A Gaza, un incendie meurtrier révèle les faibles moyens des pompiers

A la mi-novembre, un réservoir d'essence s'embrase subitement dans une résidence de trois étages à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. (AFP)
A la mi-novembre, un réservoir d'essence s'embrase subitement dans une résidence de trois étages à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. (AFP)
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Publié le Samedi 10 décembre 2022

A Gaza, un incendie meurtrier révèle les faibles moyens des pompiers

  • A Gaza, la protection civile dit compter sur une vingtaine de camions en état de marche, mais un seul est doté d'une grue, ce qui pose problème
  • «Nous sommes un peuple vivant sous blocus, toujours exposé aux catastrophes et pour qui le matériel de secours n'est pas autorisé»

GAZA: "Si nous avions du matériel et des grues, le feu aurait été maîtrisé" et des vies auraient été sauvées, se désespère Alaa Habboub, témoin d'un récent incendie, fatal à 21 de ses voisins, illustration du piètre état des services de secours à Gaza.

A la mi-novembre, un réservoir d'essence s'embrase subitement dans une résidence de trois étages à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.

Une foule se rassemble devant la maison, d'épaisses volutes de fumée s'échappent du bâtiment, des cris proviennent de l'intérieur et les pompiers accourent mais peinent à maîtriser le feu.

"Nous sommes un peuple vivant sous blocus, toujours exposé aux catastrophes et pour qui le matériel de secours n'est pas autorisé", peste le jeune Alaa, 21 ans.

Depuis la prise du pouvoir en 2007 par les islamistes du Hamas, Israël a imposé un siège à ce microterritoire palestinien de 2,3 millions d'habitants, et restreint l'entrée de matériel dit à "double usage", c'est-à-dire pouvant, à ses yeux, servir à des fins militaires.

Si les voitures normales peuvent être importées dans ce territoire, ce n'est pas le cas des camions de pompiers et des grues, indique à l'AFP l'ONG israélienne Gisha, spécialisée dans l'étude de la liste de ce matériel dit "à double usage".

Interrogés par l'AFP, des responsables israéliens confirment que les camions de pompiers sont considérés comme du matériel à "double usage" mais soulignent qu'Israël avait par exemple donné son feu vert à l'entrée, via l'Egypte, en 2019 d'un camion de pompiers donné par le Qatar.

A Gaza, la protection civile dit compter sur une vingtaine de camions en état de marche, mais un seul est doté d'une grue, ce qui pose problème dans un territoire densément peuplé, où les constructions sont de plus en plus verticales.

A part le don du Qatar, ces engins ont été importés avant l'imposition du blocus israélien.

"Nous avons une pénurie d'équipements. Notre meilleur modèle de véhicule a été fabriqué en 1994, tous sont vieux et usés. Or de meilleurs équipements permettraient de sauver des vies", explique à l'AFP le chef de la Défense civile dans l'enclave, le général de division Zuhair Shaheen.

"L'occupation (nom donné par des Palestiniens à Israël, NDLR) utilise le prétexte du +double usage+ de ces équipements. Mais je vous assure qu'il n'y a pas d'utilisation à des fins militaires (par des factions armées). Nous sommes un organisme de service humanitaire pour protéger et sauver la vie des citoyens", ajoute-t-il.

Soutien en Israël 

Après la tragédie de Jabalia, M. Shaheen a obtenu un soutien pour le moins inattendu. Dans un éditorial, le grand quotidien israélien Haaretz a appelé le gouvernement "à prendre des mesures pour améliorer les services anti-incendies de Gaza".

"Ces services ont urgemment besoin d'oxygène, de pieds de biche, de combinaisons pour les pompiers. Israël doit envoyer ces équipements et autoriser le transfert d'autres matériaux, afin de sauver les services d'incendie et de secours de Gaza", a ajouté le quotidien.

Pendant la guerre qui a opposé le Hamas à Israël en mai 2021, les secouristes de la défense civile avaient extrait des cadavres des gravats, notamment sur la rue al-Wahda, lourdement bombardée dans le centre-ville de Gaza.

"Malheureusement, nous avons extrait des martyrs (morts, ndlr) des décombres, qui auraient pu être extraits blessés", a déploré Mahmoud Basal, un responsable de la protection civile, invoquant "le manque d'équipement pour détecter (les personnes) sous les décombres et l'absence de capacités" pour les secourir.

"Si nous avions eu plus d'outils, nous aurions sauvé davantage de civils", abonde M. Shaheen.

Abdul Karim Al-Dabbah, un fermier palestinien de 67 ans a vu à plusieurs reprises des avions bombardiers d'eau israéliens éteindre des incendies dans les champs frontaliers du mur séparant Gaza d'Israël.

"Pourquoi ils (les Israéliens) n'aident pas la défense civile dans les opérations de sauvetage pour protéger des civils?", s'interroge-t-il, mettant le doigt sur les dessous géopolitiques de l'affaire.

Jabalia est situé à moins d'une dizaine de km du point de passage sécurisé d'Erez, mais Israël ne dispose d'aucune coordination officielle avec le Hamas, mouvement considéré terroriste par l'Etat hébreu.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.