à définir 

« Les attributs juridico-politiques de l'État palestinien en question n'existent pas aujourd'hui. C'est une pure fiction diplomatique », souligne néanmoins David Khalfa, de la Fondation Jean-Jaurès à Paris.

« Pour qu'un État palestinien soit viable, il faut une continuité territoriale entre Gaza et la Cisjordanie », note Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris. Or, « on ne voit pas aujourd'hui le gouvernement israélien accepter d'entamer un processus de décolonisation, de mettre un terme à l'occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et de demander aux 700 ou 800 000 colons israéliens de quitter ces territoires occupés », dit-il. 

Une autre question épineuse est celle du désarmement du Hamas, qui a perpétré les attentats sanglants du 7 octobre 2023 en Israël et provoqué les représailles meurtrières de l'armée israélienne à Gaza.

Israël a fait de l'éradication du groupe sa priorité. 

Démilitarisation du Hamas et exfiltration

Quoiqu'affaibli, le groupe « a réussi à recruter des milliers de jeunes miliciens » et dispose encore d'un arsenal lui permettant de « mener des actions de guérilla contre les soldats israéliens et de réprimer dans le sang les leaders de la contestation anti-Hamas à Gaza », observe-t-il.

S'agissant de l'exfiltration de certains cadres du Hamas, la question est complexe à explorer avec ceux qui parlent au Hamas, reconnaît-on à Paris. Comment les exfiltrer et vers quelle destination, en plus du Qatar et de la Turquie ? Des interrogations  qui restent sans réponse actuellement. 

Revitaliser l'Autorité Palestinienne

« Les Israéliens doivent être convaincus que le Hamas va être désarmé, qu'il est exclu de la gouvernance de Gaza et que l'Autorité palestinienne va réellement se réformer », a expliqué à l'AFP une source diplomatique française.

Cela passe par le renforcement de la légitimité de l'Autorité palestinienne, alors que la popularité du Hamas augmente au sein de la population. 

Normalisation avec Israël

Selon Hasni Abidi, enseignant au Global Studies Institute de l'Université de Genève, il faut un changement de personnel politique en son sein pour qu'une Autorité palestinienne revitalisée soit en mesure d'assurer une gouvernance crédible dans la bande de Gaza. Or, ses dirigeants ne manifestent aucun désir de passer la main, ce qui permet à Israël d'entretenir l'idée qu'ils n'ont pas d'interlocuteur crédible.

La source diplomatique rappelle que la normalisation est un processus et pas un acte isolé. Elle souligne que ce processus peut se faire progressivement et que d'autres pays peuvent participer. Cependant, la France est réaliste et ne s'attend pas à un règlement immédiat du conflit israélo-palestinien.