Corruption présumée: L'eurodéputée Eva Kaili reste écrouée, clame son innocence

Une vice-présidente du Parlement européen, l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, a été inculpée de corruption et placée en détention provisoire le 11 décembre 2022 après que des enquêteurs belges ont découvert des "sacs d'argent" à son domicile. (AFP).
Une vice-présidente du Parlement européen, l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, a été inculpée de corruption et placée en détention provisoire le 11 décembre 2022 après que des enquêteurs belges ont découvert des "sacs d'argent" à son domicile. (AFP).
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Publié le Jeudi 15 décembre 2022

Corruption présumée: L'eurodéputée Eva Kaili reste écrouée, clame son innocence

  • Déchue de son poste de vice-présidente du Parlement européen, Mme Kaili a clamé son innocence par la voix d'un de ses avocats à Athènes
  • Des sacs remplis de billets d'une valeur de 150 000 euros ont été découverts dans son appartement à Bruxelles, selon une source judiciaire belge

BRUXELLES: L'eurodéputée grecque Eva Kaili, mise en cause dans un retentissant scandale de corruption présumée impliquant le Qatar et qui clame son innocence, est restée en détention mercredi après le report de sa comparution devant la justice au 22 décembre.

Déchue de son poste de vice-présidente du Parlement européen, Mme Kaili a clamé son innocence par la voix d'un de ses avocats à Athènes, assurant ignorer l'existence des sacs de billets de banque retrouvés à son domicile bruxellois par les enquêteurs.

Interpellée vendredi dans la capitale belge, l'élue âgée de 44 ans est soupçonnée d'avoir été payée par le Qatar pour défendre les intérêts de cet émirat qui accueille actuellement le Mondial de football.

Trois autres suspects écroués depuis dimanche dans ce "dossier de corruption, blanchiment d’argent et organisation criminelle au sein du Parlement européen" ont comparu mercredi devant la chambre du conseil du Tribunal de première instance de Bruxelles.

Francesco Giorgi, le compagnon d'Eva Kaili, a été maintenu en détention préventive, de même que l'ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri, a annoncé le parquet fédéral.

Le troisième homme, Niccolo Figa-Talamanca, responsable de l'ONG "No Peace Without Justice", devait être libéré moyennant le port d'un bracelet électronique.

"L'affaire a été disjointe" pour Mme Kaili, qui n'a pu être présente au tribunal mercredi en raison d'un mouvement de grève en prison, a expliqué son avocat bruxellois, André Risopoulos. Sa comparution devant la chambre du conseil a été reportée au 22 décembre.

Son autre avocat à Athènes, Michalis Dimitrakopoulos, a déclaré dans un entretien avec l'AFP qu'elle était "innocente".

Eva Kaili n'a "aucun rapport avec l'argent retrouvé à son domicile (...), elle ne connaissait pas l'existence de cet argent", a-t-il assuré.

Des sacs remplis de billets d'une valeur de 150 000 euros ont été découverts dans son appartement à Bruxelles, selon une source judiciaire belge.

Le juriste, qui a dit s'être entretenu à plusieurs reprises au téléphone avec sa cliente en détention, a souligné que "seul son compagnon", avec qui elle vivait, pouvait fournir "des réponses sur l'existence de cet argent".

Le père de la responsable politique a pour sa part été surpris avec une valise contenant 750 000 euros en liquide.

Enfin, 600 000 euros ont été saisis au domicile de Pier-Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé socialiste italien désormais à la tête d'une ONG dans la capitale belge.

Onde de choc en Grèce

Le Qatar a fermement démenti les accusations, mais une source judiciaire en Belgique a confirmé que ce pays était bien soupçonné par les enquêteurs belges.

S'exprimant pour la première fois sur ce scandale qui a mis tout son pays en émoi, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a jugé que cette affaire portait "atteinte (...) à la démocratie au moment où le populisme prévaut".

"J'espère que cette affaire sera rapidement résolue (...) car elle porte atteinte au prestige de l'Europe", a-t-il également indiqué, devant des représentants de la communauté grecque à Bruxelles.

Le Parlement européen a déchu mardi l'élue grecque de sa fonction de vice-présidente.

Cette sanction pour "faute grave" a été approuvée à la quasi-unanimité des eurodéputés présents à Strasbourg, soit 625 votes favorables sur 628 exprimés.

Eva Kaili, membre du Parlement européen depuis 2014 après avoir été députée du Parlement grec (Vouli) entre 2007 et 2012, occupait depuis onze mois seulement l'une des 14 vice-présidences du Parlement.

Selon des sources au sein du parti socialiste grec (Pasok-Kinal), la direction de cette formation politique, déjà ébranlée dans son histoire par des affaires de corruption, fait aussi pression sur Eva Kaili pour qu'elle renonce à son siège de députée européenne.

Le dirigeant du Pasok-Kinal, également eurodéputé, Nikos Androulakis a proposé mardi devant l'assemblée plénière du Parlement européen la création d'"un organe spécial chargé d'examiner les actifs des députés européens et la manière dont ils ont été acquis".

Cette affaire a parallèlement provoqué une onde de choc en Grèce, gangrénée par les affaires de corruption, suscitant le ras-le-bol de la population.

De nombreux Grecs ont exprimé leur honte de voir cette ancienne présentatrice de la télévision impliquée dans un tel scandale.

Dès lundi, l'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d'argent avait gelé tous les avoirs de la députée européenne et de ses proches.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.