PARIS: La France a fait part à Ankara de sa "vive préoccupation" à propos des frappes turques en Syrie et en Irak qui "menacent les progrès" réalisés contre le groupe Etat islamique, selon un communiqué du ministère des Armées diffusé mercredi.
La Turquie a effectué le 20 novembre une série de raids aériens dans le nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes membres de groupes qu'elle qualifie de "terroristes". Et son président Recep Tayyip Erdogan a réitéré la semaine dernière son intention d'ordonner, "le moment venu", une offensive terrestre.
Ces frappes "conduisent à une escalade des tensions qui menace la stabilité de la région et les progrès réalisés depuis plusieurs années par la coalition internationale dans la lutte contre Daech (le groupe Etat islamique, ndlr)", emmenée par les Etats-Unis et dont fait partie la France, a souligné le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, dans un entretien téléphonique mardi avec son homologue turc, Hulusi Akar.
Il a prévenu qu'une intervention "risquait de mettre en danger la sécurité des personnels de la coalition opérant dans le nord-est syrien et de favoriser l'évasion de combattants de l'Etat islamique".
Une opération terrestre de la Turquie en Syrie risquerait de "compromettre" les acquis de la guerre contre le groupe Etat islamique (EI) dans ce pays, avait déjà estimé mardi le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, appelant Ankara à la retenue.
La Turquie a procédé à ces raids après un attentat qui a fait six morts et des dizaines de blessés à Istanbul le 13 novembre, accusant les Kurdes de l'avoir commandité, ce qu'ils ont démenti.