AL-MUKALLÂ: Un groupe yéménite de défense des droits de l'homme et des proches ont accusé les Houthis, soutenus par l'Iran, d'avoir torturé et tué un prisonnier de guerre, puis d'avoir dissimulé sa mort à sa famille pendant des années.
Le Réseau yéménite pour les droits et libertés a déclaré qu'Omar Ahmed al-Samae, un combattant du gouvernement yéménite capturé dans un champ de bataille dans la province de Saada en 2018, a été impitoyablement torturé avant d'être assassiné. Le groupe de miliciens a ensuite dit à sa famille qu'il était détenu en prison.
Mais lorsque ses parents se sont rendus de la ville de Taïz à Sanaa pour voir leur fils, les Houthis les ont escortés jusqu'à la morgue de l'hôpital modèle 48 et leur ont montré son corps. C'est alors que les parents ont repéré des signes évidents de torture.
Un rapport médical a montré qu'Al-Samae était décédé le 16 novembre 2020. Cependant, les Houthis ont continué à demander de l'argent à sa famille pour leur faire croire qu'il était toujours en vie, a affirmé le Réseau de défense des droits.
Dans un communiqué, le réseau a déclaré: «Pendant ce temps, le directeur de la prison des Houthis a demandé à plusieurs reprises à la famille de la victime des dépenses pour leur fils Omar, alors qu'Omar était mort il y a deux ans des suites de la torture par chocs électriques.»
Les responsables de l'organisation yéménite ont demandé la création d'une commission internationale chargée d'enquêter sur les rapports faisant état d'abus et de décès parmi les détenus appréhendés par les houthis.
Le groupe de défense des droits a récemment affirmé que depuis la fin de 2014, les Houthis avaient exécuté 147 détenus dans des centres de détention, tandis que 282 autres étaient morts en prison à la suite de négligences. Par ailleurs, 98 autres détenus seraient morts quelques jours après avoir été libérés par les Houthis.
Pendant ce temps, Reporters sans frontières (RSF) a averti que trois journalistes yéménites emprisonnés par les Houthis pourraient bientôt mourir après avoir été placés à l'isolement et torturés pendant des semaines.
Le groupe de défense de la liberté d'information a déclaré que le trio, qui fait partie des quatre journalistes condamnés à mort par un tribunal dirigé par les Houthis il y a deux ans, avait été séparé des autres prisonniers et battu, et il a exhorté les médiateurs internationaux à contribuer à leur libération.
Jonathan Dagher, responsable du bureau de RSF au Moyen-Orient, a accusé les Houthis d'utiliser les reporters comme otages pour faire pression dans les négociations.
«Les Houthis exécutent lentement leur sentence de mort en torturant ces journalistes.
«Nous demandons à l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, de faire tout son possible afin d’obtenir leur libération immédiate, et nous demandons aux Houthis de donner suite à leur propre proposition de permettre aux représentants de l'ONU de rendre visite à ces otages et d'autoriser de toute urgence une équipe médicale à venir les examiner.»
Par ailleurs, dans la province septentrionale de Hajjah, un drone chargé d'explosifs a frappé lundi une école du district de Hairan, tuant un enfant et en blessant trois autres.
Muammar al-Eryani, ministre yéménite de l'Information, a accusé les Houthis d'attaquer intentionnellement des institutions civiles, car l'école ne se situe pas à proximité d'un poste militaire ou d'un champ de bataille.
Il a soutenu que l'attaque réaffirmait le «mépris de la milice houthie pour les appels et les efforts en faveur du calme et de la paix».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com