Les Palestiniens annoncent la reprise de leur coordination avec Israël

La colonie israélienne Shimaa au sud de la ville d'Hébron en Cisjordanie occupée. (AFP)
La colonie israélienne Shimaa au sud de la ville d'Hébron en Cisjordanie occupée. (AFP)
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Publié le Mardi 17 novembre 2020

Les Palestiniens annoncent la reprise de leur coordination avec Israël

  • « A l'aune des contacts à l'international de Mahmoud Abbas (...) et compte tenu des engagements écrits et verbaux que nous avons reçus des Israéliens, nous allons reprendre les relations là où elles étaient avant le 19 mai 2020 »
  • Cette décision avait eu des impacts sur la coordination pour les transferts de patients palestiniens gravement blessés ou malades vers des hôpitaux israéliens

RAMALLAH : L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a annoncé mardi soir la reprise de sa coordination avec Israël, officiellement à l'arrêt depuis mai dernier, une mesure qui devrait faciliter le quotidien de Palestiniens.  

« A l'aune des contacts à l'international de Mahmoud Abbas (...) et compte tenu des engagements écrits et verbaux que nous avons reçus des Israéliens, nous allons reprendre les relations là où elles étaient avant le 19 mai 2020 », date de l'annonce de l'arrêt de la coordination sécuritaire, a déclaré le ministre des Affaires civiles, Hussein al-Cheikh.

Mahmoud Abbas avait justifié l'arrêt de la coordination sécuritaire pour protester contre le projet israélien, aujourd'hui suspendu, d'annexion de pans de la Cisjordanie, territoire occupé par l'armée israélienne depuis 1967.

Cette décision avait eu des impacts sur la coordination pour les transferts de patients palestiniens gravement blessés ou malades vers des hôpitaux israéliens.

En arrêtant sa coordination avec Israël, l'Autorité palestinienne avait aussi arrêté de recevoir les transferts de taxes, notamment douanières, perçues par Israël pour le compte de cette institution.

Privée de ces revenus, l'Autorité palestinienne avait dû amputer le salaire de ses fonctionnaires et ce, à une période où l'économie palestinienne tourne au ralenti en raison de la pandémie de Covid-19.

Dans un entretien par visioconférence avec des journalistes à Washington, le Premier ministre Mohammed Shtayyeh a confirmé que le camp palestinien reprenait « contact avec les Israéliens sur des questions financières, sanitaires et politiques ». 

Au revoir Trump, bonjour Biden

Cette annonce intervient à la veille de l'arrivée en Israël du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, dont l'administration avait entretenu des relations houleuses avec les Palestiniens.

Après la reconnaissance de la ville disputée de Jérusalem comme capitale d'Israël par le président Donald Trump, les Palestiniens avaient coupé les ponts avec Washington. 

Les Palestiniens, dont le négociateur en chef Saëb Erakat est décédé la semaine dernière du Covid-19, ont salué la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle américaine.

Et le président Abbas avait déclaré avoir « hâte de travailler » avec l'équipe Biden pour « améliorer » les relations américano-palestiniennes et garantir « la justice et la dignité » des Palestiniens.

Les Palestiniens avaient maintenu le gel de leur coordination avec Israël lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé suspendre son projet d'annexion de pans de la Cisjordanie.

Le chef du gouvernement israélien avait fait cette déclaration à la suite de l'annonce de la normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis, depuis rejoints par Bahreïn et le Soudan.

Les Palestiniens avaient alors crié à la « trahison », estimant que la normalisation des relations entre Israël et le monde arabe n'était envisageable qu'au terme d'un accord de paix israélo-palestinien.

Pourparlers

Les derniers pourparlers directs entre les deux camps ont échoué en 2014. 

Les Israéliens ont proposé ces derniers mois de discuter avec les Palestiniens sur la base du plan Trump qui prévoit non seulement de faire de Jérusalem la capitale d'Israël mais aussi d'annexer près de 30% de la Cisjordanie à l'Etat hébreu.

Selon M. Shtayyeh, les Palestiniens ont récemment présenté trois options à Israël: des négociations sous l'égide du Quartet (ONU, UE, Russie, Etats-Unis), le retour aux négociations à partir de là où elles s'étaient arrêtées en 2014 ou la reprise des engagements déjà signés.

« Il semble qu'Israël a choisi cette troisième option », a dit mardi soir M. Shtayyeh, en référence à la reprise de la coordination entre les deux camps avant l'arrivée prévue en janvier de Joe Biden à la Maison Blanche.

Benjamin Netanyahu et Joe Biden se sont entretenus mardi et ont convenu de se rencontrer « sous peu », ont indiqué à Jérusalem les services du Premier ministre israélien sans plus de précision.  

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en Cisjordanie et les islamistes du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza avaient, eux, amorcé des pourparlers afin d'unir leur voix contre le plan Trump et la normalisation des relations entre Israël et des pays arabes.

La reprise de la coordination entre Israël et l'Autorité palestinienne est « un coup de poignard » à ces pourparlers intra palestiniens, a réagi mardi le Hamas, affirmant que Joe Biden « n'allait pas » mettre fin à « l'occupation » israélienne.  

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".