TOULOUSE: Plusieurs centaines de motards ont défilé samedi dans de nombreuses villes françaises comme Toulouse, Lille, Bordeaux ou Rennes, pour protester contre l'instauration du contrôle technique pour les deux-roues.
Ils étaient 1 400 à Lyon, 900 à Toulouse ou encore 850 à Bordeaux selon les chiffres des préfectures respectives.
A Toulouse, le cortège de véhicules s'est réuni à l'appel de plusieurs fédérations de motards de la région, avant d'emprunter l'A64, baptisée la "Pyrénéenne", pour ensuite se diriger vers le périphérique à faible allure en faisant vrombir leurs moteurs.
Dans la Ville Rose, la mobilisation concernait aussi la mise en place d'une ZFE, qui entraînera l'interdiction des voitures et deux-roues certifiés Crit'air 4, 5 et non classés (les véhicules les plus vieux) à partir du 1er janvier 2023.
A Bordeaux, 850 motos ont défilé en ville selon la préfecture, 2.000 selon la Fédération française des motards en colère (FFMC).
A leur arrivée dans le centre, les manifestants se sont dirigés dans une atmosphère détendue et à pied vers le Tribunal administratif devant lequel ils ont exposé un cercueil et des affiches portant les slogans "contrôle technique le mensonge de trop" ou "Je contrôle, tu contrôles, ils s’enrichissent".
"C’est dans ces moments que l’on peut montrer notre force", a réagi pour l'AFP Marianne Grand, coordinatrice de la FFMC33 qui compte bien "continuer la bataille".
Contrôle «inefficace»
L'appel à la mobilisation été suivi dans plusieurs autres grandes villes de France comme à Lyon où 1 400 participants sont partis de la Place Bellecour pour se rendre vers la préfecture, tandis que 400 personnes ont manifesté à Perpignan.
Dans le Nord, Ils étaient 650 à Lille, selon une source policière, réunis vers 15h00 place de la République près de la préfecture.
Auprès de l'AFP, Philippe Maussion, coordinateur de la FFMC59, a appelé l'Etat à ne pas "céder aux associations pseudo-écologistes parisiennes dont le seul but est de chasser tout ce qui est motorisé de Paris".
A Rennes, 350 à 400 motards se sont rassemblés devant la préfecture d'Ille-et-Vilaine en début d'après-midi, venus également des départements voisins du Morbihan et des Côtes d'Armor.
"On est là pour encourager le gouvernement à poursuivre ses efforts sur des solutions alternatives au contrôle technique obligatoire pour les deux roues", a déclaré à l'AFP Philippe Jéhanno, coordinateur de la manifestation pour la FFMC 35.
"Le contrôle technique sera inefficace en termes de sécurité. En dix ans, le parc de deux roues a augmenté de 30% tandis que la mortalité baissait de 19%. Nous sommes les bons élèves de la sécurité routière", affirme-t-il.
La FFMC d’Ille-et-Vilaine doit être reçue jeudi à la préfecture pour aborder des problématiques propres au département, notamment liées à la sécurité, a-t-il précisé.
Des mobilisations ont aussi eu lieu à Reims et Strasbourg où 250 motos ont défilé.
Dans un arrêt du 31 octobre, le Conseil d'Etat a réinstauré le contrôle technique pour les deux-roues, une obligation européenne dont l'application était prévue début 2023 avant son annulation par le gouvernement.
Une semaine plus tôt, plus de 1 500 motards, venus de plusieurs départements du sud de la France, avaient défilé à Montpellier pour protester contre cette mesure.
D'autres manifestations sont prévues ce week-end, dont une à Paris et Marseille dimanche.