Israël: L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri doit être expulsé dimanche en France

Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, accorde un entretien à l'AFP dans la ville cisjordanienne de Ramallah (Photo, AFP).
Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, accorde un entretien à l'AFP dans la ville cisjordanienne de Ramallah (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

Israël: L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri doit être expulsé dimanche en France

  • Les avocats de Hamouri avaient demandé à la Cour suprême israélienne de se pencher sur la révocation de son statut de résident de Jérusalem
  • Sa détention avait été prolongée une première fois en juin, puis à nouveau en septembre, par la justice militaire israélienne

JÉRUSALEM: L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, détenu sans accusation formelle dans une prison israélienne depuis le mois de mars dernier, doit être expulsé dimanche prochain en France, ont annoncé mercredi sa famille et un groupe de soutien.

"Le défenseur des droits de l'homme franco-palestinien Salah Hamouri, détenu dans le cadre d'une détention administrative arbitraire, vient de recevoir, ce 30 novembre, une notification selon laquelle il sera déporté de force dimanche le 4 décembre en France", a indiqué le groupe de soutien à l'AFP, une information confirmée par sa famille, une source diplomatique et les autorités palestiniennes.

M. Hamouri, âgé de 37 ans, avait été condamné en mars à trois mois de détention administrative, une mesure controversée permettant à Israël d'incarcérer des suspects sans accusation formelle.

Sa détention avait été prolongée une première fois en juin, puis à nouveau en septembre, par la justice militaire israélienne, qui le considère comme un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Mais le Franco-Palestinien nie appartenir à cette organisation marxiste, considérée comme "terroriste" par l'Etat hébreu et l'Union européenne.

"Ils (les avocats, ndlr) ont été notifiés à l'oral qu'il serait expulsé dimanche. C'est désespérant, ahurissant", a déclaré son épouse, Elsa Lefort. "Salah est expulsé de chez lui, ce qui nous rend tristes. On voulait vivre ensemble à Jérusalem, avec nos enfants, là où Salah est né. Vivre ensemble, c'est quelque chose qu'on n'a pas eu depuis qu'ils sont nés", a-t-elle ajouté.

Né à Jérusalem-Est, la partie de la ville sainte annexée et occupée par l'Etat hébreu, Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d'un simple permis de résidence, révoqué l'an dernier par les autorités israéliennes. La diplomatie française avait demandé en vain à Israël à ce que Salah Hamouri soit libéré et puisse vivre à Jérusalem.

Saga politico-judiciaire

Les avocats de M. Hamouri avaient demandé à la Cour suprême israélienne de se pencher sur la révocation de son statut de résident de Jérusalem. Une audience était d'ailleurs prévue début 2023. D'ici là, ses avocats s'attendaient à ce que sa détention administrative, qui arrivait à échéance dimanche, soit renouvelée.

Or le ministère de l'Intérieur a notifié cette semaine les avocats de M. Hamouri de son intention de revoir la décision de lui retirer sa résidence de Jérusalem, a indiqué son avocate, Lea Tsemel. Et comme une nouvelle décision était attendue, l'audience à la Cour suprême avait été annulée, a-t-elle ajouté.

Mais au final, le ministère de l'Intérieur "lui a dit aujourd'hui qu'il sera placé dimanche dans un avion pour la France", en sachant qu'il pouvait toujours attendre en France, pays dont il a la nationalité par sa mère, une éventuelle nouvelle audience, a ajouté Mme Tsemel, dénonçant une "procédure très étrange". Il n'a pas été possible mercredi soir de joindre le ministère israélien de l'Intérieur pour commenter cette affaire.

M. Hamouri avait été emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 pour participation à la tentative d'assassinat d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'Israël et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shass, avant d'être libéré en 2011, peu avant le terme de sa peine, dans le cadre d'un échange de prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.

Devenu lui-même avocat, M. Hamouri travaillait pour l'ONG Addammeer qui défend les prisonniers palestiniens. Mais cette ONG a été placée ces derniers mois, comme une poignée d'autres, sur la liste israélienne des organisations terroristes, ce qui avait soulevé l'ire des autorités palestiniennes et d'organisations de défense des droits de l'homme.

Pour rajouter à la saga, Amnesty International avait conclu, après analyse du téléphone portable de M. Hamouri, que celui-ci avait été piraté par le logiciel espion Pegasus de la société israélienne NSO.

Ce dernier dossier avait donné lieu à une plainte en justice du Franco-palestinien en France contre cette entreprise de cybersécurité dont la technologie est soupçonnée par un consortium de journalistes d'avoir servi à infiltrer le smartphone du président français Emmanuel Macron.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".