Mondial: Des opposants célèbrent en Iran l'échec face aux Etats-Unis

Des Irano-Américains regardent le match entre les États-Unis et l'Iran au restaurant Cabaret Téhéran lors de la Coupe du Monde de la FIFA (Photo, AFP).
Des Irano-Américains regardent le match entre les États-Unis et l'Iran au restaurant Cabaret Téhéran lors de la Coupe du Monde de la FIFA (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 novembre 2022

Mondial: Des opposants célèbrent en Iran l'échec face aux Etats-Unis

  • Des feux d'artifice ont également été tirés à Mahabad, une autre ville du Kurdistan
  • Les autorités iraniennes maintiennent un lourd dispositif de sécurité dans le pays

 

PARIS: Des manifestants dans le Kurdistan iranien ont tiré mardi des feux d'artifice pour célébrer la défaite de l'équipe d'Iran durant la coupe du Monde face aux États-Unis, l'ennemi juré de la République islamique, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

"Les citoyens de Saqez ont commencé à tirer des feux d'artifice après le premier but des États-Unis contre l'équipe de football iranienne", a publié sur Twitter le site Web Iran Wire basé à Londres.

Le site a partagé une vidéo montrant des feux d'artifice avec des cris de joie en arrière-plan. L'AFP n'a pas pu en vérifier le contenu dans l'immédiat.

Les autorités iraniennes maintiennent un lourd dispositif de sécurité dans le pays contre ce qu'elles qualifient d'"émeutes" qui ont éclaté après la mort d'une femme kurde de 22 ans, Mahsa Amini, le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire iranien obligatoire pour les femmes.

Sa ville natale de Saqez, ainsi que d'autres villes de la province occidentale du Kurdistan, sont des foyers de protestations contre le régime clérical.

Une autre vidéo nocturne de l'activiste kurde Kaveh Ghoreishi a montré un quartier dans la ville de Sanandaj avec des acclamations et des coups de klaxon après que les États-Unis ont marqué le seul but de cette rencontre.

Des feux d'artifice ont également été tirés à Mahabad, une autre ville du Kurdistan, après la défaite de l'Iran, selon des vidéos partagées sur internet.

Aux Etats-Unis, les supporters de la rencontre Iran-USA coincés entre le football et la politique

A Los Angeles et Washington, beaucoup d'Irano-Américains ont accepté la défaite de la "Team Melli" 0-1 face à leur pays d'adoption, synonyme d'élimination, sans vouloir y ajouter de vibrant plaidoyer politique.

"Honnêtement, vu la situation en Iran, je me sentais déchiré" confie à l'AFP Aubteen Maroufi. Cet Irano-Américain d'une vingtaine d'années, venu regarder la rencontre dans un pub de "Tehrangeles", le quartier perse de la Cité des Anges en Californie, se serait satisfait d'une victoire de l'une ou l'autre des équipes.

Le jeune homme n'a pas chanté l'hymne iranien au début de la rencontre. Mais contrairement à un groupe de voisins plus virulents, il n'a pas non plus brandi de doigt d'honneur face aux écrans plats montrant les joueurs l'entonner à Doha.

Face à un match synonyme de dilemme pour les Iraniens expatriés, Shirin botte en touche derrière son assiette de poulet frit.

"Je soutiens les deux" équipes, explique prudemment cette quinquagénaire, qui refuse de donner son nom de famille.

Près d'elle, son amie Rachel avoue soutenir les Etats-Unis, après 30 ans passés sur le sol américain, malgré ses racines iraniennes.

Le groupe de défense des droits humains Hengaw, basé en Norvège, a déclaré que les automobilistes iraniens avaient célébré la victoire américaine en klaxonnant à Mahabad.

Selon cette organisation, des feux d'artifice ont également illuminé le ciel de Marivan, une autre ville de la province du Kurdistan où les forces de sécurité ont mené ces derniers jours une répression sévère contre les manifestants.

Des feux d'artifice et des cris de joie ont également été entendus à Paveh et Sarpol-e Zahab, dans la province de Kermanshah, selon la même source.

"Qui aurait jamais pensé que je me réjouirai du but de l'Amérique !", a tweeté le journaliste de jeu iranien Saeed Zafarany après la défaite de son pays.

La podcasteuse Elahe Khosravi a également tweeté: "Ils ont perdu face au peuple, à l'adversaire et même" face au gouvernement.

"Ils ont perdu. Sur le terrain et en dehors", a tweeté le journaliste iranien Amir Ebtehaj.

La victoire des États-Unis a exclu l'Iran de la Coupe du monde. "Et le cirque de l'équipe de football de la République islamique est terminé", a tweeté l'ancien journaliste Hamid Jafari.

Selon le groupe Iran Human Rights basé à Oslo, au moins 448 personnes ont été tuées par les forces de sécurité iraniennes lors d'une répression qui dure depuis plus de deux mois.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).